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Affaire true gold : «le départ ou rien !»
Publié le lundi 2 fevrier 2015  |  L`Observateur Paalga




La communauté musulmane de la confrérie Tidjania et des représentants des villages de la commune de Namissiguima ont organisé une conférence de presse le vendredi 30 janvier 2015 pour réaffirmer leur détermination à faire partir la société minière True Gold de ladite commune.

Parti pour une conférence de presse prévue pour 9 heures, nous nous sommes retrouvé face à un public comparable à celui de la dernière édition de la fête du Mouloud. Mais à ce regroupement, on était loin d’une ambiance de fête. Les traits traduisaient un mécontentement généralisé. Ils sont venus de partout connaître la position du Cheick Aboubacar Maïga II à propos des derniers événements entre la population et la société minière True Gold et aussi lui réaffirmer leur adhésion à sa déclaration. La santé du guide de la communauté Tidjania étant fragile ces derniers temps, c’est un de ses oncles qui a pris premièrement la parole pour déclarer ceci : « Depuis les événements du 14 janvier 2015, il n’y a jamais eu de concertation entre l’Etat, les autorités minières et sa personne sur la question de True Gold ».

Il a ajouté que la position du Cheick Aboubacar Maïga II était claire :« Pas de négociation qui vaille, si ce n’est le départ de la société minière ». Soumaïla Guiro, le représentant des jeunes de Namissiguima, lui, a dénoncé ce qu’il considère comme un parti pris des autorités gouvernementales en faveur de la société minière. En témoigne une correspondance du ministre des Mines datée du 19 janvier 2015 et adressée à True Gold, laquelle traduit les regrets du gouvernement par suite de la destruction du matériel. Il s’est offusqué de l’éventualité d’une reprise des travaux évoquée par le gouvernement, celui-ci se fondant sur le fait que la société minière a obtenu son permis d’exploitation dans les règles de l’art. « Nous ne voulons plus de goudron ni de bitumage d’une quelconque route, ni de recrutement des fils de la localité. Nous exigeons le départ de la société minière », a martelé le représentant des jeunes de Namissiguima.

Il en veut au gouvernement qui n’a pas daigné donner suite à la correspondance à lui adressée depuis mi-novembre 2014, qui pourtant trouve le temps de déplorer la destruction du matériel de la mine. Le représentant des jeunes du village de Ramatoulaye, lui, dira que le déguerpissement ou non de Ramatoulaye n’est plus à l’ordre du jour. Le combat actuel, selon lui, c’est celui pour le départ de True Gold et ce sera un combat de « la patrie ou la mort avec la population ». Autorités coutumières de la localité, représentants des jeunes et plusieurs grandes figures de la communauté Tidjania se sont succédé à la tribune pour dire leur engagement à défendre l’intérêt de l’ensemble des habitants de la commune de Namissiguima. « L’histoire de l’exploitation de l’or à Namissiguima est semblable à celle de l’article 37 de notre Constitution : qui tentera un passage en force subira le même sort que le régime déchu », a martelé un des intervenants. Une mise en garde a été faite à quiconque parlerait au nom de cette population sans sa caution.

Malheur à celui également qui usera de sa proximité avec le guide de la communauté Tidjania pour parler à son nom dans une instance sans son mandat. Participant à cette rencontre au titre de conseil de la population, le président du Mouvement pour l’émergence de la justice sociale, Alexandre Pagomziri Ouédraogo, a dit que l’Etat n’assume pas pleinement sa mission d’encadrement de la population face aux sociétés minières qui s’installent sur le territoire national. Ces dernières en profitent pour violer les dispositions du Code minier régissant l’exploitation industrielle de l’or au Burkina. Pour le cas de Namissiguima, il dira que le climat de méfiance entre la population, l’Etat, et la mine nécessite qu’on remette tout à plat. C’est ainsi qu’il a proposé une démarche réellement participative avec l’ensemble des acteurs pour déterminer les tenants et les aboutissants de l’exploitation de l’or par True Gold dans la commune de Namissiguima. Pour l’heure, la tension est encore vive dans cette bourgade et même la presse n’échappe pas aux mises en garde des frondeurs. « Gare aux journalistes qui publieront une information contraire à la réalité des faits», nous a- t- on prévenu.

Emery Albert Ouédraogo
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L`Observateur Paalga N° 8221 du 27/9/2012

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