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Prise en otage d’un magistrat par des demarcheurs à Ouagadougou : les activités juridictionnelles suspendues jusqu’à nouvel ordre sur toute l’étendue du territoire
Publié le jeudi 29 janvier 2015  |  Le Pays
Justice
© aOuaga.com par A Ouedraogo
Justice : Prestation de serment des magistrats à la cour d`appel de Ouagadougou
Vendredi 28 septembre 2012. Ouagadougou. Palais de justice




24 heures après la prise en otage d’un magistrat, les organisations syndicales du secteur de la justice ont animé, hier 28 janvier 2015, à Ouagadougou, une conférence de presse pour donner leur version des faits et indiquer leur analyse de la situation. Face à la presse, les syndicats de magistrats et ceux des greffiers et agents de la justice ont décidé de suspendre toutes les activités juridictionnelles sur le territoire national, à compter du 27 janvier 2015.

« Les syndicats de magistrats et de greffiers, tout en condamnant fermement les actes de violence exercés sur les acteurs de la justice dans l’exercice et à l’occasion de l’exercice de leurs fonctions, ont décidé de la suspension de toutes les activités juridictionnelles dans toutes les juridictions, et ce, sur toute l’étendue du territoire national, à compter du mardi 27 janvier 2015 jusqu’à nouvel ordre ». C’est l’information qui a été donnée par le secrétaire général du Syndicat burkinabè des magistrats (SBM), Karfa Gnanou, lors de la conférence de presse animée par les syndicats de magistrats et ceux des greffiers, hier 28 janvier. « Il n’y aura pas de service minimum, toutes les activités sont suspendues allant des audiences aux auditions, en passant par les établissements des certificats de nationalité et casiers judiciaires », a laissé entendre le SG pour qui cette décision fait suite au caractère répétitif des actes d’agression et de violence dans les palais de justice, contre les travailleurs de ces lieux.

« Le 6 janvier dernier, une collègue a été enfermée dans son bureau, après avoir rendu une décision de condamnation au paiement de pension alimentaire. En effet, le justiciable exigeait la baisse du montant de la pension avant toute libération. Le 8 janvier, c’était au tour de la Chambre commerciale de la Cour de cassation de recevoir les foudres d’un justiciable après le prononcé de la décision le concernant. Celui-ci (le justiciable) s’est approché jusqu’à l’estrade et a retiré son dossier des mains du président de Chambre. Les années antérieures ont également connu leurs faits d’insécurité, de même que les autres juridictions du pays », a-t-il relevé. Pour le secrétaire général, ce sont autant de faits qui font que les acteurs de la justice ne se sentent plus en sécurité sur leur lieu de travail.
Une enquête à Parquet est ouverte

« Dans notre cas, il ne s’agit pas d’une grève, mais d’une suspension des activités juridictionnelles, du fait d’une question d’insécurité. Il n’est pas normal qu’on organise un service minimum dans un contexte d’insécurité. Je rappelle que les démarcheurs avaient menacé de revenir hier soir (NDLR : le mardi 27 janvier) et ils l’ont fait, affirmant que si leur camarade détenu n’est pas libéré, ils reviendront. Aussi, ont-ils déclaré être en mesure d’identifier tous les magistrats, et connaissant leurs faits et gestes, qu’ils sont en mesure de les prendre en otage. C’est assez grave pour qu’on nous demande d’aller travailler dans ces conditions », a confié Karfa Gnanou. A l’en croire, en 2011 déjà, les syndicats avaient été obligés de suspendre toutes les activités juridictionnelles pour revendiquer plus de mesures de sécurité dans les locaux des palais de justice et des acteurs de justice. Interrogé sur les actes de corruption dont sont coupables certains acteurs de la justice, Karfa Gnanou a fait savoir qu’une enquête à Parquet est ouverte et permettra d’identifier les coupables et de les punir. « Notre position est claire ; nous ne pouvons pas cautionner qu’il y ait des collègues et des collaborateurs qui soient complices des agissements des démarcheurs. Ce sont des attitudes que nous condamnons. Il y a une enquête à Parquet qui est ouverte et elle doit pouvoir aboutir à l’identification de ceux qui sont complices et éventuellement procéder à leurs sanctions », a-t-il répondu.
Colette DRABO
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