Politique
La course au pouvoir
Publié le jeudi 29 janvier 2015 | Sidwaya
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Les dates des prochaines échéances électorales rendues publiques (11 octobre 2015 pour la présidentielle et les législatives; le 31 janvier 2016 pour les municipales), et la levée de suspension de certains partis politiques sont venues donner un regain de vitalité à l’actualité politique nationale en ce début d’année 2015. Le Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP, ex-parti au pouvoir) qui faisait partie des partis suspendus est sorti du bois et a donné de la voix. Son principal message, remobiliser les troupes et aller à la reconquête de l’électorat. Et pour ce faire, des sorties dans les 45 provinces du Burkina sont annoncées. Un autre parti de l’ex-mouvance présidentielle, c'est l’Union pour la république (UPR) de Toussaint Abel Coulibaly a brisé le silence. Ce parti qui a participé à la gestion du pouvoir sous l’ancien régime, a tenu son 3e congrès le week-end dernier à Dédougou, fief de son président, avec à la clé, la reconduction de celui-ci à la tête d’un nouveau bureau exécutif national fort de 16 membres. D'ores et déjà, les militants de l’UPR ont demandé à leur champion de se porter candidat à l’élection présidentielle d’octobre 2015. De son côté, le Mouvement du peuple pour le progrès (MPP), à travers sa section jeune, a tenu une convention et un meeting les 23 et 24 janvier 2015. Une rencontre au cours de laquelle les participants ont planché sur la contribution de la jeunesse du parti au développement du Burkina post insurrectionnel.
C’est sûr, d'’autres partis sont sur les starting block et c’est parti pour une longue période de précampagne qui durera près de 9 mois avant de faire place à la vraie campagne. Chacun usera de stratégies aussi diverses que variées pour séduire l’électorat. C’est la course au pouvoir ! Cela est de bonne guerre et participe de l’enracinement démocratique, surtout que contrairement à un passé récent, le jeu démocratique est recomposé et ouvert. Mais les acteurs politiques doivent surtout avoir en tête que la politique est un combat d’idées et non la guerre. Par conséquent, les propos et attitudes discourtois envers les adversaires politiques, les arguments de type ethniciste ou religieux, devraient être bannis. A la dernière rencontre du MPP , le responsable des jeunes a demandé que soient exclus des prochaines élections, des militants de l’ex-parti au pouvoir qui ont soutenu le projet de révison de l’article 37. Une position à polémique, à l’heure où l’on parle d’apaisement des cœurs et d’une transition inclusive. Au regard de ce début de sprint vers le pouvoir qui aiguisera à coup sûr des appétits au sein d’un même parti, il est clair que les dissensions et autres querelles internes ne manqueront pas. Voilà qu’à peine sorti de sa «punition», le CDP connaît la contestation en son sein. Des jeunes de ce parti créé en 1996 ont demandé à la «vieille garde» des dirigeants de se rétirer. A Bobo-Dioulasso l’ex-secrétaire général de la section provincial du CDP, Salia Sanou qui tient à rester à son poste, a été prié par ses propres camarades du parti de se mettre à l’écart.
Attaques contre des adversaires politiques ou querelles intestines, ce n’est pas de cela que les citoyens et électeurs ont besoin. Ils attendent que les différentes formations politiques se «battent» sainement, tout en leur proposant des programmes de société cohérents et convaincants, censés permettre au Burkina Faso de connaître un développement harmonieux et d’être un pays véritablement démocratique
Gabriel SAMA
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