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Le Pays N° 5272 du 8/1/2013

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Soulèvement du 3 Janvier 1966 : Les syndicats s’en souviennent
Publié le mardi 8 janvier 2013   |  Le Pays




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Les syndicats burkinabè ont commémoré, le 3 janvier dernier, le 47e anniversaire du soulèvement populaire du 3 janvier 1966. Voici la déclaration qu’ils ont publiée à cet effet.

En ce 3 janvier 2013, le mouvement syndical burkinabè commémore le 47e anniversaire du soulèvement populaire du 3 janvier 1966. En effet, le 3 janvier 1966, les travailleurs et la jeunesse, à l’appel de l’Inter-Syndicat de l’époque, soutenus par l’ensemble des couches populaires, ont pris leurs responsabilités face au premier régime autocratique du pays. Celui-ci, dirigé alors par feu Maurice Yaméogo, s’illustrait de plus en plus par une mauvaise gestion du pays marquée par la gabegie, la corruption, la négation des libertés politiques et syndicales, le mépris et l’arrogance vis-à-vis des organisations démocratiques. En effet, le président Yaméogo et ses hommes, après avoir vidé les caisses de l’Etat, avaient décidé de mesures d’austérité parmi lesquelles l’abattement de 20% des salaires, la réduction des allocations familiales (de 1 500 à 700 F CFA), le blocage des avancements pendant deux ans, l’interdiction des syndicats et de tout regroupement public. Auparavant, certains des anciens collaborateurs du régime étaient soit mis en résidence surveillée, tel que son ministre de la Défense, Michel Tougou, soit recherchés, à l’instar de Joseph Ouédraogo, accusé de subversion communiste. En rappel, le pouvoir venait de se donner une nouvelle « légitimité » à travers l’élection présidentielle de décembre 1965 par laquelle Maurice Yaméogo avait obtenu plus de 99% des voix. Ainsi donc, le 3 janvier 1966, à l’appel de l’Inter-Syndicat, une grève générale a été organisée dans tout le pays et qui, à Ouagadougou, s’est transformée en une manifestation de rue puis en un véritable soulèvement populaire. A cette défunte Ire République, a succédé le régime du Lieutenant-colonel Sangoulé Lamizana, qui, avec l’argument de l’assainissement des finances de l’Etat, a finalement appliqué les mesures d’austérité envisagées par le régime Yaméogo.

Camarades militantes et militants, travailleuses et travailleurs du Burkina Faso,

C’est donc à juste titre que le 3 janvier figure depuis lors dans la liste des fêtes légales de notre pays. C’est tout aussi légitimement que, face aux tentatives du CNR de le supprimer, les syndicats se sont mobilisés pour son maintien, en tant que symbole fort de la lutte de notre peuple, un symbole de son refus de l’oppression, de la gestion gabégique des ressources du pays, de son attachement au respect des libertés individuelles et collectives. Du reste, les états généraux du syndicalisme burkinabè tenus en 1991 ont recommandé la commémoration chaque année de cette date historique qui reste une source d’enseignements pour le mouvement syndical et pour le peuple tout entier au moment où la lutte contre la vie chère, contre l’impunité, contre la fraude, la corruption et pour les libertés est plus que jamais d’actualité.

Camarades militantes et militants, travailleuses et travailleurs du Burkina Faso,

La situation politique, économique et sociale que nous vivons aujourd’hui n’est pas fondamentalement différente de celle de janvier 1966. Au plan politique, nous sortons des élections couplées municipales et législatives du 2 décembre 2012 dont les résultats donnent le parti au pouvoir (le CDP) largement vainqueur aux deux scrutins.

Ce que l’on retient de ces élections qui continuent de rejeter les candidatures indépendantes, c’est que, malgré la biométrie, de nombreuses irrégularités plus ou moins grossières ont entaché les votes. A preuve, les annulations des résultats de bureaux de vote et même de deux circonscriptions électorales décidées par les structures judiciaires, même si celles-ci auraient pu faire mieux. A la suite de ces élections, un nouveau gouvernement vient d’être mis en place qui comprend trente-deux membres. Assurément, il s’agit d’un gouvernement pléthorique qui vient s’ajouter à une Assemblée nationale dont le nombre de députés s’est accru de seize membres sans compter la création prochaine d’un sénat. Lorsqu’on considère les traitements dont jouissent les dignitaires du pouvoir, on mesure l’importance de l’accroissement des dépenses publiques au compte de ces institutions. Au plan économique et social, on note que les principaux secteurs d’activités sont accaparés par les dignitaires du pouvoir et leurs proches pendant que la majorité des éléments des couches populaires vivent des conditions de plus en plus difficiles.

Camarades militantes et militants,

Le 18 décembre 2012, la rencontre annuelle Gouvernement/Syndicats s’est ouverte autour du cahier de doléances du 1er mai 2012. Nous avons reçu les premières réponses du gouvernement que nous examinons en vue de faire part au gouvernement de nos appréciations et de nos contre-propositions à la reprise des discussions prévue pour le 24 janvier prochain. D’ores et déjà, nous notons que dans l’ensemble, les réponses du gouvernement sont en deçà de nos attentes et nous attendons du gouvernement qu’il les reconsidère, particulièrement celles contenues dans de la plate forme minimale du 1er mai portant sur les préoccupations majeures des travailleurs. Dans ce sens, nous vous invitons à suivre l’évolution des discussions et surtout à poursuivre le travail de sensibilisation et de mobilisation pour que le maximum possible de travailleurs se mette en ordre de bataille pour engager, si nécessaire, les luttes qui pourront imposer la satisfaction de nos revendications essentielles. A l’occasion du nouvel an, nous souhaitons beaucoup de courage et de détermination à toutes et à tous pour des luttes et des victoires à la hauteur de nos attentes.

Non à la vie chère ! Non à l’impunité ! Vive le 3 janvier ! Vive l’unité d’action !

Bonne et heureuse année 2013 !

Ont signé

Pour les Centrales syndicales :

CGT -B Tolé SAGNON Secrétaire général

CNTB Augustin Blaise HIEN Secrétaire général

CSB Olivier OUEDRAOGO Secrétaire général

FO/UNSL Joseph TIENDREBEOGO Secrétaire général

ONSL Paul KABORE Secrétaire général

USTB El hadj Mamadou NAMA Secrétaire général

Pour les Syndicats Autonomes :

Le président du mois

Jean- Baptiste OUEDRAOGO Secrétaire général SYNATIPB

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