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Requête de Dioncounda à la CEDEAO : Les présidents Compaoré et Mahama attendent d’abord de faire l’évaluation
Publié le jeudi 6 septembre 2012   |  Autre presse


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© AFP par AHMED OUOBA
Le Président ghanéen John Dramani MAHAMA exprime sa gratitude au peuple burkinabé
Mercredi 5 septembre 2012. Burkina Faso. Le Président du Ghana John Dramani MAHAMA rencontre son homologue burkinabé S.E.M Blaise COMPAORE


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En provenance de la Côte d’Ivoire, le nouveau président ghanéen, John Dramani Mahama a été d’abord accueilli, ce 5 septembre 2012, à l’aéroport international de Ouagadougou, par le Premier ministre, Luc Adolphe Tiao. Le successeur de feu John Atta Mills a ensuite été conduit en fin d’après midi à Kossyam où le président Blaise Compaoré l’a reçu à bras ouverts à sa résidence. Après un huis clos d’une quarantaine de minutes, les deux chefs d’Etat étaient face à la presse.

C’est le président intérimaire ghanéen en premier qui s’est ouvert : « La raison principale de ma présence ici, c’est que je suis venu exprimer au gouvernement du Burkina Faso, au Président du Faso et à l’ensemble du peuple Burkinabè notre gratitude pour les marques de solidarité et de compassion exprimées à l’endroit du peuple ghanéen à l’occasion de la disparition du président John Atta Mills. C’est vrai la visite été brève mais elle a été fructueuse ».

« Je dois remercier le président John Dramani pour cette visite amicale et fraternelle, au cours de laquelle nous avons eu l’opportunité de lui redire la grande amitié du peuple burkinabè à l’endroit du peuple ghanéen. Nous avons souhaité que pendant son mandat nous puissions continuer d’assurer la consolidation des relations entre nos deux pays et de travailler aussi à la concrétisation des objectifs de paix et de stabilité pour la région ouest africaine », a indiqué pour sa part le président Compaoré.

Et au président Dramani de poursuivre :« J’ai également saisi cette opportunité pour renouveler toutes mes amitiés au Président du Faso et lui assurer de la continuité dans les relations qui ont toujours existé entre nos deux pays. Comme vous le savez, le Ghana et le Burkina Faso sont liés par la culture, par l’histoire et par bien d’autres aspects. J’ai pris l’engagement et j’ai la volonté de travailler à ce que ces relations puissent se renforcer davantage ». Pour être plus concret, John Dramani Mahama a parlé de la tenue de la prochaine session de la commission mixte entre nos deux pays, du projet d’interconnexion électrique, des importantes réserves de gaz dont dispose le Ghana et qui vont lui permettre d’assurer la fourniture d’électricité au Burkina Faso.

A son homologue burkinabè Mahama a adressé ses félicitations pour ses efforts de médiations pour la paix dans la sous région, citant celle en Guinée Conakry et celle en cours au Mali. Sur la médiation du président Compaoré au Mali, le président ghanéen a exprimé sa disponibilité à le soutenir afin de trouver une solution à la crise dans ce pays frère.

Mais, le Ghana serait-il prêt à apporter un soutien à la force de la CEDEAO en vue d’une intervention au nord Mali, comme vient de le souhaiter le président Dioncounda ?


Là-dessus, John Dramani Mahama, s’il n’a pas dit non, s’est abstenu à prendre des engagements, soulevant des préoccupations qui rendent peu probable l’envoi de troupes ghanéennes au Mali. « Il faut savoir que nous avons un certain nombre de contraintes liées à la situation qui prévaut dans notre pays. Nous avons déployé beaucoup de troupes pour le maintien de la paix. Actuellement, le Ghana est impliqué dans cinq opérations de maintien de la paix et vous savez que nous devons organiser des élections en décembre au niveau de notre pays. En tenant compte de l’ensemble de ces contraintes et à travers les discussions que je vais avoir avec les personnes chargées de la sécurité au niveau de mon pays, eh bien, nous allons faire une évaluation de la situation et voir ce qui peut être fait. Mais, pour le moment, je ne peux pas prendre un engagement », a-t-il soutenu.

En revanche, du côté burkinabè, une réponse favorable à la requête du président intérimaire malien est envisageable, même si le chef de l’Etat est d’avis avec son homologue ghanéen qu’il faut d’abord apprécier la situation pour voir ce qu’il y a lieu de faire. « Il est certain que nous avons tous un devoir de solidarité envers le Mali qui est dans une situation très difficile. Je peux vous dire que le Burkina Faso qui, du reste, à cause du voisinage, est très intéressé par la stabilité du Mali, sera très disponible », a assuré le président Compaoré. Mais, où en est-il, en tant que médiateur, avec ses contacts avec les différentes parties du conflit ?

« Nous avons déjà eu des contacts avec un certain nombre de mouvements armés du nord Mali. Et nous attendions donc la mise en place d’un organe national de dialogue au Mali pour permettre aux deux parties de pouvoir échanger parce que nous ne sommes médiateurs que lorsqu’il y a des parties. Or, pour l’instant, nous n’avons pas des parties en présence. Ce qui n’a pas permis aujourd’hui d’engager très vite ce dialogue là », a expliqué le médiateur de la CEDEAO. Mais, avec les dernières évolutions, il faudrait, selon le président Compaoré, analyser encore pour voir s’il y a nécessité de poursuivre le traitement de la question en privilégiant le dialogue politique ou s’il faut prendre des mesures, « peut-être transitoires, mais des mesures fortes qui pourraient éviter la déstabilisation totale du Mali ».

Pour cette visite au Burkina Faso, le président ghanéen était accompagné d’un certain nombre de personnalités. Entre autres, l’on peut citer Dr Cadman Mills, frère de feu le président John Atta Mills ; le ministre ghanéen des Affaires étrangères, Alhagi Muhammed Mumuni ; son collègue de l’intérieur, Kwesi Aboah et celui du Tourisme Akusena Dansua, sans oublier l’ancienne gloire du football ghanéen, Abedi Pélé, grand ami de Blaise Compaoré.

Avant de quitter le quitter le Burkina, le président ghanéen devrait en principe se rendre à l’ambassade du Ghana à Ouagadougou, où l’attendaient ses compatriotes résidant au Faso.

Grégoire B. BAZIE

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