Le nouveau gouvernement du Burkina Faso composé de 32 membres a fait sa rentrée ce vendredi 4 janvier 2012 au palais présidentiel de Kosyam. L’action de ce gouvernement recadré restera axée sur le programme présidentiel selon son chef, Luc Adolphe Tiao. Le Premier ministre aussi indiqué qu’il reviendra en détail sur la composition de ce gouvernement lors d’une conférence de presse qu’il animera dans les prochains jours. Mais avant leur prise de contact avec le chef de l`Etat pour recevoir leurs lettres de mission, quelques uns d’entre eux ont bien voulu confier leurs premières impressions. Pendant que certains ministres disent avoir "peur" de la mission qui les attend, d’autres confessent avoir passé des nuits blanches avant ce rendez-vous. Lisez plutôt.
Assimi Kouanda, ministre d`Etat, ministre chargé de Mission auprès de la présidence du Faso: «Je voudrais exprimer mes remerciements et ma gratitude au président du Faso et au Premier ministre pour m’avoir choisi pour servir notre pays à un si haut niveau de responsabilités. C’est une lourde responsabilité et je la mesure en termes de volume et de qualité de travail, en termes de missions, de défis importants à relever. Et également en termes de contribution qualitative à faire pour appuyer le président du Faso dans sa noble mission et dans ses activités quotidiennes. Du reste, c’est ce que je faisais, mais à un niveau moins élevé. C’est vrai que je suis ministre d’Etat. Mais ce qui importe pour moi, c’est le travail et la qualité du travail à faire. Les titres importent peu. Ce sont les résultats et les missions à accomplir qui sont primordiaux. Le peuple burkinabè regardera beaucoup plus les résultats et l’amélioration de ses conditions de vie que nos titres.»
Amadou Diemdioda Dicko, ministre délégué auprès du ministre de l`Éducation nationale et de l`Alphabétisation, chargé de l`Alphabétisation: «Ce sont des sentiments de joie mais également des sentiments d’être honoré, qui m’animent. Je sais que des charges pèsent sur moi, qu`il y a des défis à relever. L’objectif aujourd’hui c’est de pouvoir aider la classe moyenne, la classe paysanne à se transformer, à être réceptive aux idées de développement. Ce n’est pas une mince affaire et c’est pourquoi je suis légèrement inquiet.»
Toussaint Abel Coulibaly, ministre de l`Aménagement du territoire et de la Décentralisation: «Je suis reconnaissant au chef de l’Etat et au Premier ministre pour cette confiance renouvelée. Nous pensons pouvoir apporter notre contribution à l’édification de la Nation. Si les plus hautes autorités de ce pays ont jugé utile de réunir en un seul ministère l’Aménagement du territoire et les Collectivités territoriales, cela veut dire que le processus de décentralisation est l’un des socles sur lesquels le Burkina émergeant doit être bâti. J’entends assumer en toute responsabilité ma nouvelle mission.»
Dramane Yaméogo, ministre de la Justice, Garde des sceaux: «J’éprouve des sentiments de fierté, de responsabilité de toujours servir le Burkina Faso. Les Burkinabè ont très soif de justice. Mon rôle sera d’ajouter une pierre à celles déjà existantes. Je compte sur les animateurs de l’appareil judiciaire pour pouvoir réussir les chantiers qui nous serons confié.
Pour ce qui est de l’affaire Guiro –du nom de l’ancien directeur général des douanes sur lequel pèsent des soupçons d’enrichissement illicite-, retenez que moi je ne connais pas une affaire qui est pendante, il s’agira globalement de rendre une bonne justice pour les Burkinabè, c’est tout.»
Alain Zougba (L’Autre Burkina-opposition), ministre de l`Action sociale et de la Solidarité nationale: «Je voudrais d’abord rappeler que ce n’est pas ma première expérience. J’avais occupé un poste ministériel (celui de la Santé, Ndlr) il y a un quart de siècle. C’est une nouvelle expérience qui se présente. J’espère être utile. Dans tous les cas, ce n’est pas facile. Nous sommes dans un pays ou il y a beaucoup de demandes, beaucoup de besoins.
Les défis sont nombreux et il va falloir travailler. Les Burkinabè nous jugeront aux résultats, pas à partir des discours. Nous sommes prêts à aller au charbon. Le ministère en charge de l’Action sociale était rattaché au ministère de la Santé que je dirigeais. Mais les choses ont beaucoup évolué.
Nous sommes un parti d’opposition et il est tout à fait normal que les gens soient surpris par notre entrée dans le gouvernement. Nous avons participé au Conseil consultatif sur les réformes politiques que certains voyaient d’un mauvais œil. Nous y avons été en tant que parti de l’opposition. Nous pensons qu’il était nécessaire de renforcer ce que nous considérons comme nos démarches, nos idées, afin de renforcer tout cadre visant à défendre les valeurs de la République. L’Autre Burkina, mon parti, n’est pas de la mouvance, mais il peut travailler avec d’autres partis. Tout dépend de nos objectifs.»
Prudence Julie M. N. K. Nigna/Somda, ministre des Droits humains et de la Promotion civique: «C’est un immense honneur qui m’est fait. Mes sentiments sont mitigés. Je me demande si je serai à la hauteur de la tâche. C’est un challenge, un défi que je dois relever.
Par conséquent, il me faut redoubler d’efforts pour pouvoir réussir la mission à moi confiée.
J’en profite pour remercier les autorités qui ont placé leur confiance en moi. Il y a de vastes chantiers défrichés par mon prédécesseur, le Pr Albert Ouédraogo. Nous allons nous atteler à semer ces hectares défrichés, à entretenir ces champs afin que les récoltes soient à la hauteur des attentes des autorités qui nous ont placé au sommet de ce ministère, mais également à la hauteur des attentes des populations du Burkina Faso.»
Basga Emile Dialla, ministre de la Jeunesse, de la Formation professionnelle et de l`Emploi: «C’est un sentiment de crainte de ne pas être à la hauteur qui m’anime ce matin. J’éprouve aussi un sentiment de gratitude à l’endroit des plus hautes autorités qui ont placé en moi leur confiance et qui m’attendent à la tâche.»
Mamounata Bélem/Ouédraogo, ministre de l`Eau, des Aménagements hydrauliques et de l`Assainissement: «C’est un sentiment de fierté et de gratitude à l’endroit du président Blaise Compaoré, du Premier ministre et des responsables de mon parti politique qui ont bien voulu me placer à ce poste. Ce département est nouveau, mais pas tout à fait. Nouveau parce que c’est un département décroché de l’Agriculture. Ancien parce que le dispositif existe, l’expertise aussi. Sans la lettre de mission, je ne peux rien vous dire. Mais quel que soit ce qui sera mis dans cette lettre, je ferai de mon mieux pour relever le défi.»
Thomas Palé, ministre délégué auprès du ministre des Affaires étrangères et de la Coopération régionale, chargé de la Coopération régionale: «C’est une joie d’être nommé, mais il faut garder les pieds sur terre. Je suis reconnaissant au Premier ministre et au président du Faso pour cette nomination. Il faut dire que politique étrangère d’un pays est l’un des piliers du fonctionnement de l’Etat. Les grands défis sont, entre autres, le maintien de la paix et le développement du Burkina Faso. Tous ces défis combinés tirent leur source dans le programme du président.»
Lené Sebgo, ministre de la Santé: «Je voudrais féliciter les plus hautes autorités du Burkina Faso pour la qualité du travail qu’elles abattent pour le bien-être de nos populations. Nous sommes en début d’année, donc en période de vœux. Le mot santé est l’un des plus prononcés. Peu de gens souhaitent des vœux à leurs proches sans penser à la santé. C’est donc une question importante. Chaque personne aspire à une bonne santé. Je mesure l’ampleur de la tâche et je dois compter sur tout le monde parce que la santé est à la fois une affaire collective et individuelle. En échangeant avec tout le monde, nous arriverons à relever le défi.»
Salif Ouédraogo (UNDD-opposition), ministre de l`Environnement et du Développement Durable: «C’est une lourde responsabilité. Je n’ai pas dormi la nuit. J’ai passé deux nuits sans dormir. Mais je viens participer à la construction de la Nation, au delà des considérations d’appartenance politique. Je pense qu’aussi bien à droite et à gauche, au sein de l’opposition ou de la majorité, il y a des gens de bonne foi. Nous à l’UNDD (Union nationale pour la démocratie et le développement, Ndlr), nous pensons qu’il faut un consensus pour gérer efficacement un pays. Même en Europe, la gouvernance politique a changé. Il faut que toutes les femmes et tous les hommes des différents partis politiques se mettent ensemble pour faire avancer les choses dans la transparence, l’honnêteté, le respect des opinions de chacun. C’est sur cette base que nous sommes venus dans ce gouvernement, pour tenter notre expérience et passer le temps qu’il faudra. C`est-à-dire essayer honnêtement d’apporter notre contribution à l’avancement de la démocratie et d’un Burkina meilleur pour que toutes les populations à la base puissent sentir les effets de la croissance. Nous sommes de l’opposition. Mais une opposition non partisane. Ma conception c’est que quand une idée n’est pas bonne, il faut la combattre. Me Hermann Yaméogo (le président de l’UNDD, Ndlr) connait ma position sur cette question. Opposition, majorité, c’est quoi? Seules les montagnes ne se rencontrent pas. Il y a des gens au gouvernement qui sont passés par l’opposition, tout comme il y a des gens de l’opposition qui étaient au gouvernement. L’essentiel, c’est de poser une empreinte positive dans la construction de ce pays.»