La commune rurale de Saaba a vécu une chaude journée le samedi 5 janvier 2012. Un groupe de jeunes a barricadé la porte d’entrée de la salle des fêtes de la mairie au maire sortant Josiane Kabré qui devait prendre part aux travaux de désignation des candidats aux postes de maire et d’adjoint au maire du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) dans cette commune. Prévus pour 8 h, les 42 conseillers du CDP élus à l’issue des dernières consultations électorales n’ont pu avoir accès à la salle qu’aux alentours de 12 h après des négociations menées par Patrice Nikiéma, actuel président du Conseil régional du Centre et fils de la localité
« Non. Nous ne voulons plus du maire Josiane Kabré. » C’est l’essentiel du message scandé le samedi 5 janvier 2012 par un groupe de jeunes qui ont assiégé la mairie de la commune rurale de Saaba. Impossible pour le maire sortant surnommé Yempoaka et l’ensemble des 42 conseillers du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) d’avoir accès à la salle pour la désignation des candidats aux postes de maire et d’adjoint au maire selon la directive du 29 décembre 2012 du président du parti, Assimi Kouanda. Présents dans l’enceinte de la mairie dès 7H, les conseillers ont fait le pied de grue, obligés entre temps de se rendre au commissariat de police du département où s’est réfugié le maire sortant de la commune Josiane Kabré. « Au cours de son mandant, elle a divisé les populations de la commune. Elle a en outre promis qu’elle allait faire verser du sang dans la localité. C’est pour cette raison que nous refusons qu’elle soit portée candidate au poste de maire par les nouveaux conseillers municipaux du CDP, » a martelé Pierre Rouamba, responsable des meneurs. Pendant que les esprits étaient surchauffés au niveau des contestataires de l’actuel édile de Saaba, un autre groupe de jeunes, appelés les démarcheurs, sont sortis manifester leur soutien à Josiane Kabré. « Vous voulez. Vous ne voulez pas, Yempoaka reste au pouvoir », pouvait-on lire sur une banderole que les thuriféraires de Josiane Kabré promenaient dans la commune rurale. Et comme on pouvait l’imaginer, cela n’a pas été du goût des premiers manifestants. Dès lors, des injures fusaient de part et d’autre.
Du côté des conseillers municipaux, c’est la solidarité à l’endroit de Josiane Kabré. « Si madame le maire n’a pas accès à la salle, nous n’allons pas prendre part aux travaux », a laissé entendre un conseiller municipal. Et pour que justement les travaux aient lieu, c’est Patrice Nikiéma, fils de la localité et actuel président du conseil régional du Centre qui est monté au créneau pour négocier avec les marcheurs. « En agissant de cette façon, vous ne faites pas honneur à Assimi Kouanda et à François Compaoré. Sachez que la séance de ce matin (ndlr, il était 10h) ne consiste pas à l’élection du maire. Le dernier mot reviendra à la direction du parti, » a-t-il laissé entendre. Ces propos ont quelque peu apaisé la tension au sein du groupe des contestataires qui ont finalement libéré la porte pour permettre la tenue des travaux. Marin Ilboudo, maire sortant de l’arrondissement de Baskuy, venu superviser les travaux n’a pu s’empêcher de regretter ce qui est arrivé