Le ministre de l’Agriculture et des ressources halieutiques, Laurent Sédogo, a visité, le mardi 4 septembre 2012, des réalisations agricoles dans la commune rurale de Komsilga, dans la région du Centre.
Constater de visu l’évolution de la campagne agricole et apporter les encouragements de son département ministériel aux producteurs de la région du Centre et plus particulièrement, ceux de la commune rurale de Komsilga, c’est ce qui a justifié la tournée du ministre Laurent Sédogo, le mardi 4 septembre 2012, dans ladite commune. Le ministre et sa délégation ont d’abord, visité les nouveaux locaux des services de l’Agriculture, réalisés par la mairie de Komsilga. Laurent Sedogo a félicité le conseil municipal qui, selon lui, par ce geste, contribuera au développement de la zone. « Les agents mis dans de bonnes conditions donneront le meilleur d’eux-mêmes pour le bien-être des populations », a-t-il ajouté. En retour, le ministre a invité les habitants à les soutenir au quotidien. Par la suite, la délégation a mis le cap sur le bas-fond rizicole de Tampouy. Celui-ci, aménagé par la République de Chine-Taïwan, comporte 320 parcelles exploitées par 169 personnes sur une superficie de 20 ha. Les semis sont au stade de l’épiaison et le rendement attendu cette année, est de 80 tonnes. Laurent Sédogo et sa suite ont été émerveillés par les bassins atypiques du village de Rawèlgué.
Ces retenues d’eau ont été construites à mains nues par les paysans, en vue de résoudre le manque criant d’eau dans la zone. Les initiateurs des bassins, Ousmane Aloïs Zoungrana et Pogbi Emmanuel Ouédraogo, ont confié que l’idée leur est venue de leurs pères. Seulement afin de pouvoir disposer de plus d’eau et pendant plus longtemps, ils ont creusé davantage. A les écouter, c’est sur une période de 13 ans, soit entre 1998 et 2011, qu’ils ont pu ériger deux bassins d’une capacité actuelle de 475 et 560 m3.
« Dire rapidement au revoir à la faim »
L’agent technique d’agriculture en service à Kalzy, Boureima Ouédraogo, a indiqué que le village compte 13 bassins dont quatre hors norme. Par le biais du projet maïs de case, a-t-il poursuivi, il y a neuf bassins en cours de réalisation avec un taux d’exécution de 75%. Aux abords immédiats des bassins, poussent des cultures maraîchères (tomate, courgettes, concombre, gombo) et du maïs de case à perte de vue ). Toutes ces spéculations avaient “bonne mine”, surtout avec la pluie qui tombe depuis lors. Selon les explications des MM. Zoungrana et Ouédraogo, en fonction des saisons, il arrive que ces réserves d’eau atteignent le mois de mai. Ce qui leur permet, ont-ils ajouté, de pouvoir arroser leurs cultures, en cas d’absence prolongée de pluie et de pratiquer des cultures de contre- saison après l’hivernage.
Pogbi Emmanuel Ouédraogo envisage, s’il obtient du soutien, de pratiquer l’embouche à l’intérieur des fosses, une fois asséchées. « Au début de la saison hivernale, je vendrai alors mes animaux et je répandrai la fumure sur mes champs. De cette manière, je pourrai m’occuper tout le long de l’année », a-t-il déclaré. Les difficultés rencontrées par ces « paysans- modèles » se résument à l’évaporation accélérée de l’eau, à la dégradation des bassins et au souci d’alimenter les bassins, même pendant la pluie, du fait de l’élévation de la zone. Afin de protéger les berges des bassins et d’assurer davantage la sécurité des enfants, des plantations d’arbres et des grillages sont prévus, a laissé entendre Boureima Ouédraogo. Après les bassins atypiques, le ministre Laurent Sédogo s’est rendu à Bassemyam, dans l’exploitation agricole de Boureima Rasmané Tapsoba. Sur une superficie de 15ha, M.Tapsoba mène des activités agrosylvopastorales. La délégation ministérielle a pu observer sur ce site, du maïs de case avec bassin, des greffages de karité, le champ de niébé entretenu par des femmes. Le site comprend également un champ test de l’INERA en maïs et un Champ-école producteur (CEP) de niébé.
Le CEP comporte quatre parcelles de 250 m2 chacune et 25 producteurs y travaillent. M. Tapsoba a affirmé que les spéculations cultivées arrivent à satisfaire les besoins de sa famille forte de 20 personnes. A la fin de la tournée le ministre de l’Agriculture et des ressources halieutiques, a effectué une escale à l’entreprise agricole de Me Antoinette Ouédraogo dont l’actionnaire principal est Blaise Ouédraogo.
Créée en 1996, l’entreprise exploite 37 hectares sur un potentiel de 43ha.
Une retenue d’eau d’une capacité de 150 mille m3 alimente régulièrement les différentes cultures. Sur la fiche technique du site, on pouvait lire : riz (5ha), sorgho (3,5ha), maïs (6ha), mil 3(ha), rendement attendu, 17,5t. Au sein de l’entreprise agricole sont également élevés de la volaille, des caprins et des bovins.
A toutes ces étapes, les ministre Laurent Sédogo et Abdoulaye Combary se sont entretenus avec les différents producteurs. Ils les ont, encouragés à poursuivre leurs efforts. Laurent Sedogo s’est dit satisfait de l’application des paquets technologiques et des recommandations édictés par le ministère en charge de l’Agriculture. Selon lui, l’évolution actuelle des cultures et les différents indicateurs laissent présager une bonne campagne agricole. « Nous allons renforcer nos programmes, afin que la majorité des producteurs adoptent ces techniques, ces technologies et ces méthodes de culture. Nous pourrons alors, dire rapidement au revoir à la faim », a-t-il renchéri.
