Reconduit dans ses fonctions de Premier ministre le 31 décembre dernier, Luc Adolphe Tiao a formé, ce 2 décembre 2012, son nouveau gouvernement. Le présent exécutif est fort de 32 membres. On peut noter une dizaine de départs et 13 arrivées. Les ministres d’Etat sont au nombre de trois. Des ministères ont été reconfigurés. L’alliée de longue date, l’Alliance pour la démocratie et la fédération/Rassemblement démocratique africain (ADF/RDA) est absente de cette liste. La presse qui, fait inédit, a pu poser quelques questions au porte-parole du gouvernement après la publication de la liste, a naturellement voulu en connaitre les raisons. Voici la réponse d’Alain Edouard Traoré, le ministre de la Communication.
Comment expliquer l’absence de l’ADF/RDA dans ce gouvernement?
Alain Edouard Traoré: Les négociations avec la formation politique de l’ADF/RDA en vue converger vers le présent gouvernement n’ont pas abouti. Et nous espérons que ce n’est que partie remise. Et je pense que dans les jours à venir, son excellence monsieur le Premier ministre lui-même va tenir une conférence de presse pour pouvoir vous donner davantage d’éléments autour de ces négociations qui n’ont pas abouti à ce que l’ADF/RDA accepte de faire partie de ce gouvernement.
Quelles interprétations donner aux changements intervenus au niveau du présent gouvernement? Est-ce un gouvernement d’action, de crise, d’union nationale,..?
Il ne faut pas enfermer le gouvernement dans une image ou un cliché donné. Le président du Faso, à l’occasion de ses vœux à la Nation le 31 décembre dernier, a donné une vision des grandes actions à mener au cours de l’année 2013. Vous avez donc eu avec cette allocution la substance des actions à mener. Si on prend ces grands projets identifiés par Son excellence monsieur le président du Faso et en y ajoutant la SCADD, la Stratégie de croissance accélérée et de développement durable, en plus du programme présidentiel pour l’émergence, il y a eu des recadrages pour essayer d’être plus efficace sur le terrain. Je pense que c’est pour cela que le gouvernement a été recadré.
Monsieur Alain Zoubga fait aussi son entrée dans le présent gouvernement. Or nous savons que c’est un opposant. Avez-vous une explication à donner par rapport au retour de celui qui a cheminé avec Blaise Compaoré et qui a pris ses distances par la suite?
Je n’ai pas d’autres explications à donner que les négociations politiques pour gouverner ensemble. Je pense que la volonté aujourd’hui, c’est de pouvoir former un gouvernement efficace. Il y a la SCADD, le programme présidentiel pour l’émergence. Ce sont les objectifs à atteindre. Et honnêtement, toute négociation qui permette d’ouvrir la base politique de l’action gouvernementale est la bienvenue à la condition que cela permette d’atteindre les objectifs. L’entrée de M. Zoubga correspond (du parti l'Autre Burkina/PSR) à cela. Les négociations avec sa formation lui ont permis d’entrer dans le gouvernement.
