Le Burkina Faso se positionne de plus en en plus comme un pays minier de la sous-région et même de l’Afrique. Les chiffres à eux seuls sont éloquents. De 5,4 tonnes en 2008, la production aurifère attendue en 2012 avoisine les 40 tonnes. Mieux, l’or est devenu, depuis 2009, le premier produit d’exportation du pays. Regard sur un secteur qui a suscité beaucoup d’engouement au cours de l’année 2012 qui vient de s’achever.
L’exploitation minière a suscité en 2012, beaucoup d’intérêt en ce qui concerne ne serait-ce que les rencontres nationales et mêmes internationales. Parmi les rencontres au cours desquelles la question de l’exploitation minière au Burkina Faso a été évoquée, l’on peut citer par exemple, la session du Conseil économique et social (CES) ouverte le 18 décembre 2012 pour s’achever le 25 janvier 2013, sous le thème : « Expansion du secteur minier et développement durable au Burkina Faso ». Il y a également, la 5e édition des Journées de Promotion minière (PROMIN 2012) tenues du 6 au 8 décembre 2012. La manifestation a été placée autour du thème : « Exploitation minière et développement communautaire » et a permis, entre autres, de montrer aux potentiels investisseurs, l’importance des ressources du sous-sol burkinabè, de débattre des problèmes sociaux que l’activité engendre. En juillet dernier, lors du sommet de l’Union africaine (UA) à Addis-Abeba en Ethiopie, le Président du Faso, Blaise Compaoré, a animé une communication où il a abordé le sujet. Dans son intervention, le président Compaoré a souligné l’expérience du Burkina Faso dans le domaine de l’exploitation de l’or avant de solliciter l’accompagnement des pays tels que l’Afrique du Sud et le Ghana, devanciers dans le domaine. En effet, autant les mines peuvent apporter de l’argent dans les caisses de l’Etat, autant leur exploitation peut engendrer des problèmes. En témoignent les conflits sociaux enregistrés sur certaines mines d’or au cours de l’année écoulée. Parmi les minerais (manganèse, or, zinc, etc.) extraits du sous-sol burkinabè, l’or connaît une augmentation très croissante. Ainsi, de 5,4 tonnes en 2008, 12,5 tonnes en 2009, la quantité de l’or exportée est passée à 32,6 tonnes en 2011. Pour ce qui est de 2012, les chiffres officiels ne sont pas encore disponibles, mais les prévisions font état de 40 tonnes d’or attendues.
162 permis délivrés en 2012
Concernant les recettes, l’on retient qu’en 2010 par exemple, la production de l’or a contribué pour 440 milliards de FCFA aux recettes d’exportation du pays, soit 62,77% desdites recettes et 7,7% au Produit intérieur brut (PIB). « En 2011, cette contribution devrait atteindre, sous réserve de confirmation de la BCEAO, 620 milliards de FCFA de recettes pour un apport au PIB de 12,12% », avait laissé entendre le directeur général des mines, des carrières et de l’énergie, Emile Kaboré lors d’une conférence de presse, en février 2012. Les six mines d’or en exploitation industrielle actuellement dans le pays sont Essakane (région du Sahel), Inata (Centre-Nord), Kalsaka (Nord), Mana (Boucle du Mouhoun), Taparko (Sahel) et Youga (Centre-Est). D’autres seront bientôt en exploitation industrielle. Il s’agit, entre autres, de Sabcé (Centre-Nord), Mogtédo (Plateau central), Niankorodougou (Cascades), Poura (Boucle du Mouhoun).
Lors du dernier Conseil d’administration du secteur ministériel (CASEM) du département en charge des Mines, le 20 décembre 2012, le ministre Lamoussa Salif Kaboré a rappelé que « le secteur des mines au Burkina Faso connaît un engouement ». Il a indiqué que le pays a délivré plusieurs titres miniers et autorisations de recherche minière ( au total 162), en 2012. Il est ressorti au cours de ce 2e CASEM de l’année, que la production totale d’or se situait à 482 696 onces, soit 15, 013 tonnes au 30 juin 2012. Le ministre a souligné que 98% de cette production est industrielle.