Économie
Burkina Faso: une organisation de la société civile demande un nouveau code minier
Publié le mercredi 28 janvier 2015 | AIB
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Le Réseau africain de journalistes pour l’intégrité et la transparence (Rajit-Bf) a demandé mardi, aux autorités de la transition d’instaurer un nouveau code minier, alors que le secteur des industries extractives est miné par des contestations des travailleurs et des populations riveraines.
« Nous interpellons les autorités de la transition sur la nécessité de statuer sur un nouveau code minier. Nous voulons qu’elles prennent des mesures vigoureuses pour que les populations bénéficient des retombés de ce secteur », a déclaré Pierre Dabiré, président du Rajit-Bf lors d’une conférence de presse.
Quatrième pays exportateur d’or et 4ème pays producteur d’or d’Afrique derrière l’Afrique du Sud, le Ghana et le Mali, le Burkina Faso connaît ces dernières années un boom minier à la faveur d’un code minier adopté en 2003, jugé favorable aux investisseurs.
Selon les estimations, l’exploitation industrielle de l’or a rapporté au Trésor public, plus de 190 milliards de francs CFA en 2013, pour une production de 32 tonnes d’or. Les réserves d’or sont estimées à plus de 800 tonnes.
Un mois avant l’insurrection populaire qui a évincé le régime de Blaise Compaoré, la société civile avait poussé l’ancien gouvernement à élaborer un projet de loi. Alors que les députés s’apprêtaient à légiférer sur le texte, l’Assemblée nationale a été saccagée et brûlée fin octobre.
« Nous ne savons plus où se trouve le texte. Nous ne voulons pas que le gouvernement continue avec l’ancien code », a ajouté M. Dabiré.
Dans un pays où l’exploitation artisanale de l’or prend de l’ampleur, la cohabitation entre industries extractives et populations se caractérise souvent par des violentes manifestations.
Mi-janvier, une société canadienne d’exploitation aurifère, implantée dans la Commune de Namissiguima (Région du Nord), a été incendiée par des milliers de manifestants en colère qui la soupçonnaient de détruire un lieu de culte dans le cadre de ses activités.
Le cours de l’or n’étant plus reluisant sur le marché mondial, des travailleurs mécontents de leurs conditions de vie et de travail ne cessent de manifester quotidiennement dans plusieurs sociétés minières.
Dans le projet du code minier, la société civile exige 1% du chiffre d’affaires des sociétés minières au profit des collectivités locales, alors que ces entreprises proposent 0,5%.
Aujourd’hui, « nul ne doute que l’or est source de convoitise. Il faut désormais des études d’impact environnemental avant les travaux d’extraction. Si non les frustrations ne vont pas finir », a soutenu M. Dabiré, ajoutant que « le gouvernement doit mieux communiquer sur les activités des entreprises extractives.
Le gouvernement de la transition a accordé le 15 janvier dernier des permis d’exploitation minière à quatre nouvelles entreprises étrangères.
Malgré ses potentiels miniers, plus de 46 % des 17 millions d’habitants du Burkina Faso, pays enclavé au cœur de l’Afrique de l’Ouest, vivent en dessous du seuil de pauvreté.
ndt
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