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Pèlerinage de Dingasso : les catholiques rêvent d’un monde nouveau
Publié le mercredi 28 janvier 2015  |  Sidwaya




Les fidèles catholiques du diocèse de Bobo-Dioulasso ont effectué le pèlerinage marial de Dingasso, le dimanche 25 janvier 2015. A l’occasion, l’archevêque Mgr Paul Yemboado Ouédraogo leur a demandé d’être le ferment pour un monde nouveau, de justice et de paix.


Le pèlerinage marial de Dingasso est un événement qui regroupe, à chaque édition, les fidèles catholiques du diocèse de Bobo-Dioulasso. Au «Dingasso» de 2015, ils se sont encore mobilisés. Venu des différentes paroisses de Bobo-Dioulasso, des villages environnants comme Bama, Banzon, Toussiana, de Banfora et de l’archidiocèse de Ouagadougou, chacun s’est préparé à sa façon. Certains ont emporté de quoi manger, des bidons d’eau, d’autres des chaises ou des nattes. Ils ont convergé vers la place de la réconciliation, la porte d’entrée du sanctuaire. Là, aux côtés du crucifix, ils ont attendu l’archevêque Mgr Paul Yemboado Ouédraogo. Celui-ci est aussitôt arrivé et la messe a commencé. La chorale a entonné des chants de louanges, qui se mélangeaient aux cris de joie des croyants. Après une prière suivie de l’aspersion de l’eau bénite, Mgr Paul Yemboado Ouédraogo a autorisé la descente vers la Vierge Marie.

«Semez l’amour dans vos cœurs»

Le pèlerinage marial de Dingasso a eu pour thème : «En famille, aux pieds de Marie, accueillons la grâce d'être le ferment pour le monde nouveau : un monde de justice, de réconciliation et de paix». Pour faire comprendre aux fidèles, la portée de ce message, Mgr Paul Ouédraogo s’est inspiré du premier miracle fait par Jésus Christ qui a transformé l’eau en vin au cours d’un mariage où il en manquait. Ainsi, il a fait comprendre que le monde est de plus en plus violent et qu’il y manque la paix, la fraternité, l’amour et la justice. «Il est difficile de se réconcilier si chacun campe sur son orgueil. Il y a tellement d'injustices, non pas celle que nous dénonçons, mais celle dont nous profitons», a-t-il dit. D’où le rêve d’un monde nouveau a-t-il fait comprendre avant de faire allusion à la Transition. «Nous sommes à la recherche d'un Burkina nouveau», a-t-il déclaré. De même, Mgr Ouédraogo a rassuré les fidèles que la Vierge Marie connait déjà cette situation, et en a déjà parlé à son Fils. Il a fait comprendre aux fidèles que Jésus-Christ va leur donner la paix, la justice, la fraternité et qu’un Burkina nouveau va ainsi naître. Mais il a demandé aux croyants d’être le ferment du monde nouveau, et de semer l’amour dans leur cœur. Et le message est passé. Selon Doli Koumbo Dieudonné, le pèlerinage est une occasion de rencontre avec Jésus. «A chaque fois que je viens, j’ai beaucoup de grâces», a-t-il déclaré avant d’ajouter qu’il va propager la paix dans son entourage. Irène Nikièma, quant à elle, se réjouissait et louait le Seigneur qui l’a entendue. «J’ai confié mon neveu Fabrice à une fille que je ne connaissais pas. Nous nous sommes perdues de vue et j’ai demandé au Seigneur de tout faire pour que je les retrouve. Je partais pour prier encore quand mon téléphone a sonné : c’est mon frère qui m’appelait pour me dire qu’ils ont été retrouvés», a-t-elle expliqué. Outre Fabrice, d’autres enfants ont été retrouvés loin de leurs parents à ce pèlerinage.

Rabalyan Paul OUEDRAOGO

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Quand pèlerinage rime avec affaires

Le pèlerinage marial de Dingasso draine du monde. Mais tous ne viennent pour honorer la Vierge Marie. C’est le cas des commerçants qui sont venus pour se faire de l’argent. Ainsi, dans le petit marché créé pour la circonstance, on y trouve presque tout. Les vendeurs d’eau dont le prix a été doublé, de beignets, des objets de piété. Egalement il y a le cabaret où le «tiapolo» (bière locale de mil rouge) coule à flot, le maquis devant lequel les vendeurs de porc-au-four ont de la peine à servir les clients. Emmanuel Somé, un des vendeurs, a fini de vendre l’unique porc vers 14 h, quelques minutes après la prière. Il pense pouvoir faire un peu de bénéfice. Quant à Jean Baptiste Gnoumou, vendeur d’objet de piété, il a dit avoir vendu plus d’une centaine de tableaux, dont l’unité coûte 500 F CFA. «Je ne peux pas gâter le nom de Dieu. Ça va», a-t-il déclaré.

R.P.O.

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La sécurité aux côtés des pèlerins

Dans le cadre du pèlerinage, un dispositif sécuritaire a été mis en place. Il y avait la Compagnie républicaine de sécurité (CRS), la gendarmerie également était aux aguets. Et le service de secours de l’Ordre de Malte s’est également mobilisé pour venir en aide aux pèlerins. Selon le chef de mission des secouristes Alfred Diabaté, cinq cas de malaises ont été enregistrés. Il s’agit principalement a-t-il dit, de baisse de glycémie et de l’asthme. A ces derniers qui ont la «ventoline», les agents les ont aidés à les utiliser. Ceux qui sont en baisse de glycémie ont reçu de la sucrerie comme remontant, a fait comprendre M. Diabaté.

R.P.O.
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