Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Femmes    Pratiques    Le Mali    Publicité
aOuaga.com NEWS
Comment

Accueil
News
Société
Article
Société

Palais de justice de Ouagadougou : Un juge pris en otage/La version du procureur du Faso
Publié le mercredi 28 janvier 2015  |  Le Quotidien
Palais
© aOuaga.com par A.O
Palais de justice de Ouagadougou : les greffiers en sit-in
Vendredi 14 février 2014. Ouagadougou. Palais de justice. Les greffiers observent depuis le 12 février un sit-in de 72 heures (entre 8h et 11h) à l`appel de leurs syndicats pour exiger l`amélioration de leurs conditions de vie et de travail




Chaude journée au palais de justice de Ouagadougou, hier 27 janvier 2015. Après l’interpellation et l’incarcération d’un des leurs, les intermédiaires (il s’agit des gens qui sont aux alentours du palais pour rendre service aux usagers, moyennant une somme forfaitaire), ont pris en otage un juge pour exprimer leur mécontentement. Une situation qui a créé un climat délétère au palais de justice, dans la journée d’hier. Les magistrats, se sentant en insécurité, ont fermé les bureaux et le palais de la justice était sous surveillance policière.
Le 15 janvier 2015, un intermédiaire, du nom de Eric Ouédraogo, est arrêté pour, dit-on, « affaire d’escroquerie ». En effet, selon une source judiciaire, « il serait pris en flagrant délit en train de vouloir prendre de l’argent chez un usager du palais pour l’aider à faire ses documents ». Une pratique, selon le procureur du Faso près le Tribunal de grande instance de Ouagadougou, Désiré P. Sawadogo, interdite. D’où l’interpellation et l’incarcération de Eric Ouédraogo. Une interpellation que « les collègues » de ce dernier estiment anormale. Et pour exprimer leurs solidarités et mécontentements, ils sont sortis manifester. Une manifestation qui consistait à prendre en otage le juge administratif, Quentin Rouamba, alors qu’il partait chercher son fils à l’école, non loin du palais de justice. Ce dernier, disent-ils, est l’auteur de l’arrestation de Eric Ouédraogo. « Dans le but de se faire entendre et de demander la libération de notre collègue, nous avons pris en otage le dit juge », se justifie Hassami, Parker devant le palais. En effet, se défendent les intermédiaires que d’aucuns appellent « les margouillats », « le magistrat (Ndlr, Quentin Rouamba) a l’habitude d’arrêter les intermédiaires postés à côté du palais de la justice pour gagner leur pitance quotidien ». « Depuis 2010, on l’a remarqué. Il nous pourchasse lui-même et s’il parvenait à mettre la main sur l’un de nous, il te fait incarcérer », raconte Yacouba Yaméogo qui ajoute : « Le vendredi surpassé, il a fait arrêter notre camarade. Il passait et notre camarade, en tant que démarcheur, l’a approché pour lui signifier qu’il peut l’aider avec un casier judiciaire à 7 000 F CFA. Le magistrat est rentré et il a fait venir deux gardes de sécurité pénitentiaire pour l’arrêter ». Selon toujours Yacouba Yaméogo, ce jour, ce sont deux des leurs qui ont été arrêtés et l’autre a été libéré, trois jours plus tard. « Depuis lors, notre collègue est à la MACO et nous ignorons ce qu’on lui reproche », s’est exprimé Yacouba Yaméogo.
Pourtant, selon un personnel de la justice qui a requis l’anonymat, Quentin Rouamba n’est ni de près ni de loin mêlé dans cette affaire d’arrestation des intermédiaires.


Quant au procureur du Faso, Désiré P. Sawadogo, il a déclaré être surpris par les manifestations, car, dit-il, « il n’a pas été contacté au préalable par ceux-ci ». « Nous avons été troublés aujourd’hui, parce qu’on a été informé qu’un collègue a été pris en otage par des manifestants, au motif que leur ami était détenu et que sur place, il fallait le libérer. Il lui reproche d’avoir été à la base de l’arrestation de leur collègue», a précisé le procureur du Faso. Foi de ce dernier, les intermédiaires contribuent par des actes « d’escroquerie » à paralyser le travail de la justice, à savoir la lenteur, les coûts élevés (les faux frais) de leurs services. « C’est ainsi qu’un certain nombre de mesures pour décourager ces pratiques ont été adoptées », a-t-il ajouté. Le procureur du Faso a laissé entendre que le mis en cause sera poursuivi pour actes d’escroquerie. Hassami, parkeur devant le palais de justice n’entend pas cela de cette oreille. « Nous sommes des démarcheurs, nous ne sommes pas des voleurs. Je pense que nul ne doit s’amuser avec son gagne pain », dit-il. Et à Souleymane Ouédraogo de faire des précisions : « Ici, il y a deux types de démarcheurs : ceux du palais de justice et ceux de la direction des transports. Et le jeune qu’ils ont arrêté est un démarcheur au niveau de la direction de transport ».

Par IB. Z et L S
Commentaires