L’ONG Mwaganza Action a organisé un atelier, en vue de l’élaboration d’un plan d’action des responsables coutumiers pour le maintien de la décision d’abandon de la pratique de l’excision par les 104 villages du Sanmatenga et du Ganzourgou. C’était du 17 au 21 décembre 2012, à Ouagadougou.
Suite à leur engagement en mai 2011 d’abandonner la pratique de l’excision dans les provinces du Sanmatenga et du Ganzourgou, les chefs des cantons regroupant les 104 villages concernés se sont réunis, en vue d’élaborer un plan d’action pour soutenir leur engagement. Il s’agit des chefs des cantons de Louda, Sanmatenga, Lebda, Napalgué. Le Dima de Boussouma s’est fait représenter pour la province du Sanmatenga. Les chefs des cantons de Zorgho, Méguet, Kabouda et de Bogré, dans la province du Ganzourgou ,étaient également de la partie.
Pour la responsable du programme « Yamwekre », Brigitte Yaméogo, cette rencontre a permis de planifier des activités de communication de proximité, en vue d’aider les leaders coutumiers à concrétiser leur engagement sur le terrain. Quatorze activités ont ainsi pu être identifiées, au terme des cinq jours de travaux. Il s’agit, entre autres, de causeries éducatives, de ciné-débats, de théâtre-forum, de l’imposition d’une sanction coutumière spécifique à chaque canton et village. Pour Naaba Koom, chef du canton du Sanmatenga, une identification des ex-exciseuses, puis leur formation à l’Information, éducation, conseil (IEC) et à la communication pour le changement de comportement dans le but de devenir des animatrices de causeries éducatives sur le thème de l’excision, aura un impact plus grand sur les populations. Du reste, selon Naaba Tiisé, chef de canton de Louda, depuis le 7 mai 2011, aucun cas d’excision n’a été constaté dans les villages concernés. « Nous restons engagés à fond pour faire cesser cette pratique dégradante pour la femme. Cet atelier nous a permis de définir les domaines d’action, en vue de concrétiser notre engagement », a-t-il poursuivi. La lutte contre l’excision est engagée au Burkina Faso, depuis de nombreuses années. En effet, depuis le 13 novembre 1996, une loi a été votée pour interdire cette pratique.
Pour Clarisse Darga/ Sanou, représentant le secrétaire permanent du Conseil national de lutte contre la pratique de l’excision, la lutte contre les mutilations génitales féminines est une œuvre de longue haleine. « Il importe de ce fait, que chacun, selon son domaine de compétence, apporte sa contribution au maintien de la décision des populations d’abandonner la pratique de l’excision », a-t-elle poursuivi. C’est à ce titre que le Secrétariat permanent du Conseil national de lutte contre la pratique de l’excision (SP/CNLPE) accompagne l’ONG Mwaganza Action, une structure de coordination des activités de promotion de la lutte contre cette pratique au Burkina Faso. La rencontre a été organisée, grâce au soutien du Fonds des Nations unies pour l’enfance, du Fonds des Nations unies pour la population et du SP/CNLPE.