La Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) a organisé du 19 au 21 décembre 2012 à Banfora, « les 72 heures de la prévention des risques professionnels ». Avec pour thème « Gestion des risques professionnels en entreprise », la manifestation a été ponctuée par des conférences, des exposés et des exercices pratiques. La cérémonie d’ouverture des travaux a été présidée par le secrétaire général de la région des Cascades, Abdoulaye Ouédraogo, représentant le gouverneur.
Depuis quelques années déjà, la CNSS organise à chaque fin d’année et de façon tournante, des concertations régionales du genre. L’objectif est de sensibiliser les travailleurs et les populations sur les enjeux de la prévention des risques professionnels. « L’initiative d’organiser les 72 heures de la prévention des risques professionnels vise une large information des acteurs du monde du travail et la population, sur la nécessité de développer toute action tendant à réduire les sinistres du travail et à promouvoir un milieu de travail salubre et dénué de tout danger », a déclaré Georgette Tamboura, conseiller technique du directeur général (DG) de la CNSS. Pour la circonstance, plus de quatre vingt employeurs et travailleurs du privé ont été conviés à ce cadre. Durant ces trois jours, les participants ont pu suivre avec intérêt des conférences dont la première a porté sur le thème central. Des visites des lieux de travail, des exercices pratiques, des travaux de groupes ont figuré en bonne place dans l’agenda de cette concertation. Et Georgette Tamboura représentant le DG à la cérémonie d’ouverture des travaux de noter, « qu’on travaille pour gagner sa vie et non pour la perdre ». Cependant, a-t-elle souligné, « de plus en plus on se rend compte que employeurs et travailleurs sont de plus défaillants ».
Réduire les risques liés au travail
C’est pourquoi, elle a soutenu que la prévention doit être considérée non pas comme un projet à durée déterminée mais comme un investissement instaurant à terme, une culture de prévention dans l’entreprise et une performance accrue des entreprises. « Quand un employeur perd par suite d’accident du travail ou de maladie professionnelle un ouvrier qualifié, c’est à cet instant qu’il réalise l’importance des mesures préventives qu’il aurait dû prendre pour éviter une perte de productivité imprévue et des charges supplémentaires », a dit Georgette Tamboura . De son avis donc, les risques professionnels constituent une préoccupation majeure au plan national. Rien que pour la seule année 2010, la Caisse Nationale de Sécurité Sociale (CNSS) a enregistré 1613 accidents du travail dont 12 cas mortels et 03 maladies professionnelles. Ces sinistres ont occasionné au titre de leur réparation, près d’un milliard de francs CFA, soit un coût moyen de plus d’un demi-million de francs par accident. Les préjudices sont aussi énormes. D’abord au niveau des employés qui endurent la souffrance physique et morale et qui courent le risque de perdre leur emploi.
Ensuite, les employeurs qui perdent des bras valides et doivent faire face aux charges d’arrêts des machines, à la dégradation du climat social et de l’image de l’entreprise. C’est donc enfin à la nation entière qui doit faire face aux charges ainsi imposées aux services hospitaliers chargés d’administrer les soins. Le combat contre les sinistres ont soutenu les intervenants doit être un impératif. C’est pourquoi la prévention des risques professionnels et la promotion de la santé des travailleurs qui font partie intégrante de la sécurité sociale, constituent un cheval de bataille de la Caisse Nationale de Sécurité Sociale. Ce combat est conjointement mené avec les partenaires techniques que sont l’inspection du travail, l’Office de santé des travailleurs, la brigade nationale des sapeurs pompiers, ainsi que les employeurs qui doivent rendre les lieux de travail sûrs et sains et les travailleurs. Selon les statistiques de la CNSS, des progrès notables ont été enregistrés ces dernières années. De 3089 accidents du travail et maladies professionnelles recensés en 2003, les chiffres sont passés à 1613 accidents en 2010, soit une baisse de 47,68% sur sept ans. Cette baisse ne doit pas être un prétexte pour baisser la garde. Bien au contraire, des avis convergents soutiennent que la prévention des risques professionnels doit demeurer une lutte de longue haleine et mérite que tout le monde s’y implique. Pour ce faire, Etat, employeurs et travailleurs ont été exhortés par la CNSS à se mobiliser pour que la sécurité, la santé et la qualité de vie au travail soient un droit fondamental pour une productivité et une compétitivité accrues des unités de production.