La Confédération générale du travail du Burkina (CGT-B) a animé le samedi 22 décembre 2012, à la Bourse du travail de Ouagadougou, une conférence sur « La crise militaire et de gouvernance dans la sous-région ouest-africaine : quelles conséquences, leçons et perspectives pour les masses populaires ? »
La Confédération générale du travail du Burkina (CGT-B) est contre une intervention militaire au Nord-Mali. Elle l’a fait savoir au cours d’une conférence publique animée par Chrysogone Zougmoré, président du Mouvement burkinabè des droits de l’homme et des peuples (MBDHP). Pour la CGT-B, une telle opération aggravera la situation sécuritaire ouest-africaine déjà précaire. Le conférencier dans son exposé sur « La crise militaire et de gouvernance dans la sous-région ouest-africaine : quelles conséquences, leçons et perspectives pour les masses populaires ? », a soutenu que les armées africaines dans leur configuration actuelle, ne peuvent pas aller au front, encore moins au désert. De l’avis de Chrysogone Zougmoré, une intervention militaire entraînerait des conséquences beaucoup plus fâcheuses et menacerait également la sécurité des pays voisins. De ce fait, M. Zougmoré a plaidé pour une résolution inter-malienne de la crise car, a-t-il poursuivi, seuls les peuples sont maîtres de leur destin. Pour les cas spécifiques du Mali, de la Côte d’Ivoire et de la zone sahélo-saharienne en général, Chrysogone Zougmoré a pointé un doigt accusateur à des « puissances capitalistes » qui, selon lui, œuvreraient à s’emparer des « inestimables ressources minières et énergiques » dont regorge cette partie de l’Afrique. A l’entendre, les opérations de l’armée française en Libye, en Côte d’Ivoire et en Afrique ont pour objectif principal d’assurer les intérêts de la France, au détriment des peuples africains. Pis, le président du MBDHP a soupçonné les « puissances capitalistes » en proie à la crise financière internationale, de vouloir « recoloniser l’Afrique », afin de se tirer d’affaire. C’est pourquoi, Chrysogone Zougmoré a appelé l’ensemble des forces des pays du Sud comme du Nord aspirant à la paix et à la démocratie, à barrer la route à de telles manœuvres. Le combat, a-t-il ajouté, passe par l’information, la formation et la sensibilisation des masses populaires aux véritables enjeux du moment et aux stratégies à adopter pour défendre leurs intérêts. A en croire M. Zougmoré, l’un des défis majeurs des peuples africains est d’œuvrer à l’avènement de la démocratie et de la bonne gouvernance sur le continent. Les débats ont été modérés par Pr Mahamadé Savadogo, professeur titulaire de philosophie à l’Université de Ouagadougou et en présence de Tolé Sagnon, secrétaire général de la CGT-B. Les participants, composés pour la plupart, d’étudiants et d’acteurs syndicaux, ont enrichi la communication à travers des apports divers, mais également, des questions de compréhension et d’éclaircissement.