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Alexandre Sankara a sorgho Evrard DU PEDN
Publié le vendredi 23 janvier 2015  |  Le Quotidien




« Combien avez-vous touchez en seulement 17 jours de travail ?»

Dans une de notre édition du 17 janvier 2015, nous publions une déclaration du président du PEDN, Sorgho Evrard, conseiller du CNT. Dans sa déclaration, il s’en prenait ouvertement à un autre collègue Alexandre Sankara. Dans la déclaration qui suit, Alexandre Sankara répond au président du PEDN.
Vous émettez alors trois hypothèses pour étayer votre argumentaire :
- Ma frustration et ma déception après mon échec dans ma convoitise du poste de questure et de la présidence de la COMFIB,
-L’intention d’un sankariste à faire du populisme,
-Le reflet de l’incapacité de mon parti, l’UNIR/PS à gouverner notre pays.
Tant que les attaques et les affabulations de tout genre étaient dirigées contre ma personne après mon émission-vérité sur les émoluments des députés de la transition, j’avais décidé de n’y accorder aucune importance parce que la vérité, comme on dit chez nous, rougit les yeux mais ne les crève pas, mais aussi et surtout parce que le peuple a définitivement compris qui lui dit la vérité et qui lui ment.
Mais M. Sorgho, pardon « honorable député de la transition », vous êtes sorti du cadre du débat pour vous en prendre à mon parti. Et là je ne peux me taire. C’est pourquoi, à travers ces quelques lignes et dans un français facile pour vous permettre de comprendre définitivement la leçon, je voudrais vous dire ceci :

A propos des émoluments des députés de la transition

Vous dites que j’ai avancé des « allégations volontairement erronées sur le traitement des députés ». Je m’attendais alors à ce que vous indiquiez dans votre fameuse « déclaration majeure », le montant non erroné que vous avez touché. M. Sorgho, combien avez-vous touchez en seulement 17 jours de travail, oui, 17 petits jours ? Est-il si difficile pour un « député », fût-il de la transition, surtout de la transition, de dire au vaillant peuple du Burkina Faso, par qui et pour qui (je l’espère !) il est devenu député, combien il coûte au trésor public ? M. Sorgho, votre silence sur le sujet dans votre « déclaration majeure » parle plus que votre déclaration elle-même.

A propos de ma frustration et de ma déception après l’échec de ma convoitise du poste de questure et de la présidence de la COMFIB

Je n’ai jamais été candidat au poste de questeur. Cela peut se vérifier aisément, car le jour des votes, la liste des candidats aux différents postes a été affichée dans le hall de l’hôtel des députés qui nous sert d’hémicycle. Vous le savez bien, mais vous ne pouvez le dire, car la vérité et vous ne font pas bon ménage. Ou bien n’avez-vous pas lu les informations sur le tableau d’affichage ce jour ? Rien d’étonnant dans ce cas aussi. Quand on ne sait pas compter, on ne sait pas non plus lire.
J’ai été candidat au poste de président de la Commission des Finances et du Budget (COMFIB), parce que je voulais apporter mon expertise (je suis inspecteur des impôts) et mon expérience (j’ai été membre de la COMFIB dans la précédente législature) au Conseil national de la Transition (CNT) afin que nous réussissions la mission qui nous a été confiée par le peuple. Mais, pour des raisons que je n’évoquerai pas ici, j’ai volontairement retiré ma candidature, à quelques heures du vote. Là aussi, M. Sorgho, l’information a été publiée, mais vous ne pouvez le dire dans votre déclaration.
M. Sorgho, vous ne pouvez pas dire au peuple combien vous avez empoché,
Vous ne pouvez pas dire au peuple que je n’ai pas été candidat au poste de questeur,
Vous ne pouvez pas dire au peuple que j’ai volontairement retiré ma candidature au poste de président de la COMFIB quelques heures avant le vote.
Mais bon Dieu, M. Sorgho, qu’est-ce que vous pouvez dire enfin au peuple ? Rien, absolument rien de tout ce qui est vérité ne peut être dite pas vous. Ah là, avec des « députés » de ce genre, il ne nous reste plus qu’à souhaiter bonne chance au CNT.

A propos de l’intention d’un sankariste à faire du populisme

Je ne savais pas que dire la vérité, rien que la vérité sur ce que je coûte aux contribuables burkinabé c’est faire du populisme. Eh bien, si tel est le cas, vive alors le populisme et que tous les politiques fassent du populisme pour le bien du peuple. Mais M. Sorgho, je comprends parfaitement que vous en êtes incapable, puisque vous ne pouvez dire la vérité.

A propos de l’incapacité de l’UNIR/PS à gouverner le pays

Le député Sankara a dit la vérité sur les émoluments qu’il a perçus. Pour vous, cela « reflète l’incapacité de son parti à gouverner le pays ». Votre parti, le PEDN (que je découvre, comme certainement la plus part de ceux qui vous ont lu), est probablement capable de gouverner le pays, mais son président est incapable de dire à ceux qu’il compte gouverner combien il touche par mois en tant que simple député désigné. Je laisse le soin aux militants du PEDN (s’il en existe) d’apprécier le jugement qu’a leur président sur les notions de vérité et de gouvernance.Mais un conseil, M. Sorgho, si vous espérez un jour être un député normal, c’est-à-dire un député élu (en attendant de devenir président pour gouverner le pays), il faut commencer par participer aux élections, car pour le moment, le PEDN n‘a jamais pris part à aucune compétition électorale. Rendez-vous donc, cher « collègue député de la transition » en octobre 2015 pour les élections générales afin que le peuple, à qui vous cacher la vérité sur votre salaire immérité, décide de qui est capable ou non de le gouverner 1
Alexandre Sankara
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