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L’Observateur N° 8281 du 26/12/2012

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Commune de Bobo-Dioulasso : quels maires pour le prochain quinquennat ?
Publié le jeudi 27 decembre 2012   |  L’Observateur


Assimi
© Autre presse par DR
Assimi Kouanda, Directeur national de campagne du candidat Blaise Compaoré


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Depuis la proclamation des résultats des élections municipales qui ont consacré la victoire de la section provinciale du Houet du Congrès pour la Démocratie et le Progrès (CDP), les Bobolais sont dans l’expectative. Ils ont hâte de savoir qui seront les huit heureux élus à présider aux destinées des sept arrondissements et de la commune pour les cinq prochaines années. Ce qui est sûr, ce ne sont pas les candidatures qui manquent dans une ville déjà réputée pour ces perpétuels changements au fil des mandats.

Dès janvier prochain, les Burkinabé entameront le troisième mandat des élus locaux. Avec la validation des résultats par la Cour constitutionnelle, tous les partis politiques qui s’étaient engagés dans cette course pour les municipales sont désormais situés sur leur sort. Le grand vainqueur reste incontestablement le parti au pouvoir qui a raflé la quasi-totalité des sièges avec plus de douze mille conseillers municipaux élus. Un score sans appel qui permet aux militants d’Assimi Kouanda de s’assurer le contrôle de l’essentiel des mairies dans les communes rurales et urbaines. Une sorte de Tuuk Guili auquel n’échappera pas la ville de Sya, avec son nouveau découpage administratif et qui voit les sept mairies d’arrondissement tombées dans l’escarcelle du CDP. Et depuis, la bataille collective pour les élections municipales a fait place à la bataille individuelle pour le perchoir.

Car ils sont nombreux les candidats issus du CDP/Houet et ayant les mêmes ambitions à s’affronter pour le contrôle des arrondissements et de la mairie centrale. Et c’est toujours le même scénario après chaque élection municipale conduisant parfois à des situations déplorables comme en 2000 avec l’arrestation suivie de l’incarcération du maire sortant Alfred Sanou et la mort d’un policier. Ce qui est sûr, la mise en place des conseils municipaux à Bobo-Dioulasso s’est toujours effectuée dans la douleur avec ces vives rivalités entre militants et cette ambiance délétère dans laquelle reste plongée la section provinciale du CDP. C’est donc sans grande surprise que l’arbitrage du bureau politique national s’est toujours soldé par des changements. A chaque mandat son bourgmestre puisque c’est au total trois maires (Alfred Sanou, Célestin Koussoubé, Salia Sanou) qui se sont succédé à la tête de la commune de Bobo au cours de ces trois derniers mandats.

Situation presque identique dans les arrondissements où rares sont les maires à avoir mené deux mandats successifs. Chose curieuse, ces perpétuels changements au fil des mandats s’opèrent sans que les populations s’en émeuvent. Alors, de deux choses l’une; vu qu’elles sont désintéressées par la gestion communale ou que ces élus peinent à répondre à leurs attentes. En cette fin de mandat dans la commune de Bobo, les avis restent partagés quant au bilan de l’action municipale. Même si des Bobolais estiment que les élus locaux sont des laissés-pour-compte sans un réel appui des pouvoirs publics pour la mise en œuvre de leur plan d’action, beaucoup s’accordent tout de même à reconnaître que les maires à Sya ont toujours manqué d’initiatives et de créativité en circonscrivant leur rôle à présider des cérémonies, à parrainer des Djandjobas et à opérer des lotissements.

Et depuis, c’est une sorte de méfiance qui s’est installée entre des gouvernants et des gouvernés. Les récurrentes manifs contre les lotissements où la création d’associations pour une transparence dans les attributions de parcelles sont les signes évidents d’une crise de confiance qui n’en finit pas d’empoisonner l’atmosphère dans certains arrondissements. Aujourd’hui, le choix des maires pour le prochain quinquennat semble beaucoup retenir l’attention des populations. Lesquelles attendent de connaître des solutions aux multiples difficultés liées au manque d’éclairage public, à la dégradation des voies de circulation, à l’assainissement, etc. Et le chantier ne fait que s’agrandir avec le nouveau découpage administratif qui porte désormais le nombre d’arrondissements à sept. C’est dire alors que la tâche ne sera pas de tout repos pour les futurs maires, tous issus du parti au pouvoir.

Ainsi donc, tous les regards sont aujourd’hui tournés vers le CDP pour la désignation des candidats aux mairies d’arrondissement et de la commune. Et pour certains observateurs c’est l’heure des marchandages politiques, des coups bas et des alliances de toute nature qui a sonné et qui pourrait à nouveau déboucher sur des candidats qui ne font pas toujours l’unanimité. Alors si c’est le cas, il appartient au CDP de se départir de certaines considérations pour opérer des choix judicieux. Car les populations attendent de vrais bâtisseurs et des compétences; il en existe dans tous les arrondissements.

Jonas Apollinaire Kaboré

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