Politique
Mise en place de délégation spéciale de Tanghin Dassouri : violente manifestation de la population / La comptable exclue du staff
Publié le mardi 20 janvier 2015 | Le Quotidien
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La commune rurale de Tanghin Dassouri est toujours en attente de la mise en place de sa délégation spéciale. En effet la cérémonie d’installation de la délégation spéciale prévue pour le 19 janvier 2015, a connu la violente opposition de la population locale qui a exigé et obtenu le retrait pur et simple de Minata Ouédraogo, Chef de service administratif et financier de la mairie de la Commune. Mais après un dialogue non fructueux avec le Haut-commissaire de la province du Kadiogo, certains manifestants ont violemment manifesté leur mécontentement en brulant des pneus au bord de la RN1 et en pillant un maquis appartenant à un proche de l’ex-maire Adama Zongo.
Le 19 janvier dernier devait connaitre la mise en place de la délégation spéciale de la commune rurale de Tanghin Dassouri après un premier report. La mission en charge de l’installation conduite par le Haut-commissaire de la province du Kadiogo s’est heurtée à la muraille contestatrice de la population qui a déclaré Minata Ouédraogo indigne de faire partie des membres de la délégation spéciale. Tôt le matin, la population avait déjà sonné le rassemblement sur la place de la préfecture. Pendant qu’elle faisait le pied de grue pour attendre la mission en investie du pouvoir d’installer la délégation spéciale. Mais très vite les esprits se surchauffent avec l’arrivée sur les lieux de Souleymane Bougouma considéré comme un acolyte du maire déchu, Adama Zongo. « On ne veut pas de lui ici, c’est eux qui nous ont pillé durant plusieurs années », ont protesté les manifestants. Certains pris de nervosité ont voulu en venir aux mains. Il a fallu que l’invité surprise s’éclipse pour que s’installe une certaine sérénité. Mais précaire. Puisque dans les minutes qui ont suivi cet- incident, un missionnaire du Haut-commissaire installé à la résidence du préfet , Boniface Narolbsom fera son apparition sur la place de la préfecture escorté par des agents de la sécurité. Il vient prêché le calme et préparé le terrain pour un dialogue avec le Haut-commissaire. Mais la modalité qu’il propose est très vite rejetée. «Je suis ici en tant que personne ressource mandatée par les autorités pour vous rencontrer en vue de discuter des modalités du dialogue afin de trouver une solution au problème. Pour que nous nous comprenions, il est recommandé quelques personnes qui vont vous représenter lors de la concertation avec le Haut-commissaire tout à l’heure », a laissé entendre l’émissaire Boniface Narolbsom. Une proposition vite rejetée par les manifestants difficiles à contenir par les meneurs. On parvient malgré le boucan à désigner quelques membres. Cependant pendant que ceux-ci étaient reçus dans la résidence du préfet qui, vu l’atmosphère hostile a déserté son domicile, des manifestants très virevoltants ont assiégé le domicile menaçant de faire irruption dans la cour.
« Si on ne permet pas aux journalistes d’assister à la concertation, nous rentrerons tous »
A la manifestation d’intérêt des journalistes d’être témoins de la concertation, un gendarme opposera un refus catégorique. Toute chose qui a encore suscité un tollé chez les manifestants qui ont exigé sans ambages que les hommes de média suivent la concertation. « S’ils refusent que les journalistes suivent la concertation c’est qu’ils ont l’intention de nous tromper. Ils doivent être témoins de ce qui va se dire. Si on ne permet pas aux journalistes d’assister à la concertation, nous rentrerons tous pour suivre la rencontre », ont martelé les populations en furie. Finalement les journalistes sont admis dans la cour mais tenus loin de la salle de concertation. Il leur est même interdit de faire quelques clichés. Le huis clos se déroulera sous la pression des populations mobilisées devant le portail. Mais après plus d’une heure d’aparté, les manifestants ne contiennent plus leur colère et forcent le portail pour prendre d’assaut l’estrade de la salle de la rencontre. « C’est trop ! Sortez sinon on va vous rejoindre à l’intérieur !», a menacé les manifestants. Et la formule de Floby Gang scandée à foison : « Na touma touma ! ». du groupe en huis clos, un représentant des manifestants est dépêché pour venir apporter la proposition des autorités aux manifestants. Selon laquelle proposition il faut installer la délégation spéciale et envisager plus tard la révocation de Minata Ouédraogo, la CSAF décriée par les manifestants. Toute chose que les manifestants ont balayé du revers de la main. Ce qui oblige le président de la Délégation spéciale à sortir pour un échange direct avec les manifestants. Mais très vite, il sera boudé par certains manifestants qui attendent qu’il aille droit au but. « La femme-là quitte ou ne quitte pas ? C’est ce que nous voulons savoir », ont affirmé certains manifestants. Au lieu d’aller au vif, le président de la Délégation spéciale du Kadiogo s’adonnera davantage, à cœur joie dans des propos plus ou moins intelligibles. Dans la forêt de mots, une phrase créera un grand remous. Celle qui tend à faire comprendre que la délégation sur les lieux à cause de trois personnes dont Souleymane Bougouma qui verra par la suite son maquis vandalisé par certains manifestants.
Qu’est-ce qui empêche la suppression du nom de la CSAF contestée sur la liste de la
délégation spéciale?
A cette question, les autorités ont rappelé que la désignation des membres de la délégation est fixée par décret en date du 20 mai aux termes duquel elle est ès qualité. Mais selon la population, c’est pour éviter de mettre au goût du jour des malversations commises pendant le mandat de l’ex-maire, Adama Zongo. En effet, à les en croire, la CSAF est la copine de l’ex- maire qui s’est rendue complice de nombreux cas de détournements de deniers publics. Ils se sont dits convaincus que le maintien de la CSAF vise à étouffer les actes peu orthodoxes de l’équipe de l’ancien maire. Pour entendre la CSAF sur toutes les accusations portées contre elle, nos efforts pour la rencontrer furent vains. A la mairie, hormis le gardien, tous les agents ont fui l’enceinte. A la préfecture, le maître des lieux est injoignable. En fait il lui est reproché d’avoir tenu des propos désinvoltes. Il aurait affirmé que n’en déplaise aux populations la délégations spéciale sera mise en place. Les échanges avec le président de la délégation spéciale, Damien Gampiné s’étant terminée en queue de poisson, les manifestants ont d’abord envisager de bruler des pneus dans la résidence du préfet avant d’abandonner cette initiative. Malgré le recul des autorités qui ont fait annoncer aux manifestants que le nom de la CSAF Minata Ouédraogo sera supprimé et qu’un acte administratif sera pris en ce sens, les manifestants cèderont à la colère. Des pneus ont été brulés aux bords de la RN1, le trafic plus ou moins perturbé. Le maquis ‘’Le Kapokier’’ qui appartient à Souleymane Bougouma a été vandalisé. Les manifestants ont sabré la champagne avant de casser les bouteilles un peu partout. « Chef ont les arrête ? », « Non, ne les empêchez pas », nous suivons ce dialogue du chef de la sécurité. Et quand nous quittions Tanghin Dassouri en effervescence quelques groupuscules de manifestants faisait le tour de la ville avec désormais au premier plan, les élèves qui venaient de quitter les classes. Selon les autorités la CSAF devrait voir son nom supprimé avant la mise en place prochaine de la délégation spéciale1
Par Saphnapanéa Roger PAULDROIT
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