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La CCVC exige une baisse sensible des prix du carburant

Publié le mardi 20 janvier 2015 | RTB

© Autre presse par Roger Nana
Prix des hydrocarbures : la CCVC pour une baisse substantielle
Lundi 19 janvier 2015. Ouagadougou. Centre d`éducation ouvrière. La Coalition nationale de la Coalition contre la vie chère (CCVC) a animé une conférence de presse sur les prix des hydrocarbures et la pénurie de gaz

La Coalition contre la vie chère (CCVC) a animé une conférence de presse lundi 19 janvier 2015 à Ouagadougou pour réclamer une baisse du prix du carburant et la disponibilité du gaz butane. Des mesures qui contribueront à la réduction du coût de la vie attendue par le peuple burkinabè après l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014. La CCVC n’exclut pas de mener des actions pour la satisfaction de ces revendications.

« La CCVC tient le Gouvernement pour responsable de toute dégradation du climat social qui découlerait de son refus d’une réduction sensible des prix des hydrocarbures, de la résolution de la question du gaz et d’une manière générale des préoccupations pressantes du peuple », a affirmé d’entrée de jeu Chrysogone ZOUGMORE, 1er Vice-président de la Coalition nationale de lutte contre la vie chère, la corruption, la fraude, l’impunité et pour les libertés (CCVC).

Cette coalition de syndicats et d’organisations de la société civile rappelle que la SONABHY (Société nationale burkinabè d’hydrocarbures) n’a pas pour mission de réaliser des « bénéfices colossaux » mais de répondre aux besoins du Burkina en hydrocarbures. Elle refuse de « faire payer par les populations les passifs laissés par les dignitaires de la IVème République » et exige un « audit sérieux sur la gestion de la SONABHY ». La CCVC dénonce aussi le traitement salarial « indécent » des responsables de la Transition dans ce contexte post-insurrectionnel et l’absence de mesures urgentes contre la vie chère. « Les prix des hydrocarbures peuvent et doivent baisser », exige la Coalition. Une baisse « de 100 à 150 F CFA » sur le litre, propose-t-elle.

3 raisons pour baisser les prix du carburant

Cette position de la CCVC, le 1er Vice-président de la coalition, l’explique à trois niveaux. La CCVC affirme d’abord que le « cours du baril en baisse continue » depuis des mois est « favorable » à une baisse des prix du carburant au Faso. « Au samedi 17 janvier 2015, le baril était à moins de 49 dollars (après une remontée), ce qui représente une baisse de plus de 40 %. Malgré la petite hausse du cours du dollar, la marge bénéficiaire reste très sensible », explique Chrysogone ZOUGMORE.

De plus, d’avril à décembre 2013, l’Etat a cédé à la SONABHY une partie de la Taxe sur les produits pétroliers (TPP) afin de lui permettre de redresser ses comptes : 75F sur le litre de Super et 40F sur celui du Gasoil. De l’avis de Marc GUINGUIERE du Syndicat National des Travailleurs des Douanes (SYNATRAD), cette opération a permis à la nationale des hydrocarbures d’engranger 28 226 908 722 F CFA en 2013.

La Coalition contre la vie chère estime ensuite que les dettes dues à la SONABHY par l’Etat et la SONABEL « (respectivement 36 et 18 milliards selon le Premier ministre) ne s’expliquent pas ». L’Etat perçoit trois taxes sur les hydrocarbures : des droits et taxes de douane, la TVA et la TPP. Chrysogone ZOUGMORE affirme que « la seule TPP coûte au consommateur 125 F par litre de Super 91 acheté » et que l’Etat a donc « très largement » de quoi assurer sa subvention à la SONABHY. Quant à la SONABEL, elle se donne aussi les moyens de se faire payer par les consommateurs « avec même des pénalités » ajoutera-t-il.

La CCVC dénonce enfin la gestion de la SONABHY. Elle attend du Gouvernement dont le Premier ministre a reconnu cette mauvaise gestion imputée aux régimes passés, la fin des mauvaises pratiques au sein de la nationale des hydrocarbures et la réduction du train de vie de l’Etat.

Aboubakar SANFO