Politique
L’UNDD pour le vote des Burkinabè de l’étranger en 2015 ou le report des élections
Publié le dimanche 18 janvier 2015 | Agence de Presse Labor
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Declaration de L’UNDD
Le Samedi 17 Janvier 2015à partir de 17h30, l’UNDD s’est retrouvée en ses lieux habituels de réunion, autour d’un ordre du jour portant sur le compte rendu de sa participation à des rencontres dans le cadre de la mission du groupe de contact international au Burkina Faso .
Les participants ont tous salué l’implication de la communauté internationale dans l’appui à la sortie de crise, et le souci de cette dernière, de voir respecter les principes d’équité et de participation, qui, on le sait, occupent une bonne place dans les standards internationaux de la bonne gouvernance .
Ils ont souhaité que cette aide de bonne volonté apporté à notre pays en phase de transition difficile s’attache particulièrement à tempérer, à défaut de les éradiquer totalement,les malformations de la transition, les erreurs de gouvernance , les tensions au sein de l’armée, celles liées au manque d’autorité de l’Etat, d’inclusion et de neutralité de la transition, aux défauts de mesures de réconciliation qui peuvent tous jouer négativement sur la loyauté, la quiétude et l’acceptation des scrutins à venir .
Les membres présents, s’attardant sur la question fondamentale du vote des burkinabés de l’Etranger ont rappelé le combat pionnier de l’UNDD en ce domaine, et réitéré leur préoccupation de voir respecter la kyrielle de textes ( article 1 de la constitution ,loi numéro 019-2009/du 07 mai 2009, art 52 du code électoral , art 22 de la charte nationale ) indiquant tous, le caractère constitutionnel de ce droit de vote, et sa vocation à être appliqué pour les élections de l’année en cours . Sur ce point, ils ont longuement argumenté s’appuyant, non seulement, sur les assurances alors données par la CENI ,elle même, quant à la faisabilité technique de ce vote , mais aussi sur ses diligences accomplies dans l’opérationnalisation de ce vote .
Le parti a renouvelé sa solidarité à tous les burkinabés de l’extérieur, organisés ou non, qui luttent pour gagner la bataille de la reconnaissance pleine et entière de leur citoyenneté, voir de leur humanité, face à la coalition tendant à les exclure une fois de plus, de la communauté électorale nationale.
Nul ne saurait raisonnablement contester la nécessité après l’insurrection des 30/31 octobre, d’aller au renouvellement de nos organes institués et de fonder la gouvernance sur la légitimité démocratique par des élections libres , pacifiques et aux résultats acceptés . Mais pour le parti, des élections pour des élections, sans pacifier le cadre de leur déroulement, sans une délimitation inclusive de l’électorat devant revêtir les pouvoirs de la caution souveraine du peuple sans la restauration de l’égalité de chance des partis politiques, sans la sérénisation de nos relations avec la Côté- d’Ivoire risquent d’aboutir aux résultats contraires à ceux attendus . De telles élections conduites à la va vite, risquent de léguer aux nouvelles autorités des sujets de mésintelligences qui seront ardus à gérer pendant la prochaine mandature de cinq ans . Mieux vaudrait prévenir que guérir . Ne pas être réduit à servir la moutarde après le dîner !
Ce même souci de ne pas occulter des problèmes qui peuvent grever d’hypothèques notre vouloir vivre ensemble , notre patrimoine démocratique et économique, a conduit les membres du haut conseil, à faire appel à la transition et aux bienveillants membres du groupe de contact et d’accompagnateurs de nos efforts de développement, à se préoccuper par ailleurs de faire l’évaluation de la transition . Cette tâche pour le parti, est d’urgence déclarée, au regard des tâtonnements et autres sorties de route, des risques d’intolérances politiques, religieuses, ethniques, sociales avérés ( et sans précédents ),des omissions et insuffisances originelles des instruments de la transition, qui accusent des contradictions entre eux et la constitution. Autant d’annonces si rien n’est fait, de procès et de vengeances siciliennes à venir .
Pour l’UNDD, en matière d’élection ( l’histoire en témoigne ), il ne faut pas mettre la charrue avant les bœufs . Si, pour assurer l’effectivité du vote de la diaspora , gagner l’indispensable neutralité de la transition, assurer une meilleure représentation des opinions nationales dans ses instances, obtenir plus d’adéquations entre la charte et la constitution, il s’impose de reculer les échéances électorales, alors ainsi soit-t-il !
Il a été opportunément rappelé à l’attention du groupe de contact , que dans notre histoire politique et constitutionnelle récente, on a opéré de tels réajustements et reports d’élections pour bien moins que ça, sans cataclysmes . Et ce n’est pas la charte nationale élaborée comme elle l’est qui ne pourra pas trouver en elle même, les éléments d’une telle mesure de précaution et de sauvegarde nationale qui, cela a été relevé, connaît des précédents sur le continent .
Pour exemples la communauté internationale à entériné un report d’élection de 5 mois en Centre Afrique pour l’été 2015. Elle avait déjà consenti de semblables reports pour le Niger, la côté- d’Ivoire, le Mali, la Guinée Conakry, la Guinée Bissau, le Togo …pour ne s’en tenir qu’à quelques exemples pris sur le tas dans le seul continent africain . Pourquoi ce qui a été accordé aux autres ne le serait-il pas pour nous ? Ergo quia non possumus eos ? pourquoi la communauté internationale qui a aidé des pays comme le Libéria, la Côté d’Ivoire, la Guinée, le Mali au sortir de conflits autrement plus meurtriers ( guerres civiles, insurrections chroniques et sanglantes attaques terroristes ), que nos journées insurrectionnelles des 30/31 octobre, à faire voter leur diaspora ne nous accorderaient-t-elle pas la mène faveur ?
C’est instruit de ces antécédents , et convaincu de cette nécessité de ne pas faire les choses à l’envers ou juste pour le bon plaisir, et l’assouvissement des ambitions de quelques uns, que le haut conseil, en appel instamment à la sagesse des intervenants dans la transition, pour faire œuvre utile, durable et bénéfique à la cohésion nationale, à la réconciliation et à la bonne gouvernance, en réglant au préalable les questions évoquées, quitte à concéder un report raisonnable. Report qui, en la circonstance, ne pourrait de toute évidence qu’être réparateur, républicain et de salut public .
Après l’évocation de quelques points en divers, la séance à été levée a 19h.
Fait à Ouagadougou le 17/01/2015
Le président
Me Hermann YAMEOGO
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