Société
Système éducatif au Burkina Faso : FESCI-BF interpelle les autorités de la transition
Publié le jeudi 15 janvier 2015 | le faso
© Autre presse par DR
Le bureau de la FESCI-BF ( la Fédération Estudiantine et Scolaire pour l`intégrité) section du Burkina Faso |
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Mercredi 14 janvier 2014, la Fédération estudiantine et scolaire pour l’intégrité au Burkina Faso (FESCI-BF) a animé un point de presse à l’Université de Ouagadougou. Bilan d’une lutte entamée depuis juillet 2013 contre le directeur général du CENOU, conditions toujours précaires de l’enseignement supérieur et scolaire, manque d’infrastructures adéquates, le système LMD ont été entre autres les points sur lesquels les étudiants se sont penchés.
Les étudiants du Burkina, particulièrement ceux de l’université de Ouagadougou ont mal de leur formation. C’est du reste ce qui est ressorti, en substance, lors de la conférence qu’a animée l’une de leurs fédérations dont la mission première est de défende les droit et le intérêt des étudiants. Pour le secrétaire général national, Bruno Yaméogo, la condition actuelle de l’étudiant burkinabè va de mal en pis. En effet, il ressort que sur les 1188 étudiants de la promotion 2011/2012, il n’y a eu que 34 admis en première année. Quant à celle de l’Unité de formation et de recherche en Lettres, Art et Communication (UFR/LAC), sur 1365 étudiants de la promotion 2012/2013, seulement 365 ont été déclarés admis. Des résultats que la FESCI/BF estime alarmants et dont les causes ne sont autres que les conditions précaires dans lesquelles vivent les étudiants. Pour preuve, précise le secrétaire général chargé de l’organisation, la bibliothèque de l’UO est vide. « Il n’y a aucun document qui puisse servir l’étudiant dans ses recherches », dit-il. L’inscription des admis au baccalauréat reste une autre « triste réalité » que la FESCI/BF ne manque pas de souligner. Les admis de 2012/2013, fait savoir Bruno Yaméogo, n’ont effectué leur rentrée qu’en juin 2014. « Que dire de ceux de 2014 dont la plupart sont encore à la maison », déplore-t-il. Un tel système éducatif, selon eux, s’est encore empiré avec l’instauration de celui de Licence, Master, Doctorat.
Aucune promotion du système LMD de l’UO n’a obtenu une Licence professionnelle
Pour les animateurs de la conférence de presse, l’université de Ouagadougou est en retard de plus de 10 ans. Et l’une des raisons pourrait être ce système LMD qui est à revoir absolument. A en croire Bruno Yaméogo, secrétaire général national, le système a été importé et imposé comme si le Burkina n’était pas à mesure ou n’avait pas le droit de choisir ce qu’il juge bon et juste pour ses étudiants. En effet, s’explique-t-il : « depuis l’instauration du LMD, le système de l’éducation nationale ne fait que reculer. Les universités publiques ne font que se vider de leur contenu pour ne laisser place qu’à des universités sans vie universitaire. Et nous pensons que derrière cette réforme se cache l’ambition de réduire le nombre d’intellectuels ». On apprend, en outre, avec les conférenciers que les étudiants de la première promotion en Géologie n’ont pas encore reçu leur attestation de réussite. Et pourquoi ? Ils répondront que la coordinatrice du système en la personne de Mme Minougou a fait savoir que ces étudiants n’ont pas reçu une bonne formation pour mériter leur parchemin. Ces étudiants, confie le secrétaire général national, ont pourtant passé 6 ans (2009/2015) sur les bancs de l’université. Aussi, font-ils remarquer, il n’y a pas encore cette promotion du système LMD qui a fini les études, et, qui a eu une Licence professionnelle. D’où l’intérêt de reformer ce système. Mais rappelle Bruno Yaméogo, en son temps, l’administration n’avait trouvé autre solution que blanchir l’année, ce qui n’a abouti à rien. Aussi, même avec la chute du régime Compaoré, déplore, la FESCI/BF, le ministère de tutelle, a du mal à le recevoir. C’est pourquoi, prennent-ils l’opinion publique à témoin tout en interpellant les autorités de la transition sur la gravité de la situation éducative de l’université de Ouagadougou. En tous les cas, la FESCI/BF, dit ne jamais déroger à la règle de défendre de façon vigoureuse les droits des élèves et étudiants burkinabè.
Le Mogho Naaba a promis…
En plus d’avoir rencontré le ministre en charge de la justice afin que justice soit rendue à tous les crimes de sang et économiques perpétrés en milieu estudiantin et scolaire, la FESCI/BF a également effectué un déplacement chez le roi des Mossi, sa Majesté le Moogho Naaba. L’objectif était, selon eux, de l’informer sur la situation scolaire et universitaire. Ce dernier leur a promis de transmettre les doléances aux autorités compétentes pour un meilleur traitement. La lutte entamée depuis juillet 2013 a abouti à la démission du directeur général du Centre nationale universitaires des œuvres universitaire (CENOU). Un CENOU, qui à en croire les étudiants est aujourd’hui endetté de plus de 3 milliards de FCFA. Aussi la fin du régime Compaoré sonne l’ouverture d’une nouvelle ère pour l’ensemble des élèves et étudiants, mais insiste Bruno et ses camarades, la situation universitaire doit connaitre enfin un changement. « Si, préviennent-ils, rien n’aboutit de façon pacifique, nous utiliserons d’autres moyens de manifester. Et il ne faudra pas dire que nous sommes manipulés par des politiques pour perturber la transition », préviennent-ils.
Bassératou Kindo
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