Société
Plaintes des usagers à la mairie de l’ex-Bogodogo de Ouagadougou : les explications de la SG, Alizéta Sawadogo
Publié le jeudi 15 janvier 2015 | Le Pays
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Dans notre édition du 18 décembre 2014, nous interpellions l’administration de la mairie de l’ex-Bogodogo, actuel arrondissement 5 de Ouagadougou, sur les plaintes de certains usagers par rapport à l’établissement et à la correction des extraits de naissance. Ces plaintes portent sur la qualité des prestations. Afin d’avoir de plus amples informations, nous avons rencontré la Secrétaire générale dudit arrondissement, Alizéta Sawadogo/Dondassé, qui nous a apporté des éléments de réponse. Lisez !
Le Pays : Pouvez-vous nous présenter l’arrondissement dont vous avez la charge ?
Alizéta Sawadogo/Dondassé : L’arrondissement 5 découle de l’éclatement de l’ex- Bogodogo, qui a donné naissance aux arrondissements 10 et 11. Cependant, il a bénéficié des locaux de l’ancien Bogodogo. Ce qui justifie non seulement notre présence dans ces locaux, mais aussi fait que les populations ont du mal à se départir de l’appellation «arrondissement ou mairie de Bogodogo».
Pourquoi, malgré cette déconcentration, des populations se plaignent-elles toujours de la qualité des services de votre arrondissement, notamment l’établissement et la correction des erreurs sur les extraits de naissance ?
Certes, la division a été faite pour faciliter la tâche aux usagers car ces derniers n’auront plus à aller loin pour être satisfaits et l’on ne devrait plus normalement constater d’affluence dans les mairies, mais il y a un certain nombre d’éléments qu’il faut porter à la connaissance de nos usagers dont les plaintes sont normalement justifiables. La majorité des difficultés auxquelles est confrontée notre mairie vient de l’informatisation des actes de naissances.
Pour cette phase d’opérationnalisation, la mairie avait recruté en masse des opérateurs de saisie pour faire le travail. Chaque agent était payé en fonction du nombre d’extraits de naissance qu’il enregistrait. Donc, chacun voulait avoir le maximum d’actes de naissance si bien qu’il y a eu des erreurs de noms et ce, malgré la présence d’autres agents qui étaient chargés de la vérification. Généralement, quand les usagers viennent et qu’on tire leurs extraits, on se rend compte souvent que le nom de l’original ne correspond pas à celui qui a été tiré, ou bien le nom de celui qu’il a amené ne correspond pas à celui qui a été enregistré dans le registre.
« On a séparé presque toutes les charges sauf les registres de base des extraits de naissances »
Dans ce cas de figure, nous n’autorisons pas l’usager à partir avec l’extrait, car selon une loi inscrite dans le Code des personnes et de la famille (CPF), s’il y a erreur sur un extrait transcrit, la mairie a un délai de deux mois pour procéder à sa correction. Si le délai excède les 2 mois, il faut obligatoirement une ordonnance du Tribunal de grande instance et c’est le CPF qui l’exige, d’autant que les agents de mairie n’ont plus en ce moment le pouvoir de corriger les actes.
Par exemple, quand un usager vient pour qu’on tire son acte de naissance, s’il se rend compte après que son nom est mal écrit alors que l’extrait est déjà informatisé avec le même nom ou parfois que le nom de celui qu’il nous a présenté ne correspond pas au nom du registre, nous lui remettons la photocopie de l’exemplaire qu’il nous a apporté et celle de celui du registre, tout en lui demandant de se rendre au tribunal pour voir un juge afin qu’il ordonne la correction de l’acte de naissance en question. Lorsque vous ramenez l’ordonnance, nous, en tant qu’agents, nous apportons la correction et cela prend du temps car nous ne pouvons pas, séance tenante, à notre niveau, prendre l’extrait et aller à la salle informatique insérer les corrections.
Il y a un schéma à suivre. Tout d’abord, l’agent administratif s’attèle à fouiller dans le registre et c’est là que se pose le problème de notre administration, notamment l’archivage. Après avoir retrouvé l’extrait, il le donne forcément à un agent informaticien qui insère la correction dans le registre de base informatisé. Ce qui fait que quelqu’un peut faire un ou deux mois, sinon plus pour que les corrections puissent être intégrées, car le processus prend du temps. Mais l’usager n’est pas censé connaître tout cela car ce qui le préoccupe, ce sont ses papiers. Parfois, le parent d’enfant ou l’usager peut faire des mois avant de bénéficier de l’ordonnance du juge et lorsqu’il arrive à notre niveau, il veut qu’on satisfasse ses besoins sur place.
Indépendamment de notre volonté, cela n’est pas possible. Il y a aussi un autre aspect, car c’est depuis juin 2013 que la décentralisation des mairies a été effective et depuis cette date, tous les extraits établis entre 1999 et 2013 se trouvent à notre niveau. (NDLR : locaux de la mairie de l’ex-Bogodogo abritant l’arrondissement 5). Depuis juin 2013, on a séparé presque toutes les charges sauf les registres de base des extraits de naissance dont la plupart sont informatisés. De ce fait, il va de soi qu’il y ait trop d’affluence à notre niveau. C’est l’information que je voulais porter à la connaissance des usagers. Mais pour ce qui est de la légalisation, il n’y a pas de problème.
Ceux qui viennent demander des actes de naissance sont généralement des adultes et ils viennent lorsqu’ils ont besoin de ces papiers pour les examens scolaires ou autres. Ce qui a été dit dans votre journal n’est pas faux car il y a certaines personnes qui, à force de faire des va-et-vient, cherchent à me rencontrer. Lorsqu’elles se présentent dans mon bureau et que je leur explique la procédure, elles finissent par comprendre ce qui se passe. Je me dis que dans ce genre de situation, c’est peut-être l’approche qui ne convainc pas les usagers. Donc, nous comprenons les réactions des usagers et nous leur demandons surtout de ne pas se lever à la dernière minute pour leurs besoins à la mairie. Qu’ils viennent un peu plus tôt. C’est ce qui permettra souvent d’éviter les polémiques.
Propos recueillis par Mamouda TANKOANO
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