Société
Manifestation de cotonculteurs à Bobo-Dioulasso : forte mobilisation pour demander la démission de Karim Traoré, le siège de l’UNPC-B fermé par des manifestants
Publié le mercredi 14 janvier 2015 | Le Quotidien
© aOuaga.com par A.O
17e JNP : le chef de l`Etat et les producteurs à bâtons rompus Samedi 12 avril 2014. Fada N`Gourma. Le chef de l`Etat Blaise Compaoré a échangé avec les producteurs présents à la 17e Journée nationale du paysan (JNP). Photo : Karim Traoré, président de l`Union nationale des producteurs de coton du Burkina (UNPCB |
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Depuis le début du mois de décembre 2014, le président de l’Union nationale des producteurs de coton du Burkina (UNPC-B), Karim Traoré, est contesté au sein de l’organisation. Après plusieurs tractations, les producteurs qui lui sont hostiles, ont finalement envahi des rues de Bobo-Dioulasso, capitale de la fibre textile du Burkina Faso pour se faire entendre, le mardi 13 janvier 2015.
Les contempteurs de Karim Traoré sont venus des principales provinces productrices de coton. Tôt dans la matinée, ils ont bravé le froid pour se rendre à Bobo-Dioulasso en vue d’exprimer leur mécontentement face à la gestion de l’UNPC-B par Karim Traoré et son équipe. Au regard de la distance qui sépare certaines provinces à la ville de Bobo-Dioulasso, c’est finalement après 11 heures que la marche a débuté à la place Tiéfo Amoro Ouattara. Sur des pancartes qu’ils brandissaient, l’on pouvait lire entre autres « Non à Karim Traoré », « Karim Traoré = Ebola du coton », « Karim Traoré dégage », « Karim Traoré= François Compaoré », « carton rouge à Karim Traoré ». Avec à leur tête Doyé Zoubiéssé, secrétaire général adjoint de l’UNCP-B, les manifestants se sont dirigés au gouvernorat où ils sont allés remettre leur message. Là, ils ont été reçus par le tout nouveau secrétaire général de la région, Bernard Beba. Dans la déclaration lue par Naon Boubié, les manifestants ont étalé la liste de leurs doléances. « Karim Traoré a piétiné les textes régissant le fonctionnement de l’UNPC-B. Nous ne voulons plus de lui. Qu’il parte. Aussi, nous voulons qu’un audit soit fait sur la gestion de l’union par Karim et son comité de gestion. Nous mettrons en place une équipe transitoire en attendant les prochaines élections des membres du comité de gestion », ont-ils laissé entendre. Après avoir reçu leur message, le secrétaire général de la région a remercié les manifestants pour l’esprit de la marche, qui selon lui, a été pacifique. Par ailleurs, il s’est engagé à transmettre leurs doléances à qui de droit. Séance tenante, les manifestants ont proposé d’aller sceller la porte du siège de l’UNPC-B afin de contraindre Karim Traoré et son équipe à la démission. Et le secrétaire général de tenter en vain de les dissuader. « Il faut que le siège fonctionne afin que se poursuivent les discussions dans l’optique de trouver la solution aux problèmes », les a-t-il fait savoir. Mais, sa requête n’a pas été entendue. Après le gouvernorat, les manifestants ont mis le cap sur le siège de l’organisation où ils sont allés sceller l’entrée principale. Ils menacent par ailleurs de passer à une autre étape si toutefois Karim Traoré ne démissionnait pas.
Karim Traoré « trahi »
par sa comptabilité
Alors que Karim niait toutes les accusations à son égard, ses détracteurs sont parvenus à obtenir des pièces de comptabilité qui justifient des transactions financières faites par ce dernier. Comme preuves, les manifestants ont multiplié ses documents qu’ils ont distribués aux manifestants, mais aussi aux médias présents. Cet état des faits met en cause les résultats des investigations du comité de contrôle de l’UNPC-B qui avaient blanchi Karim Traoré pour faute de preuves des accusations à lui proférer. Certainement, Karim Traoré a été lâché par le service de comptabilité. Toute chose qui a permis à ses détracteurs de rentrer en possession des documents compromettant. Ainsi, cette tournure des faits met ce dernier dans une situation délicate.
Retour sur le feuilleton de la fronde de l’UNPC-B
En effet, tout a débuté le vendredi 13 décembre 2014. Des producteurs de coton s’étaient réunis en Assemblée générale à Bobo-Dioulasso. Lors des échanges, il est ressorti que Karim Traoré, président de l’UNPC-B a politisé l’organisation. Il aurait selon eux, battu campagne pour le CDP en 2012 au nom des producteurs de coton avec leurs véhicules et autres biens. Aussi, a-t-il été accusé à tort ou à raison de malversation financière. Estimant que certains des agissements de Karim sont contraires aux textes régissant le fonctionnement de l’union, ces derniers avaient alors exigé sa démission. Quelques jours plus tard, précisément le 15 décembre, Karim Traoré a lui-même présidé une Assemblé générale dite rencontre d’information. Lors de cette rencontre, le comité de contrôle de l’UNPC-B, organe chargé du contrôle du fonctionnement de l’union a blanchi Karim Traoré de toutes les accusions faites à son égard pour faute « de preuves ». Comme si cela ne suffisait pas, des producteurs de coton ont voulu selon eux, montrer aux yeux de l’opinion que Karim Traoré fait l’unanimité au sein des producteurs de coton. Ainsi, se sont-ils réunis en nombre important dans la cours de l’union le vendredi 19 décembre 2014 pour dire « oui à Karim Traoré ». « Nous voulons montrer au peuple Burkinabé et au monde entier que nous soutenons avec fermeté le conseil de gestion actuel et son président Karim Traoré » avaient-ils laissé entendre faisant savoir qu’ils parlaient au nom de l’ensemble des producteurs de coton, membres de l’UNPC-B. C’est ainsi que les cotonculteurs, hostiles à Karim Traoré et son comité de gestion, ont voulu par cette marche, « prouver le contraire » de la thèse des partisans du président, Karim Traoré. Après la marche, les manifestants se sont retrouvés à leur point de départ pour la mise en place du comité de gestion transitoire de l’UNPC-B 1
Par Mady BAZIE
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