Politique
Vote des Burkinabè de l’étranger:vers qui se tourner maintenant ?
Publié le mardi 13 janvier 2015 | burkinapourtous.fr
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« Si les fils prodiges du Burkina Faso vivant et travaillant à l’étranger – ceux là même qui, certainement plus que quiconque, ramènent une bonne part du butin au pays et, de ce fait, participent pleinement, qu’ils soient au pays ou ailleurs, à la vie économique de leur pays – sont interdits de vote, alors le dire tient d’une vérité de la Palisse : la menace doit être prise sacrément au sérieux par les partisans acharnés du « NIET » pour qu’ils en soient arrivés au point de braquer un tel électorat » !!
Recevant les partis politiques le 6 janvier à Kossyam, le président de la transition, Michel kafando, a eu à dire, au sujet du vote de la diaspora burkinabé qu’il sera difficile. Depuis, il a déclenché une vive réaction de protestations et d’appels à mobilisation, de la part de ces électeurs menacés dans leur droit. Ce tollé n’est pas prêt de prendre fin. On a affaire là à une partie de la population pétrie de patriotisme qui, compte tenu de son éloignement, tient à tout prix à marquer son appartenance à son pays.
Mais…, il y a ce que Michel kafando dit, et il y a la réalité des faits.
N’avait-il pas annoncé le déferrement du directeur de la Sonabel à la maison d’arrêt et de correction de Ouagadougou ( MACO ) ?? La suite on la connaît. N’avait-il pas, de même, informé avec autorité, et ce, publiquement, aux partis politiques réunis, le 6 janvier, de l’arrestation effective du patron de l’opinion !! Là aussi…, on a vu !!
Il dit, aujourd’hui, que le vote des burkinabés de l’extérieur sera difficile. Eh bien, il risque d’être encore démenti, car ce qui sera difficile, de toute apparence, c’est qu’ils ne votent pas; voyons pourquoi.
D’abord, la mobilisation évoquée de la diaspora, qui ne fait que grandir, impliquant les burkinabés de Côte d’Ivoire, ceux du Canada, du Mali, Ghana, France, Suède, des USA, d’Asie (Indonésie – Burkinapourtous vous salue bien)… n’est pas une mince affaire; ajoutée aux protestations en national, il y a là matière à énerver la préparation des élections à venir. Ça devrait faire réfléchir.
Il y a, ensuite, l’armada de textes législatifs et politiques qui font barrage à l’empêchement de ce vote des burkinabés de l’extérieur :
-La loi numéro 019-2009/du 07 mai 2009, consacrant des années de lutte, a tranché favorablement la question, sans autres dispositions rectificatives ou abrogatives postérieures.
-Le code électoral a, conséquemment, intégré cette nouvelle réalité à travers des dispositions claires, notamment, en son article 52 » les burkinabés résidant à l’étranger doivent être immatriculés à l’ambassade, ou au consulat, et présenter une carte consulaire « .
-La constitution, en rappel, disait déjà en amont, au sujet des droits et devoirs des burkinabés, en son article 1 alinéa 2, ceci : « tous ont une égale vocation à jouir de tous les droits et de toutes les libertés garantis par la présente constitution « .
-La charte nationale, constitution bis, complémentaire, additive ( c’est selon ), prévoit dans son article 22 que : » la participation des burkinabés de l’étranger à l’élection présidentielle qui sera organisée pour mettre fin à la transition se fera conformément aux dispositions de la constitution et du code électoral ».
– la CENI, pour couronner le tout, a déjà ficelé le travail en procédant à l’installation de ses démembrements, à travers 14 axes géographiques qui prennent en compte 32 ambassades et 9 consulats dans le monde. Cette même CENI a, dès 2013, engagé le travail pour la réforme de la carte consulaire biométrique et l’établissement des listes électorales.
Le groupe de contact international qui vient le mardi a intérêt à s’imprégner de la réalité juridique et technique du sujet, et à ne pas laisser des considérations politiciennes l’embrumer. Pour le respect de nos textes fondamentaux, pour éviter une crise avec la diaspora, le groupe de contact devrait faire pression sur la transition afin qu’elle prenne toutes les dispositions politiques, diplomatiques et de droit, pour assurer l’effectivité du vote de la diaspora à l’occasion du scrutin présidentiel de 2015.
Ce vote, on le voit, sera très difficile à renvoyer une fois de plus à une date soit disant plus utile, car il n’en est d’autre qu’en 2015. Et c’est pourquoi, de la diaspora, monte, en ampleur, ce slogan de Salif Keita avertisseur et résistant : » pas moyen bouger ». Puissent la transition et ses donneurs d’ordres ( de partis politiques ) y réfléchir avec courage et raison, et se raviser de provoquer une fracture entre burkinabés de l’étranger et Burkinabés de l’intérieur.
Eagle Eyes
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