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Lettre ouverte à Monsieur le Directeur Général de l’ONEA
Publié le mardi 13 janvier 2015  |  Sidwaya
l`eau
© Autre presse par DR
l`eau potable




Monsieur le Directeur Général,


Je vous souhaite d'abord une bonne année 2015. Sachez que malgré les efforts de l'Etat pour fournir de l'eau potable aux populations, des pratiques rendent la vie de bon nombre de ménages difficiles, notamment à Kaya. Depuis un certain temps, des gérants de fontaines publiques réclament 75F pour certaines barriques qu'ils estiment plus volumineux, le tarif courant étant 60. La population n'a pas approuvé cette pratique qui, comme le virus d'EBOLA, va contaminer progressivement beaucoup de gérants qui refusent carrément leurs services aux pauvres citoyens. C'est ainsi qu'en mars 2014, j'avais fait le tour de cinq fontaines de mon secteur pour plus de compréhension. Et bon nombre de gérants avaient déclaré haut et fort qu'ils avaient reçu l'ordre de vendre ainsi; chose qui ne pouvait pas me convaincre car des gérants ignoraient ce nouveau tarif. J'avais essayé de mon mieux de les sensibiliser sur l'aspect social de ces biens publics. Cette modeste sensibilisation a suffi à des gérants pour renoncer à leurs actes ignobles. Vue la situation, je me rendis dans les services ONEA de Kaya en mai 2014 pour mieux me situer. J'ai été reçu par un agent à qui j'avais expliqué le comportement de certains gérants des fontaines, surtout qu'ils affirmaient avoir reçu l'ordre des services de l'ONEA. L'agent, ravi de ma démarche, m'a renseigné les tarifs, qui pouvaient être lus sur des affiches au mur et à la portée des visiteurs où il était mentionné: le seau de 20 litres à 5F, la bassine de 40 litres à 10F, la barrique 220 litres à 60F. Celui-ci avait aussi démenti tout ordre venant de son service pour le fameux tarif de 75F. Il m'avait par ailleurs rassuré que des dispositions allaient être prises pour ramener ces gérants fautifs à la raison. Je m'étais retourné chez moi satisfait et louant les qualités des services de ces agents publics. Mais mon espoir sera de courte durée. Les jours suivants ma famille se ravitaillait dans les différentes fontaines au tarif fixé par l'ONEA sans difficultés. Notons que la non disponibilité de certains gérants et les coupures d'eau font qu'il est difficile de se ravitailler dans un seul endroit. A peine deux mois après le virus de la mauvaise gestion avait fait de nouveau son apparition et avait encore vite gagné de terrain. Ma famille jouait le dure jusqu'au 27 octobre dernier, quand un gérant lui avait encore refusé ses services. Je me rendis de nouveau dans le bureau de l'agent, cette fois avec un ton un peu dure. J'ai exprimé mon mécontentement pour le fait que les services de l'ONEA soient toujours en contact avec tous les gérants et ignorent les pratiques qui rendent la vie du citoyen pauvre plus compliquée. Et l'agent m'avait remis ses adresses téléphoniques et m'avait prié de l'appeler pour un constat des faits sur-le-champ au cas où un gérant va nous refuser ses services. Les choses se sont déroulées bien de nouveau jusqu'au vendredi 19 décembre 2014 quand un gérant m'a une fois de plus refusé le service de ce précieux et vital aliment. Je me rendis pour la 3ème fois à l'ONEA où j'ai rencontré le 1er responsable et à qui j'ai pris le soin d'expliquer en détails l'objet de mes visites précédentes. Je lui ai expliqué ensuite les faits de ce jour en lui affichant mon intention de faire venir la presse pour un constat. Le chef m'a donné à son tour les mêmes tarifs que son agent l'avait fait. Après des échanges houleux, le Directeur a finalement décidé de se rendre sur les lieux mais sans la presse. Nous sommes arrivés à la fontaine à 9h50mn. Seules barriques, et bidons occupaient les lieux. Le patron a fait appeler le gérant et lui a demandé la raison de la fermeture de la fontaine à pareil moment. Celui-ci répondit qu'il y avait coupure d'eau. On l'ordonna d'ouvrir et la surprise fut grande: l'eau coulait avec pression. Quant aux prix de la barrique et du bidon de 20 litres; les réponses furent respectivement 60F et 10F Et le Directeur demanda pourquoi il exige 75F pour ma barrique (à moitié servie). Pas de réponse à la question. II ordonna de comparer sa capacité avec celle d'une acceptée à 60F. Encore une surprise: les deux barriques, l'une en fer et la mienne en plastique sont identiques. le patron demanda de respecter les tarifs sans réagir au fait que le bidon de 20 litres est vendu à 10F en lieu et place de 5F. Moi, j'ai décidé de me servir désormais à 5F le bidon de 20 litres, et je le fais. A Kaya, une interrogation brûle toutes les lèvres: n'y a-t-il pas de complicités entre les services ONEA et ces gérants fautifs?
Supposant que les populations de Kaya ne sont pas les seules victimes de telles pratiques, je me suis rendu à la Direction Générale de l'ONEA le 23 décembre 2014 pour expliquer le problème. J'ai fait escale dans une fontaine à Ouagadougou dans un quartier périphérique. Elle était regorgée de femmes qui se disputaient l'ordre d'arrivée, et d'une pléthorique de bidons et barriques. Toute barrique s'y vend à 60f et le bidon de 20 litres 10F. A la Direction Générale de l'ONEA, on m'a conduit chez Monsieur le Secrétaire Général et nous ne nous sommes pas compris. J'ai préféré partir. Monsieur le Directeur Général,
Sachez que depuis mars 2013, je n'ai ménagé aucun effort pour que ce problème puisse trouver des solutions par vos agents à Kaya, en allant chercher l'information où et quand il le faut; et ce, dans le souci d'apporter un petit soulagement aux populations de classe dernière. Il faut rappeler que bon nombre de ménages vivent déjà dans l'extrême pauvreté et misère auxquelles s'ajoutent les difficultés en eau qui se résument essentiellement:
1. Au non respect des tarifs fixés par les services ONEA qui sont: le seau de 20 litres à 5F, la bassine de 40 litres à 10F, la barrique 220 litres à 60F (source: services ONEA /Kaya). L'usage du bidon de 20 litres n'étant qu'une question d'hygiène, pourquoi le vendre à 10F?
2. A la non disponibilité de certains gérants des fontaines publiques;
3. A l'appropriation de fontaines publiques par des gérants. A cet effet, nos mamans qui sont les principales fournisseuses d'eau dans les ménages, lancent un cri de cœur afin de jouir réellement des efforts de l'Etat, en souhaitant:
- le respect des tarifs fixés par l'ONEA;
- Qu'on confie la gestion des fontaines à des citoyens disponibles et intègres;
- que la gestion des fontaines puisse être rotative avec un mandat à durée déterminée;
- que chaque gérant affiche les tarifs en vigueur sur son site.


Monsieur le Directeur Général,
Tout en vous souhaitant bonne réception, j'ai foi en votre disponibilité et engagement pour le bien-être de tous.

Kaya le 05 janvier 2015


BOUGMA Koudraogo
Conseiller de Jeunesse et d'Education Permanente
Habitant de Kaya, sect. n°4
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Sidwaya N° 7229 du 8/8/2012

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