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Gendarmerie de Kosyam: un réseau de trafic de filles vers le Liban démantelé
Publié le lundi 12 janvier 2015  |  FasoZine
L’association
© Autre presse par DR
L’association ADEP sensibilise de jeunes filles sur la planification familiale à Ouagadougou




Un réseau d’exploitant d’êtres humains vient d’être démantelé par la gendarmerie, brigade de Kosyam. La présumée cerveau de ce réseau, dame Aïcha, de nationalité burkinabè et résidente à Ouagadougou, a été présentée à la presse le samedi 10 janvier 2015.

Les faits remontent au 6 janvier 2015 où, selon le commandant de la brigade ville de Kosyam, l’adjudant-chef Abdoulaye Savadogo, une dame s’est présentée à l’unité pour se plaindre du fait que sa fille est retenue contre son gré au Liban. C’est alors qu’une enquête lancée aussitôt a abouti à l’arrestation de dame Aïcha. Il est reproché à cette dernière d’utiliser le nom de sa société pour faire le placement « illégal » de filles hors du Burkina Faso. Et cette société, selon l’adjudant-chef Savadogo, « n’est pas en règle vis-à-vis de la loi ».

Dame Aïcha a pour spécialité de faire partir des jeunes filles et femmes (âgées de 18 à 35 ans) au Liban, au Qatar, en Chine etc., « contre zéro francs ». Avec la complicité d’un partenaire qui se trouve au Liban, Aïcha obtient en trois semaines le passeport et le visa pour celles qui le désirent, en vue d’aller faire fortune sous d’autres cieux. Ce qui fait croire à l’adjudant-chef Savadogo qu’ « il y a forcement des personnes impliquées dans cette affaire », puisque les passeports sont de « bons », les visas sont obtenus depuis le pays d’accueil et les personnes partent effectivement sans la moindre difficulté et sont placées par la suite dans des familles d’accueil pour des travaux de ménage. Les termes du contrat, selon le gendarme, stipulent que « les trois premiers salaires mensuels reviennent à la bienfaitrice Aïcha ». Soit 300.000 FCFA, le salaire étant de 100.000 FCFA/mois.

Pour ce qui est du cas qui a conduit à l’arrestation de la présumée trafiquante, il s’agit d’une fille qui est partie dans les mêmes conditions et qui se trouve aujourd’hui retenue par son employeur parce qu’elle demande à rompre le contrat et rentrer au Burkina Faso, vu les conditions « difficiles » dans lesquelles elle se retrouve. En retour, l’employeur lui demande de lui rembourser la somme 9.000 dollars US, puisque le contrat initial est d’une durée de trois ans.

Cadeau empoisonné
« Contrairement aux autres filles qui n’ont pas accès aux moyens de communication, celle-ci a pu entrer en contact avec ses parents au Burkina Faso, ce qui a emmené à la présente plainte », explique l’adjudant-chef. Interpellée, dame Aïcha dit vouloir « aider ces filles qui sont dans le besoin » à travers cet acte.

Une victime qui a requis l’anonymat, explique: « au départ, Aïcha m’a fait croire à une aventure rose. Mais c’est avec surprise que j’ai constaté tout le contraire à mon arrivée sur place. Tu n’as pas le droit de sortir ni d’être en contact avec qui que se soit. Vous n’avez aucun instant de repos, même les dimanches. Moi j’ai eu la chance d’avoir le fils de mon employeur qui m’a aidé à revenir au Burkina. Nous sommes payés à 100.000 FCFA par mois. Les trois premiers mois sont pour Aïcha. Il y a même des filles qui se suicident là-bas parce qu’elles n’en peuvent plus. Il y aurait eu deux des filles qui auraient été enceintées par leur patron et qui se sont fait avorter. C’est vraiment pénible!».

Il faut signaler qu’au moment de l’arrestation de dama Aïcha, deux autres filles étaient à son domicile, en instance de départ pour le Liban. En attendant la suite de l’enquête, dame Aïcha sera présentée au procureur du Faso.

Abel Azonhandé
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