Comme nous l’écrivions dans notre Commentons l'événement du lundi 24 décembre 2012, le premier pas vers le Nord-Mali est désormais franchi avec le vote de la résolution 2085 de l’ONU. Après des mois et des mois de tergiversations, dans une drôle de guerre à reculons, finalement tout le monde semble décidé à intervenir.
Cependant, il faudra encore du temps et du temps pour rafistoler ce qui reste de l’armée malienne, former le contingent de la Mission internationale de soutien au Mali (MISMA) et trouver les moyens logistiques et financiers. Autant dire que les groupes indépendantistes, salafistes et terroristes qui écument le Nord-Mali ont encore de beaux jours devant eux, et ils ne s’en privent pas, puisqu'ils continuent leur sale besogne dans la zone.
Le dernière exemple en date, c’est l’opération de démolition de mausolées du dimanche 23 décembre 2012, dont le top départ a été donné par le chef local d'al-Qaïda et celui de Ansar Dine. Après donc l'amputation des mains de deux personnes, le vendredi 21 décembre, trois mausolées de la cité de Tombouctou dont les fameux «333 saints» de la ville, inscrits au patrimoine mondial de l'humanité de l'Unesco, ont été ainsi détruits le dimanche à coups de burins et de pioches ; ce n’est malheureusement que le dernier épisode d’une longue série d’exactions face auxquelles on est passé par tous les stades de la colère et de l’indignation.
Le plus inquiétant reste l’attitude d’Ansar Dine dans cette affaire. En effet, même si on prépare la guerre tout en négociant avec les Maliens, sous l’égide d’abord du médiateur, Blaise Compaoré et ensuite de l’Algérie, on comprend difficilement que les gens d’Iyad Ag Ghali continuent de s’acoquiner avec AQMI alors que c’était l’une des conditions sine qua non posée avant toute négociation : couper le cordon ombilical et renoncer à la Charia.
Visiblement, avec les derniers développements, rien de tout cela n’a été obtenu, et on se demande si l’on peut continuer à faire confiance à ces obscurantistes adeptes d’un islam d’un autre âge. On l’a toujours dit et on le redit, ces gens ne sont pas dignes de confiance, et si l’intervention militaire est une aventure à gros risques, négocier avec des gens qui n’ont pas de paroles l’est tout autant.
Blaise, Bouteflika et tous ceux qui rêvent de raisonner ces trafiquants sous couvert de l’islam ont du pain sur la planche.