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Entretien avec S.E.M. Miguel Oyono Ndong Mifumu, ambassadeur de Guinée équatoriale en France : « Organiser la CAN, c’était éviter une humiliation à l’Afrique »
Publié le lundi 12 janvier 2015  |  Diaspora News
S.E.M.
© Diaspora News par DR
S.E.M. Miguel Oyono Ndong Mifumu Ambassadeur de Guinée équatoriale en France




Depuis le 31 octobre 2014, il est l'ambassadeur de la Guinée Equatoriale en France et en Suisse, avec résidence à Paris. L’actualité brûlante avec l’organisation de la CAN 2015 par son pays, mais aussi les relations avec la France nous ont amené à rencontrer S.E.M Miguel Oyono Ndong Mifumu. Au cours de l’interview qu’il a bien voulu nous accorder, il a répondu sans tabou à nos questions. Homme d’expérience, rompu aux arcanes du développement agricole dont il a été le ministre, il est désormais chargé de réchauffer l’axe Malabo-Paris. Ce à quoi il s’est attelé dès sa nomination. Entretien.

Diasporas- News : Excellence, après quelques zones de turbulences entre la France et votre pays, quel est l’état aujourd’hui des relations diplomatiques entre Paris et Malabo ?
S.E.M Miguel Oyono Ndong Mifumu : Il n’y a pas de zones de turbulences entre nos deux pays. Et le changement au niveau de la représentation diplomatique de la Guinée Equatoriale montre notre volonté d’améliorer davantage nos relations et notre coopération bilatérale. Nous sommes reconnaissants de l’appui sans faille que la France nous apporte depuis des années. La Guinée Equatoriale ne reconnaît l’existence d’aucun conflit politique ou diplomatique de quelque nature que ce soit avec la France. Les intérêts de la France dans mon pays sont toujours bien sauvegardés ainsi que les nôtres ici.

Seulement nous avons été surpris par l’attitude de certaines ONG qui, déçues de ne pas avoir de grosses entrées avec la Guinée Equatoriale, ont monté de toutes pièces, une cabale contre mon pays avec notamment cette histoire de biens mal acquis. Pour nous, c’est un non-événement. C’est une affaire politique visant à atteindre notre président à travers son fils. Comme ces gens n’avaient rien à reprocher ni au président Obiang Nguema Mbasogo, ni à sa politique, ni à son gouvernement, ils ont monté cette affaire calomnieuse. Et puis, ces biens dont on parle tant, à qui appartiennent-ils ? Si quelqu’un a mal vendu ses biens, est-ce la faute de celui qui les a achetés ? Non, il n’y a aucun nuage entre Paris et Malabo. Et puis, il n’y a pas que les Equato-guinéens qui acquièrent des biens en France. Des gens achètent des sociétés, des clubs de football sans que personne ne s’en plaigne.

D-N : Cela fait seulement deux mois que vous êtes en poste, quelle est votre mission fondamentale ?

S.E.M M.O.N.M : Notre mission première est d’entamer un dialogue ouvert, sincère avec la France. Nous voulons être un interlocuteur valable de mon pays ici afin, justement qu’il y ait un échange constructif entre nous. Nous sommes membres de la zone franc, nous faisons partie de la francophonie, et le français est notre langue officielle, tout cela par notre seule volonté. Parce que si on y regarde de près, nous n’avons aucun passé colonial avec la France. Rien ne nous y prédestinait. Et personne ne nous a obligés à opter pour la francophonie. Quel autre pays non francophone a posé de tels actes ? Nous espérons seulement que nos efforts seront reconnus et que la coopération entre la France et la Guinée Equatoriale sera excellente, et que la France soit un partenaire privilégié pour nous. Le fait d’avoir pour voisins deux grands pays francophones a aussi compté. Et nous faisons en sorte de protéger notre espace, linguistique, économique et culturel. Notre coopération avec la France gagnait à être renforcée. Et nous nous y attellerons.
D-N : Votre pays vient de sauver la CAN 2015 après le désistement du Maroc. Qu’est-ce qui a poussé votre président à accepter au pied levé l’organisation de cette compétition ?
S.E.M M.O.N.M : Pour nous, c’était un sursaut d’orgueil que d’accepter la CAN après que le Maroc se soit désisté. Vous imaginez la coupe de tout le continent africain aller se jouer au Qatar ! On ne pouvait pas accepter ça ! Lorsque le président Obiang a entendu que sur les 54 états de l’Afrique on ne trouvait personne pour héberger la CAN, il n’est pas rentré dans des calculs bizarres. Il voulait d’abord sauver la situation. Même si on n’avait que deux stades, on se serait débrouillé pour le faire. On sait qu’on ne va pas faire des miracles en deux mois, mais on va organiser la meilleure CAN possible. Nous allons mettre tout en œuvre pour que l’Afrique ne subisse pas cette humiliation. Les commentaires des anti-équato-guinéens ne nous intéressent pas. Ce sont les mêmes qui se seraient plaints si cela se déroulait au Qatar. Organiser la CAN, c’était éviter l’humiliation à toute l’Afrique.

D-N : Est-ce que vous pouvez rassurer les sceptiques que malgré le délai très court, tout est prêt quant aux infrastructures ?

S.E.M M.O.N.M : De ce côté, tout est prêt. Les stades sont prêts ainsi que toutes les infrastructures nécessaires. Vous savez, en trois ans, nous avons organisé de très grands événements, des sommets importants ainsi que de grandes compétitions sportives. Il y a des moyens et un savoir-faire qui existent déjà. On peut attribuer tous les défauts à notre chef d’état, mais on ne dira jamais de lui qu’il improvise ses décisions. Donc, il n’a pas pris cette décision à la légère. Si nous voulons atteindre l’émergence, nous devons nous doter des meilleures infrastructures sociales, culturelles et économiques. Nous ferons une très bonne CAN. La Guinée Equatoriale relèvera le défi avec succès.

D-N : À propos de l’épidémie d’Ebola, pouvez-vous aussi donner des garanties sur le plan sanitaire ?

S.E.M M.O.N.M : On n’a pas attendu la CAN pour doter le pays de gros moyens afin de protéger nos compatriotes. Au tout début de l’épidémie, nous avons pris des mesures, et avec la CAN, nous les avons multipliées. Les équipements sont là pour protéger, mais aussi pour isoler au cas où il y aurait un problème.

D-N : On parle de 20 millions de dollars investis dans le cadre de la protection contre Ebola ; vous confirmez ?

S.E.M M.O.N.M : Oui, je confirme. Cette somme est même dépassée avec les derniers ajustements que nous avons faits. Les contrôles sanitaires, les caméras thermiques pour détecter les éventuels sujets à risques ; les spécialistes français et chinois sont sur place pour travailler à ce qu’Ebola ne gâche pas la fête.

D-N : Parlons un peu du terrain ; comment voyez-vous les chances du Nzalang Nacional, votre équipe nationale ?

S.E.M M.O.N.M : Je dois vous dire que notre équipe va faire honneur au peuple, sans complexe. Le Nzalang s’est bien préparé au Portugal ; certains de nos joueurs qui évoluent en Espagne ont rejoint la sélection. Je crois qu’ils feront une bonne CAN même si, vu le délai ; cela ne sera pas facile. Ce sera une grande fête du football pour le football africain, et le Nzalang va faire de son mieux. Mais nous voulons surtout accueillir nos hôtes dans les meilleures conditions.

D-N : Pour vous, que serait un bon résultat ?
S.E.M M.O.N.M : Je pense qu’ils iront loin, au moins jusqu’en demi-finale (rires) !

D-N : Un vœu pour 2015 ?
S.E.M M.O.N.M : Je souhaite une bonne CAN à tous, une bonne année à l’Afrique. Il y a eu trop d’instabilité sur notre continent, et cela retarde l’émergence à laquelle nous aspirons. Je souhaite que l’Afrique puisse connaitre une année plus stable sur le plan politique.


Propos recueillis par Malick DAHO
© Diasporas–News
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