Les responsables de l’Association pour la promotion des œuvres sociales (APROS) ont, le samedi 21 décembre 2012, échangé avec les producteurs de Kaïn sur le commerce équitable. Il s’est agi de leur faire découvrir le nouveau concept, de les sensibiliser sur ses avantages et de les exhorter à y adhérer.
De plus en plus, la notion de commerce équitable s’affiche comme un leitmotiv dans le milieu des affaires burkinabè. Malgré le fait que cette forme d’échange aux multiples avantages soit fonctionnelle depuis 1950 dans le monde, elle reste encore peu ou pas connue par nombre de producteurs au niveau national. C’est pour changer cette donne et permettre aux paysans de bénéficier convenablement des fruits de leurs efforts, que les responsables de l’association APROS ont décidé d’aller parler de commerce équitable aux producteurs de la commune rurale de Kaïn (70 km au nord de Ouahigouya). De l’avis du coordonnateur de APROS, Justin Tiemtoré, l’objectif visé est d’accompagner les producteurs et productrices de la localité dans la commercialisation judicieuse de leurs produits en leur montrant les voies et moyens appropriés.
« Notre appui consiste à les amener à produire en quantité pour atteindre l’autosuffisance alimentaire et vendre le surplus de production à des prix acceptables pour subvenir à leurs besoins », a-t-il précisé. Et pour joindre l’acte à la parole, l’association a sollicité l’expertise d’un spécialiste travaillant déjà dans le domaine du commerce équitable. Il s’agit de Issaka Sommandé, par ailleurs coordonnateur d’une association déjà certifiée, basée à Niangoloko (Association « Ton ») et dont la spécialité est la mangue séchée. D’entrée de jeu, M. Sommandé a défini le commerce équitable par opposition à celui conventionnel qui selon lui, met en exergue le profit. A l’en croire, le commerce équitable est un système d’échange qui prône le respect des droits humains, l’intégration de la femme et la protection de l’environnement. A ce niveau, a-t-il poursuivi, c’est le producteur qui fixe le prix de ses produits en fonction d’un prix minimum garanti.
Le communicateur a, en outre, décliné les avantages qu’offre un tel commerce. « En plus du prix minimum garanti qui est payé au producteur, il ya une prime sociale qui lui est reversée afin de lui permettre de mener des activités communautaires et de renforcer ses capacités. Ce commerce vise également la bonne gouvernance et la protection de l’environnement », a-t-il signifié. Les conditions d’adhésion ou de certification au commerce équitable ainsi que ses exigences ont également été expliquées aux producteurs. Ceux-ci se sont dit favorables à cette « aubaine » mais se sont inquiétés de leur situation géographique ne leur permettant pas un accès facile à l’internet.
A ce sujet, M. Sommandé leur a recommandé de se constituer en coopérative ou en groupement de producteurs afin de minimiser la fracture numérique. Les frais de dossiers pour la certification ont aussi été l’une des préoccupations des paysans. Mais le coordonnateur de l’association APROS a rassuré qu’avec l’aide de son partenaire financier, l’ONG Diakonia, il compte accompagner les producteurs, pourvu qu’ils manifestent leur volonté à adhérer au commerce équitable. « S’ils sont intéressés, nous avons des comités APROS dans les douze villages de la commune de Kaïn pour les soutenir », a souligné M. Tiemtoré.