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Situation nationale : des citoyens veulent surveiller la transition
Publié le mardi 6 janvier 2015  |  Sidwaya
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© Autre presse par DR
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Le Conseil citoyen/pour le Suivi de la transition et de la révolution d’octobre (COCI-STRO) a été présenté à la presse le dimanche 4 janvier 2015 à Ouagadougou. La structure, selon ses initiateurs, se veut un organe de contrôle de la transition politique en cours au Burkina Faso.

Le paysage des organisations de la société civile, depuis l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014, ne cesse de s’agrandir par l’avènement de nouvelles structures. Le nouveau-né est baptisé Conseil citoyen/pour le Suivi de la transition et de la révolution d’octobre (COCI- STRO). La composition du bureau et les objectifs dudit conseil ont été dévoilés dimanche 4 janvier 2015 à Ouagadougou au cours d’une conférence de presse. Il s’agit, à en croire ses fondateurs, d’un regroupement de 21 associations de la société civile. Il est composé d’un président (Paul Sylvain Paré), d’un vice-président (Aziz Ouédraogo), d’un exécutif central de 26 membres et d’une assemblée générale comprenant deux représentants par association membre. Le soulèvement d’octobre dernier est une «révolution démocratique populaire citoyenne», dans le sens où, selon l’un des initiateurs du COCI-STRO, Dr Emile Pargui Paré, il a connu la participation de toutes les couches sociales de la société. La transition politique qui a découlé de cet événement historique a, de ce qui précède, entre autres, pour objectif de «balayer le Burkina Faso d’un certain nombre d’injustices» commises sous la 4e République. «La transition doit procéder à une transformation démocratique et populaire par un nettoyage radical de /la société burkinabè», a-t-il martelé. Le «chat noir du Nayala» dit cependant constater de nombreux « tâtonnements » depuis la mise en place du gouvernement de transition. Il en veut pour preuve, les contestations multiples après la nomination de certains membres du gouvernement et de responsables de structures publiques. Le COCI- STRO entend donc «encadrer la transition, veiller à l’application effective de la Charte de la transition en vue de l’organisation en 2015 d’élections libres, équitables, transparentes». Par conséquent, a-t-il prévenu, quiconque voudra violer le consensus dont émane ladite Charte et dévier le processus révolutionnaire de «sa marche radieuse» rencontrera ses camarades et lui sur son chemin. Les autorités de la transition, les membres du Conseil national de la transition (CNT) sont des mandataires du peuple burkinabè. Il a rappelé que le COCI-STRO, de ce fait, a été créé pour contrôler les actions de ces derniers. «S’il y a des dysfonctionnements, ils doivent répondre», a-t-il averti.

Des critiques constructives

Il a, dans le même ordre d’idées, promis une évaluation mensuelle, à travers des conférences de presse. Ainsi, les actions du président du Faso, Michel Kafando, du Premier ministre, Yacouba Isaac Zida et de chacun des membres du gouvernement de transition et du CNT, à travers les structures qu’ils représentent, foi du Dr Paré, seront passées à la loupe par des critiques constructives. Car, «nous ne permettrons pas que les acquis du peuple burkinabè soient foulés aux pieds. La transition doit travailler dans le sens souhaité par les populations», a-t-il expliqué. C’est pourquoi, le COCI-STRO se veut solidaire du combat mené depuis quelque temps par les agents du Ministère des Infrastructures, du Désenclavement et des Transports (MIDT). «Le ministre Moumouni Diéguimdé a intérêt à démissionner et non à s’entêter», a-t-il déclaré. Dans une récente déclaration, Le président du parti Le Faso autrement, Dr Ablassé Ouédraogo, a souhaité l’exclusion des prochaines élections de tous les anciens collaborateurs de Blaise Compaoré, dont certains ténors du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP) pour leur passif présumé dans des crimes économiques et de sang de la 4e République. Pour Emile Pargui Paré, également secrétaire à la formation politique de ce parti, ce rôle revient plutôt à l’Autorité supérieure de contrôle d’Etat (ASCE) ou à une commission Vérité, Justice et Réconciliation. Il a affirmé d’ailleurs ne pas comprendre pourquoi le «duo Kafando-Zida» tarde à mettre en place ladite commission. «L’achivisme» à tout vent et parfois à contre-courant de M. Paré, ne cache-t-il pas la frustration de n’avoir pas eu de rôle à jouer dans la transition politique? Ont demandé certains journalistes. Tout en rappelant ses hauts faits (prise de l’Assemblée nationale à la tête d’un groupe de manifestants) et en exhibant devant l’assistance des «blessures de guerre» lors du soulèvement populaire d’octobre, il a indiqué qu’il s’est agi d’une décision personnelle de ne pas participer à la «cacophonie» (débats houleux et chaudes empoignades au sein des Organisations de la société civile (OSC) et des formations politiques en vue de la désignation de leurs membres au CNT). Le COCI-STRO n’est-il pas une structure de trop et concurrente des récentes OSC créées également pour un suivi des actes de la transition ? «Nous envisageons, dans un proche avenir, une confédération avec ces différents regroupements. Il s’agit d’un processus et non d’un combat des uns contre les autres», a-t-il rassuré.


Aubin W. NANA
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