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La sortie des syndicats contre la transition : Fin de l’état de grâce pour le trio Kafando-Zida-Sy
Publié le mardi 6 janvier 2015  |  Le Quotidien
Transition
© aOuaga.com par G.S
Transition : Michel Kafando investi des pleins pouvoirs
Vendredi 21 novembre 2014. Ouagadougou. Palais des sports de Ouaga 2000. Le lieutenant-colonel Yacouba Isaac Zida a transmis le pouvoir au président désigné de la transition, Michel Kafando, au cours d`une cérémonie de passation de charges




Les syndicats burkinabè sont à nouveau en colère. Croyant que la transition devait être soutenue d’une façon ou d’une autre, ils avaient mis en stand-by leurs revendications. L’insurrection populaire est survenue en pleines négociations entre le gouvernement et les acteurs sociaux. Il y avait un bras de fer puisque les manifestations de colère se multipliaient sur tous les fronts. Les syndicats aussi étaient dans l’air du temps. S’ils n’étaient pas en première ligne dans la lutte contre la révision de l’article 37 et la chute de Blaise Compaoré, ils y ont incontestablement contribué. D’abord en s’opposant clairement à tout tripatouillage de la Constitution, puis en organisant une manifestation au plus fort de la crise et en empoisonnant le climat social, et enfin par la participation à titre personnel de leurs militants aux gigantesques marches contre Blaise Compaoré. Les syndicats étaient donc au cœur du mouvement anti-Compaoré. Et à aucun moment ils n’ont cherché à s’approprier la lutte. Mieux, ils ont décidé de se mettre à l’écart des organes de la transition, en ne siégeant ni au gouvernement, ni au CNT. Cette non-participation aux instances de la transition donne aux syndicats une indépendance de jugement. Et ils ont vu juste. Comme le Balai citoyen, ils disposent d’une liberté de ton et de critique. La commémoration de la date anniversaire du 3 janvier 1966 a ainsi servi de prétexte aux syndicats pour dire tout le mal qu’il pensait de la tournure prise par la transition, dans une déclaration officielle: «L’évolution de la situation nationale deux mois après la chute de Blaise Compaoré et la mise en place des organes de la transition montre clairement que des défis importants s’imposent aux démocrates en général et aux syndicats en particulier. Les changements auxquels aspirent les Burkinabè et pour lesquels de nombreux jeunes ont sacrifié leur vie se font attendre.» Cette entrée en scène des syndicats met fin à l’état de grâce dont jouissaient les dirigeants de la transition jusque-là. Il leur est reproché de n’avoir pas su maximiser les deux premiers mois de leur mandat. Pire, non contents de n’avoir pas posé des actes forts (en dehors de quelques nominations), les responsables du Burkina post-insurrectionnel se conduisent comme l’ancien régime, du point de vue de leur train de vie. Et comme les dirigeants font comme si on était en temps normal, en menant un train de vie toujours élevé, les syndicats sont en droit de remettre sur la table leur plateforme revendicative. Pour le moment, ils ne font que tirer la sonnette d’alarme. Mais nul doute que si une correction n’est pas apportée à la gestion des affaires publiques, ils passeront à un stade supérieur. La trêve des confiseurs observée par les organisations syndicales volerait alors en éclats.
L’autre source d’inquiétude et de colère des syndicats réside dans les menaces contre les libertés publiques : « De nombreux exemples indiquent que les nouvelles autorités veulent perpétuer les pratiques de l’ancien régime. Et face aux contestations légitimes qu’organisent les travailleurs, elles ne trouvent pas mieux à faire que de menacer les populations de répression (Cf. message du Président à l’occasion du nouvel an).Ces menaces sont inacceptables et le Président de la transition doit comprendre que les Burkinabè qui se sont battus pour faire partir le régime Compaoré ne sont nullement prêts à accepter que ceux qui n’ont rien fait pour être là où ils sont, se permettent les mêmes pratiques que le régime déchu et menacent les citoyens honnêtes.» Pour le moment, il s’agit d’un avertissement sans frais. Un sursaut d’orgueil est indispensable aux dirigeants de la transition. A eux de prendre conscience que la voie qu’ils ont empruntée font de plus en plus grincer les dents et qu’il leur appartient de vite redresser la barre. Ils doivent impérativement cesser de faire douter ceux qui pensent de plus en plus que la révolution a été prise en otage par des profiteurs. Et surtout, ils ne doivent pas amener des Burkinabè à regretter le régime Compaoré. Ce serait un grave échec. Pour cela, les trois têtes de la transition (le président du Faso, le Premier ministre et le président du CNT) ont encore le temps de se ressaisir 1

La Rédaction
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