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Message de nouvel an : la carotte et le bâton du père Michel
Publié le lundi 5 janvier 2015  |  L`Observateur Paalga
Le
© Présidence par DR
Le Président du Faso par intérim, Michel Kafando, au cours de son message de nouvel an




Michel Kafando, président de la Tansition, a présenté à la Nation ses vœux pour 2015. Costume bleu-ciel, cravate assortie, il a, le 31 décembre dernier, sevré les Burkinabè de la formule «Concitoyens, Concitoyennes», chère à Blaise Compaoré pour leur servir du «Mes chers compatriotes, Chers frères et amis résidant au Burkina Faso ».

C’était son premier message de nouvel an, mais en principe le dernier. Investi le 21 novembre 2014 pour gérer la Transition, il ne devrait plus être à ce poste à la Saint-Sylvestre 2015. Les élections devant avoir lieu avant, un autre bienheureux locataire se sera installé à Kosyam. Cela dit, que peut-on retenir de cette adresse du chef de l’Etat à ses compatriotes ? A cette période de célébration, c’était un cocktail de compassion (pour les différentes épreuves rencontrées par le Burkina) et de magnanimité avec un zeste de menaces.

De la compassion, il y en eut donc pour ceux qui ont été touchés dans leurs âmes et leur chair, surtout pendant l’insurrection (même si d’aucuns ont regretté que les martyrs n’aient pas été expressément cités), en espérant que 2015 sera porteur d’un vent nouveau. A propos de vent nouveau justement, si l’on en croit le président Kafando, les élections générales pourraient avoir lieu en octobre prochain, soit dans dix petits mois. C’est dire que janvier 2015 sera éminemment politique du fait du chassé-croisé politique dont Kosyam sera sans doute l’épicentre.

De la magnanimité ensuite, avec cette décision de l’hôte de Kosyam, «par mesure de clémence», a-t-il précisé, de lever la suspension qui frappe depuis quelques semaines le Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) et l’ADF-RDA, les deux têtes de pont de l’ex-majorité présidentielle, accusée de menées subversives par les autorités de la Transition1.

En fait de clémence, l’on se demande bien si Kafando et Cie n’ont pas plutôt subi des pressions extérieures, notamment des présidents sénégalais, Macky Sall, et ghanéen, John Dramani Mahama, qui n’ont pas kiffé cette décision à la hussarde, pour ne pas dire à la Zida, qui jure d’ailleurs avec les promesses d’inclusion dans la gestion de la cité. Du reste, l’opinion avait accueilli cette décision avec une certaine réserve. Passe encore pour la sanction contre la FEDAP/BC2.

Mais s’agissant des deux partis politiques, les réactions étaient mitigées. Ce faisant, l’exécutif transitoire effectue une énième reculade sans en donner l’air, et gagnerait sans doute à l’avenir à mûrir davantage ses décisions avant de les rendre publiques.

De la fermeté nous été aussi servie pendant ce discours. Elle a été proférée à l’endroit même de ceux dont la suspension vient d’être levée, puisque Kafando a prévenu «que la transition n’aura pas d’état d’âme, s’il advenait que ces mêmes formations politiques s’adonnent à un activisme débordant, au point de menacer la sécurité de l’Etat». Mieux, alors que la nomination de certains responsables d’institutions fait l’objet de gorges chaudes et même de manifestations diverses, en atteste le cas Moumouni Diéguemdé3, le messager du nouvel an, qui doit en avoir suffisamment soupé de ces protestations, s’est revêtu de la tunique du père fouettard en assenant ces propos : «…il n’y aura pas de place pour les contestations injustifiées parce qu’on se dit que c’est dans l’air du temps ; pour ceux qui s’agitent à tort et à travers, croyant intimider le gouvernement. Nous ne sommes pas dupes de leurs manœuvres et surtout nous savons que les mêmes, qui sont prompts à la dénonciation, à la délation, voire au sabotage, sont ceux-là qui mangeaient, il n’y a pas longtemps encore, au râtelier du régime déchu. Nous avons pris l’engagement de conduire le pays vers une démocratie modèle, et, pour donner l’exemple nous-mêmes, nous évitons les méthodes dures et arbitraires de gouvernement. Mais si ce comportement doit être interprété par certains comme un signe de faiblesse, alors, sans état d’âme, nous prendrons nos responsabilités. ».

Mais au fait, à qui fait-il allusion ? Faut-il y voir une pique adressée aux pontes du MPP, ou est-ce un tir présidentiel visant une autre cible ? On ne peut manquer de s’interroger.

Après le bâton, place aux cadeaux. En cette période d’étrennes, le père Noël, pardon le père Kafando (M’Ba Michel, comme on l’appelle affectueusement à Bilbalogho, son quartier d’enfance) avait dans sa hotte une série de mesures sociales allant du maintien et de la consolidation de l’effort budgétaire dans les secteurs sociaux au recrutement massif d’agents de santé formés pour renforcer les effectifs et répondre aux besoins des structures sanitaires les plus déficitaires, en passant par la volonté de réglementer les coûts du loyer social dans nos centres urbains. Sans oublier les affaires emblématiques de l’ère Compaoré que sont, entre autres, les dossiers Thomas Sankara et Norbert Zongo, sur lesquels il est revenu dans le sens d’un traitement diligent.

Maintenant qu’il a tracé le sillon de 2015, vivement que les actes soient joints à la parole et que le navire battant pavillon Burkina arrive à bon port.

La Rédaction
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L`Observateur Paalga N° 8221 du 27/9/2012

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