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Commémoration du soulèvement populaire du 3 janvier 1966 : « Les nouvelles autorités veulent perpétuer les pratiques de l’ancien régime », Union d’Action Syndicale
Publié le lundi 5 janvier 2015  |  Le Quotidien




Le samedi 3 janvier 2015, l’Union d’action syndicale du Burkina ont commémoré le 49e anniversaire du soulèvement populaire du 3 janvier 1966. Pour cette année la commémoration a revêtu un cachet particulier en ce sens qu’elle intervient deux mois après l’insurrection populaire qui a conduit à la démission de Blaise Compaoré. C’est autour d’un panel organisé sous le thème : « 3 janvier 1966 : Rappel historique, différences et similitudes avec l’insurrection populaire et perspectives » que la commémoration a eu lieu.
3 janvier 1966-3 janvier 2015, voici maintenant 49 ans qu’est intervenue le 1er soulèvement populaire ayant conduit à la démission de Maurice Yaméogo, premier président de la Haute-Volta. Pour cette année, c’est autour d’un panel organisé autour du thème : « rappel historique, différence et similitude avec l’insurrection populaire et perspectives » que la commémoration a eu lieu.

Les différences et similitudes avec l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre et du soulèvement populaire du 3 janvier 1966 passées à la loupe

Le thème de cette commémoration vient à propos quand on sait qu’elle intervient deux mois après l’insurrection populaire qui a conduit à la démission de Blaise Compaoré. Il s’agissait donc pour l’Union d’action syndicale à la lumière du soulèvement populaire de 1966 de retracer les différences et les points communs avec l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014. Ainsi, des similitudes, le secrétaire général de la F-SYNTER, Mamadou Barro et Samuel Dembélé, secrétaire général du SNESS, qui ont été les principaux panélistes ont indiqué que les deux mouvements sont nés de la contestation d’une décision et au fur et à mesure, cette contestation n’étant plus suffisante, le départ du président a été exigé par le peuple. La mobilisation et le rôle de la jeunesse et des femmes, ont relevé les panélistes, a été décisive. Aussi, ont-ils souligné, les deux mouvements étaient la conséquence de problèmes économiques, politiques et sociaux dus à la gabegie financière et à la mal-gouvernance. S’agissant des différences, à en croire Mamadou Barro, le soulèvement populaire du 3 janvier 1966 avait un contenu révolutionnaire plus profond et il n’y a pas eu de casse comme ce fut le cas les 30 et 31 octobre 2014 et qui ne reposait pas sur aucun texte légal. Par ailleurs et parlant de l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014, il a indiqué à l’issue de l’insurrection, les militaires ont rendu le pouvoir aux civils contrairement en 1966 où, le général Sangoulé Lamizana a conservé le pouvoir. Le rôle des nouvelles technologies et celui de la société civile a été pour beaucoup dans le départ de Blaise Compaoré, ce qui ne fut pas le cas en 1966. Pour finir a-t-il précisé, en 1966, le soulèvement populaire n’a pas entrainé de mort d’hommes contrairement à l’insurrection populaire de 2014 qui a fait nombreux de victimes. Pour l’Union d’action syndical, l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014, apparait comme l’héritière du 3 janvier 1966 et de toutes les grandes luttes syndicales et de la coalition contre la vie chère autour des questions économiques, de liberté.

Les mises en garde de l’union d’action syndicale

Toutefois, dans sa déclaration liminaire, l’Union d’action syndicale a fait entendre que les changements auxquels les les Burkinabè aspiraient et pour lesquels de nombreux jeunes Burkinabès ont sacrifié leur vie se font toujours attendre. « De nombreux exemples indiquent que les nouvelles autorités veulent perpétuer les pratiques de l’ancien régime », a-t-il relevé.
L’Union d’action syndicale, estime que face aux contestations légitimes qu’organisent les travailleurs, les nouvelles autorités n’ont pas trouvé mieux à faire que de menacer les populations. Elle en veut pour preuve, le message à la Nation du Président de la Transition, Michel Kafando, livré à l’occasion du nouvel an. « Ces menaces sont inacceptables et le Président de la transition doit comprendre que les Burkinabè qui se sont battus pour faire partir le régime Compaoré ne sont nullement prêts à accepter que ceux qui n’ont rien fait pour être là où, ils se sont se permettent les mêmes pratiques que le régime déchu et menacent les citoyens honnêtes », s’est insurgée l’Union d’action syndicale.
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