Société
Une prolifération de taxis à gaz à Ouagadougou
Publié le dimanche 4 janvier 2015 | Agence de Presse Labor
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Le phénomène de taxis utilisant du gaz butane comme combustible pour fonctionner, a commencé dans la capitale économique du Burkina Faso, en l’occurrence Bobo-Dioulasso dans les années 2009 et 2010, dans un contexte de tension sociale liée au concept de la vie chère, en raison de l’inflation des prix de produits de grande consommation.
Les conducteurs de taxis estimaient que le cout élevé des hydrocarbures (essence, gasoil), amenuisait leurs recettes et ne permettait pas de faire face à leurs charges. C’est alors que certains ont poussé l’ingéniosité avec l’appui de garagistes, d’installer du gaz butane dans le coffre arrière de leur taxi par une connexion au moteur en vue de la locomotion à moindre coût, qui n’est cependant pas sans risques. Car, tout mauvais branchement des bouteilles de gaz de 12 kilos dans les taxis peut provoquer un risque d’explosion en cas de fuite de gaz en présence de passagers fumeurs. Quand on demande de nos jours à un taximan de Ouagadougou pourquoi il utilise le gaz, il rétorque que c’est plus économique et c’est ce que tout le monde fait maintenant. Les conducteurs de taxis qui voyaient leurs activités menacer de faillite avec l’apparition des tricycles en 2011 à Ouagdougou, appelés taxis –bagages mais qui transportaient aussi des passagers, enfreignant ainsi à l’interdiction qui leur est faite de faire du transport de personnes, menaient une rude concurrence aux taxis ordinaires. En optant pour le gaz, les taxis sont parvenus à inverser la concurrence à leur avantage en pratiquant des tarifs moindres que les tricycles dont le tarif de base se situe en général à 2.000FCFA.Des taxis qui auparavant exigeaient entre 2500 et4.000 FCFA pour le transport des passagers avec leurs bagages, sont dans l’ensemble revenus à un tarif qui se stabilise à 1.500 FCFA.Pour le transport simple de passager, le tarif varie de 200 à 500 FCFA. Et naturellement, les tricycles se retrouvent confiner à leur mission officielle de transport de bagages et autres marchandises. Les autorités avaient tenté de mener des traques contre les taxis à gaz. Mais vu de la persistance du phénomène, il serait peut-être mieux de développer davantage des services techniques compétents pour une installation technique sécurisée du gaz butane comme combustible des taxis. Car, face aux difficultés économiques, il faut savoir mettre en marche sa matière grise pour des solutions idoines. En attendant l’arrivée des véhicules électriques et solaires, si le gaz peut constituer une alternative qui pallie le renchérissement du coût des hydrocarbures, il faut savoir en tirer meilleure partie plutôt que d’opter pour des expéditions punitives sans alternatives fiables pour le développement durable au profit des citoyens.
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