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Différend frontalier Burkina Faso/Bénin
Publié le mardi 30 decembre 2014  |  Sidwaya
Barthélemy
© Autre presse par DR
Barthélemy Kassa,ministre de l’Energie et des Mines du Bénin




A la suite des actes de souveraineté posés par les autorités béninoises sur la zone à statut particulier de Koalou, le ministère de l’Administration territoriale, de la Décentralisation et de la Sécurité a organisé, le samedi 27 décembre 2014, une mission de sensibilisation des populations de la localité. Elle a été une occasion pour leur faire comprendre la nécessité de préserver les liens d’amitié et de fraternité avec les Béninois vivant à Koalou.

Les populations de Koalou, zone à statut particulier entre la frontière Burkina Faso-Niger ne sont pas contentes des agissements des autorités béninoises qui, par diverses actions, veulent marquer leur souveraineté sur cette localité revendiquée par les deux Etats. Profitant de l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014 qui a entraîné la chute de l’ex-président, Blaise Compaoré, le ministre de l’Energie et des Mines du Bénin, Barthélemy Kassa, sous prétexte d’être un natif de la région, a entrepris la réalisation d’infrastructures d’adduction d’eau potable, de raccordement de Koalou au réseau électrique béninois à partir de Porga (première ville en terre béninoise). Ce qui n’a pas été du goût des populations de cette localité située à plus de 300 Km de la capitale burkinabè, qui, impuissantes, ont alerté les autorités burkinabè afin qu’elles prennent à bras-le-corps le problème. C’est ainsi que le ministre de l’Administration territoriale, de la Décentralisation et de la Sécurité, Auguste Denise Barry, a effectué le déplacement de Koalou pour rassurer les populations burkinabè du regard particulier que les plus hautes autorités du « pays des Hommes intègres » portent sur la zone. Il s’est aussi agi pour M. Barry de les sensibiliser à la nécessité de préserver les liens d’amitié et de fraternité avec les populations béninoises, les informer de l’évolution du dossier du différend frontalier Burkina-Bénin et des initiatives des autorités burkinabè pour leur bien-être, indiquer aux populations locales les voies de recours face aux situations conflictuelles avec les acteurs du pays voisin. « Pendant que le peuple burkinabè, dans un élan patriotique se battait pour plus de justice et de démocratie au Burkina Faso, vous avez été frustrés par des actes que vous avez jugés contraires aux accords sur la gestion concertée de cette localité à statut particulier », a rappelé le haut-commissaire de la province de la Kompienga, Lamine Soulama, aux populations de Koalou. « Comme d’habitude, vous avez attiré notre attention et immédiatement, les autorités municipales ont été envoyées à vos côtés pour vous soutenir et principalement pour vous appeler à la retenue et au calme », a indiqué, le haut-commissaire de la province de la Kompienga. A travers ce déplacement, selon lui, les habitants de Koalou sont conscients que les autorités de la transition sont, et seront toujours, à chaque fois que de besoin, aux côtés du peuple burkinabè pour le combat commun : celui de défendre les intérêts des dignes fils d’un Burkina Faso fier, fort et uni. Mobilisées pour la circonstance, les populations de Koalou ont, par la voix de leur chef, Yémiama Onadja, salué l’initiative du ministre Barry. Pour lui, cela témoigne de la considération que les autorités burkinabè ont pour la localité depuis les années 1980, début de la matérialisation de la frontière entre le Burkina Faso et le Bénin.

« Qui sommes-nous…. ? »

Les populations de Koalou ne savent plus à quelle nation elles appartiennent, selon le chef coutumier Onadja. C’est pourquoi, il convient, selon lui, de régler « vite » le problème pour qu’elles sentent leur appartenance à une nation. Cette situation, a-t-il dit, est la cause du « blocage» de la réalisation de plusieurs actions de développement dans la zone et partant, les expose à divers problèmes. Qui sommes-nous ? Nous ne connaissons pas notre identité exacte, le poste de gendarmerie de Pama est situé à 25 km de Koalou, il n’y a pas de CEG, d’éclairage au CSPS, d’eau potable, la route entre Niorgou et Koalou est impraticable, a-t-il dit au ministre en charge de l’administration territoriale. « Nous sommes des Burkinabè ou des Béninois ? », a-t-il demandé au ministre Barry. « Nous avons dénombré 44 actes contraires à l’esprit de l’accord depuis sa signature le 7 septembre 2009 à Cotonou », a déploré le ministre en charge de l’administration territoriale. Car, quelques mois après la signature du compromis, en 2010, les autorités béninoises ont commencé a poser des actes de nature à violer ledit compromis. Or, le statut particulier de Koalou recommandait à chaque partie de s’abstenir de poser des actes unilatéraux sur cette zone et de travailler de façon concertée, s’il arrivait que chaque partie veuille poser un acte à Koalou, a expliqué Auguste Denise Barry. Il a indiqué que les derniers actes (les travaux d’électrification, d’eau potable) posent la problématique de la souveraineté de chacun des pays sur cette zone à statut particulier. Mais, face à cette situation, selon ses dires, les autorités burkinabè ont toujours fait preuve de retenue, de conciliation, même si elle considèrent que tous les actes qui ont été posés sont des actes inamicaux. « Par moment, nous avons procédé par la voie diplomatique pour leur dire que ce qu’ils font n’est pas bien.

Préserver l’esprit de fraternité

Ce sont des actes qui ne sont pas conformes à l’engagement initial pris dans le cadre du règlement pacifique de cette affaire », a-t-il soutenu. Les infrastructures construites sur la zone litigieuse contreviennent aux dispositions de l’accord signé entre les parties en 2009, a confirmé le conseiller technique chargé des affaires juridiques au ministère en charge de l’administration territoriale, Placide Nikiéma. Donc, il appartient aux autorités politiques de prendre une décision dans la mesure où c’est une disposition conventionnelle qui a été violée, a précisé Placide Nikiéma. D’ores et déjà, M. Barry a invité les populations de Koalou à la retenue, car « ce n’est pas la peine de céder à la provocation parce que le gouvernement s’est vraiment saisi de cette affaire ».
Pour lui, le Burkina Faso reste attaché au premier engagement qui est de faire en sorte que cette affaire soit réglée de façon pacifique parce que le Burkinabè a toujours été épris de paix. Et, les liens d’amitié entre voisins sont sacrés pour les Burkinabè. De ce fait, il a rassuré les populations que le gouvernement travaillera pour que les intérêts supérieurs de la nation puissent être défendus jusqu’au sacrifice suprême. Cependant, il a exhorté les populations de Koalou à éviter de poser des actes qui peuvent remettre en cause leur dignité et leur intégrité. « Il faut éviter de poser des actes de fraudes, de vols, … chez le voisin. Sinon, la loi va s’appliquer sur vous et cela posera des problèmes aux autorités burkinabè », a-t-il conseillé. Auguste Denise Barry a remercié les autorités religieuses qui, depuis lors, ont diffusé des messages de paix, de cohésion fraternelle avec les Béninois qui vivent à Koalou. Se prononçant sur leurs doléances, il leur a dit que leurs préoccupations seront transmises à qui de droit. Un plan d’action de lutte contre l’insécurité urbaine et en campagne sera bientôt lancé pour lutter contre le grand banditisme, a dit le ministre en charge de la sécurité. « Vous verrez bientôt les résultats sur le terrain », a-t-il avoué, l’air confiant.
Pour contribuer à l’amélioration de la santé des ressortissants de Koalou, le ministre leur a promis de doter le Centre de santé et de promotion sociale(CSPS) d’une ambulance, d’ici à deux mois maximum pour les évacuations sanitaires. « Vous êtes des dignes fils du Burkina Faso à Koalou, soyez sûrs de cette identité », a insisté le ministre Barry.


Abdel Aziz
NABALOUM
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Sidwaya N° 7229 du 8/8/2012

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