Politique
Bilan d’un mois de transition : n’oublions pas l’essentiel
Publié le mardi 30 decembre 2014 | L`Observateur Paalga
© Présidence par DR
Le Conseil des ministres du 10 décembre 2014 s`est tenu à Dédougou dans la région de la Boucle du Mouhoun, ville hôte de la commémoration officielle de la fête de l`indépendance du 11-Décembre |
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Quel bilan peut-on vraiment faire d’un mois d’existence ? C’est pourtant l’exercice que s’est amusé à faire le gouvernement de transition mis en place le 23 novembre dernier. Résultat de cette auto-évaluation de début de parcours : l’Exécutif est sur la bonne voie. Face à la presse le 24 décembre 2014, le ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement, Frédéric Nikièma, a sorti de sa botte une liste de réalisations qui devaient aider les Burkinabè à positiver à la veille d’un Noël monacal. La stabilisation des institutions, la mise en place des organes de la transition, l’inhumation des martyrs et l’hommage qui leur a été rendu, la reconquête de la confiance et de l’estime des partenaires techniques et financiers, la célébration réussie du 11-Décembre et tutti quanti, ont été énumérés comme autant de prouesses du gouvernement de transition.
C’est vrai, tout ça n’était pas gagné d’avance. Mais en fait de bilan, on a plutôt assisté à une sorte de plaidoyer pro domo et dans ces conditions, le discours ne pouvait qu’être élogieux. Et comme si malgré tout il y avait une sorte de goût d’inachevé, le porte-parole du gouvernement a invité le peuple à plus de patience en demandant de laisser le temps au temps. Or de temps, c’est ce dont Zida et son équipe ne disposent pas et ne doivent pas disposer. Rappelons que la transition est censée s’achever au plus tard en 2015, et les autorités ont déjà grillé le premier mois avec un gouvernement instable, s’étant longtemps débattu dans des contestations liées à la nomination de tel ou tel ministre, si ce n’est d’un DG. Ce n’est pas le très éphémère ministre de la Culture Adama Sagnon qui dira le contraire, lui qui a démissionné suite à l’ire des hommes de culture. Et par ces temps qui courent, s’il y a quelqu’un qui doit se faire du mouron, c’est bien le ministre des Infrastructures, du Désenclavement et des Transports, Moumouni Djiguemdé, pardon Guiguemdé. Ce dernier s’accroche éperdument à son maroquin, résistant tant bien que mal aux assauts de ses agents décidés à le «sagnoner». Jusqu’à quand tiendra-t-il face aux coups de boutoir ? On lui souhaite du courage. Et que dire de cette bataille épique qui a opposé le Docteur Mahamoudou Compaoré et le personnel de la CAMEG qui est finalement arrivé à lui administrer une … dose létale ?
Dans les décisions gouvernementales en effet, il y eut à un certain moment comme de l’amateurisme ou, à tout le moins, une impression de précipitation. Quand un Premier ministre promet à une foule en liesse que toutes les décisions seront prises sur une place publique (celle de la Nation), on nage en plein dilettantisme. Mais à la décharge du gouvernement, il faut cependant reconnaître que, poussé par le vent du changement, il y avait comme une sorte de redevabilité vis-à-vis de la population.
Ainsi donc, s’il y a une discipline à laquelle doit s’imposer Zida, tout prêcheur qu’il est, c’est de parler le moins possible et de ne pas promettre tout et n’importe quoi quand bien même les doléances sont nombreuses. Le bilan, il le fera à la fin de la transition, dont la principale mission est l’organisation d’élections transparentes et ouvertes. Le propre d’une transition c’est d’aboutir à son propre dépassement. L’urgence est donc à ce niveau. C’est du reste là où la communauté internationale nous attend.
C’est bien, la communication intérieure, mais il faudra qu’en novembre ou décembre 2015 au plus tard, la présidentielle et les législatives se tiennent. Or c’est à ce niveau que les choses semblent bouger le moins. A quelque dix mois de l’échéance, on est toujours sans calendrier électoral. N’empêche, le rendez-vous de 2015 reste tenable à condition qu’on mette les bouchées doubles pendant qu’il est encore temps. Dans le cas contraire, Macky Sall, le président du groupe de contact sur la crise politique au Burkina, retenu pour le suivi de la transition et qui sera là en janvier, n’aura rien à se mettre sous la dent. Ce serait bonjour les remontrances et les sanctions qui risquent de pleuvoir, sans oublier le désaveu populaire.
La Rédaction
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