Politique
Abdoulaye Bathily : "On ne touche pas aux Constitutions"
Publié le lundi 29 decembre 2014 | Jeune Afrique
© Présidence par DR
Audience du chef de l`Etat: SEM Blaise Compaoré reçoit Abdoulaye Bathily, Représentant spécial adjoint de la Minusma Dimanche 14 juillet 2013. Le chef de l`Etat, Blaise Compaoré, a reçu en audience le ministre d`Etat auprès de la république sénégalaise, Abdoulaye Bathily |
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Abdoulaye Bathily est le représentant du secrétaire général de l'ONU pour l'Afrique centrale.
Il est l'un des rares à avoir osé mettre en garde Blaise Compaoré. En vieux routier de la politique, l'ancien dirigeant marxiste sénégalais de la Ligue démocratique/Mouvement pour le parti du travail (LD/MPT), formé sur les bancs du Prytanée militaire de Saint-Louis dans les années 1960, ne craint plus, à 67 ans, de froisser quelques susceptibilités. Il faut savoir partir, martèle-t-il. C'est une question de principe.
Nommé représentant du secrétaire général de l'ONU pour l'Afrique centrale en mai dernier, après un passage par la Minusma à Bamako, Abdoulaye Bathily sait que 2015 et 2016 seront des années électoralement chargées dans la sous-région. Avec tous les risques que cela comporte.
Jeune Afrique : Avez-vous tenté de dissuader Blaise Compaoré de se maintenir à la tête du Burkina ?
Abdoulaye Bathily : Oui, et je l'ai fait dès 2011. Les mutineries du mois d'avril de cette année-là étaient un signal d'alarme auquel il aurait dû prêter attention, d'autant que le système qu'il avait mis en place aurait permis que la transition se fasse en douceur. Je l'ai ensuite appelé, les 28 et 29 octobre dernier [Compaoré démissionnera le 31]. Je lui ai dit qu'il fallait qu'il renonce. Il m'a répondu qu'il était en train de gérer la situation. Le résultat, on le connaît.
Il est rare qu'un chef d'État s'entende donner ce type de conseils !
Et c'est bien le problème. En Afrique, les membres de l'entourage d'un président les inciteront toujours à se maintenir au pouvoir. Ils disent : "Restez, sinon ce sera le chaos." La vérité, c'est que ce sont eux qui ont beaucoup à perdre et qui en oublient l'intérêt de leur pays. Quand il a décidé qu'il était temps pour lui de se retirer [en 1985], le Tanzanien Julius Nyerere n'a pas consulté son parti. Il a pris cette décision seul, pour ne pas prêter le flanc aux pressions. Pour ma part, j'ai analysé la situation au Burkina ; j'en ai conclu qu'il n'était pas possible de modifier la Constitution, parce que les conditions n'étaient pas réunies pour faire du forcing, et il était de mon devoir de le faire savoir à Blaise Compaoré, que je connaissais depuis longtemps. ... suite de l'article sur Jeune Afrique
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