Politique
Assemblée nationale : un nouveau siège et un musée par devoir de mémoire
Publié le lundi 29 decembre 2014 | Sidwaya
|
Un collège de personnalités de la société civile burkinabè a animé, samedi 27 décembre 2014 à Ouagadougou, une conférence de presse autour de la mise en place d’un Comité d’initiative pour la construction d’un nouveau siège de l’Assemblée nationale et l’érection d’un musée sur les ruines de l’ex-parlement.
Le projet de révision de la Constitution en vue de la modification de l’article 37 afin de lever la limitation du nombre de mandats présidentiels a abouti à l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014. Au cours de cet «événement historique», plusieurs bâtiments officiels dont le siège de l’Assemblée nationale, qui se préparait à accueillir en son sein le vote dudit projet de loi, ont été entièrement détruits. «Les stigmates de cette violence transformatrice sont (…) à conserver pour marquer la conscience nationale, constituer un lieu de mémoire et témoigner du message du peuple souverain et de la demande citoyenne de respect de sa volonté, de la démocratie et de la liberté. Cela constituerait le symbole d’une époque bannie à jamais». C’est la philosophie qui a prévalu à la mise en place du Comité d’initiative pour la (re) construction de l’Assemblée nationale qui réunit plusieurs personnalités de la société civile dont le Dr Luc Marius Ibriga et l’économiste-chercheur Seydou Ouédraogo. L’initiative qui se veut «citoyenne» ainsi que les modalités de sa réalisation ont été dévoilées, samedi 27 décembre dernier à Ouagadougou au cours d’un point de presse. L’objectif général de cette initiative, a expliqué M.Ibriga, est de constituer la mémoire de l’insurrection populaire d’octobre 2014 et de promouvoir la conscience d’un renouveau démocratique au Burkina Faso. Pour ce faire, la cellule à l’origine de l’initiative entend obtenir la réalisation d’un complexe parlementaire intégré, comportant un nouveau siège de l’Assemblée nationale et un musée, mémoire de l’insurrection populaire. De manière concrète, il s’agira d’ériger les ruines du bâtiment de la défunte représentation nationale en un musée vivant, conservatoire de la mémoire de l’insurrection populaire et des luttes du peuple burkinabè (luttes parlementaires anticoloniales et pour la reconstruction de la Haute-Volta, la Révolution burkinabè, les insurrections populaires de janvier 1966 et octobre 2014, etc.). Ensuite, de construire un nouveau siège de l'Assemblé au service du peuple et fermement ancrée à la conscience de la souveraineté populaire.
La nécessité d’un devoir de mémoire
L’occasion faisant le larron, cette décision, a-t-il souligné, se fonde en partie sur le projet d’extension de l’Assemblée nationale déjà programmé dans le budget 2015 de l’institution avant l’insurrection, prévoyant l’acquisition de terrains voisins. Comment sera financée la réalisation de ces différentes infrastructures ? Le Dr Luc Marius Ibriga, sur ce volet précis, a indiqué que l’ensemble des Burkinabè, toutes couches sociales confondues, seront sollicités à travers une collecte populaire, volontaire et libre pour la réalisation du musée de l’insurrection populaire. Quant à la construction du nouveau siège du parlement, une contribution des gouvernants et des institutions publiques sera demandée. Les journalistes ont interrogé les membres du comité sur le bien-fondé de la mise à contribution des autorités politiques et administratives dans la réalisation du siège de la représentation nationale. Pour l’économiste-chercheur Seydou Ouédraogo, le contraire aurait été mal accueilli par les populations. Il en veut pour preuve le mécontentement général provoqué par le montant trop élevé, aux yeux de l’opinion nationale, du salaire des «députés» du Conseil national de la transition(CNT). «Le peuple n’aurait pas accepté de financer des locaux cossus pour des représentants du peuple dont il décrie déjà les émoluments et le train de vie», s’est-il justifié. Eriger un musée à partir des ruines de l’Assemblée nationale, de l’avis des hommes et femmes de médias présents à la rencontre, s’apparenterait à une prime à la casse. C’est un acte symbolique, s’est défendu M.Ouédraogo, pour montrer à nos «députés» du présent et de l’avenir, que leur pouvoir émane du peuple. Aussi, il s’agit de faire en sorte que la mémoire de tout ce que les Burkinabè ont vécue jusque-là ne disparaisse pas à jamais. Pour Me Françoise Ki-Zerbo, il y a un devoir de mémoire à accomplir. Les événements des 30 et 31 octobre 2014 ne doivent pas être oubliés. D’où la nécessité d’une action commune, a-t-elle estimé, pour graver dans la mémoire collective, ce pan important de l’histoire du "pays des Hommes intègres".
Aubin W. NANA
nanaubin@yahoo.fr
Commentaires
Dans le dossier
Sondage
Autres articles
Le fait d’avoir été interpellé n’empêche pas d’être utile"
Sidwaya - 29/12/2014
Présidence du Faso : Le personnel demande une allocation budgétaire conséquente
Sidwaya - 28/12/2014
Simone Gbagbo devant le box des accusés
Sidwaya - 27/12/2014
Conflits d’entreprise : l’Etat va récupérer la SOCOGIB si...
Sidwaya - 26/12/2014
Les élections et le défi sécuritaire, priorités du gouvernement
Sidwaya - 26/12/2014
Tous les articles d'actualités
Sidwaya - 29/12/2014
Sidwaya - 28/12/2014
Sidwaya - 27/12/2014
Sidwaya - 26/12/2014
Sidwaya - 26/12/2014