Le 25 décembre, les chrétiens célèbrent la naissance de Jésus de Nazareth. Ce jour férié au Burkina Faso est devenu une fête familiale. Sidwaya a approché trois familles afin de voir comment celles-ci préparent la fête.
Constituant avec Pâques une des grandes fêtes chrétiennes, Noël s’est progressivement chargé de traditions locales. L’association d’idées d’une naissance, celle de l’enfant Jésus, a facilité la place centrale qu’occupe la famille dans ce sens et le déroulement de cette fête. Au Burkina Faso, le 25 décembre est un jour de prières certes, mais aussi de réjouissances pour les familles chrétiennes. Ainsi, selon Emmanuel Lankoandé, Noël est la fête la plus importante pour sa famille. Et pour ce faire, elle rentre au village afin de partager ce moment avec toute la communauté ainsi que les amis restés sur place. « En réalité, Noël, c’est la fête des enfants car ils attendent beaucoup des parents, particulièrement dans ma famille et nous faisons tout pour les satisfaire », explique t-il. Avec son épouse, ils ont déjà acheté des vêtements neufs pour chacun de leurs trois enfants. Ils ont aussi prévu un cadeau pour chacun qui sera remis le 25 décembre. Au-delà des festivités, Noël revêt une dimension spirituelle, et la famille de Touknogo Albert Kiendrebéogo dans l’arrondissement n°4 de Ouagadougou a très bien saisi cet aspect. Selon le père de famille, la fête de la Nativité a beaucoup de signification pour les chrétiens en ce sens qu’elle leur permet de donner des enseignements aux enfants sur les origines du Christ et sur sa divinité. L’aîné de la famille, Mathusalem Kiendrébéogo, construisait le 13 décembre 2012 une crèche avec l’aide de ses frères. Il a confié que la crèche symbolise le lieu de la naissance du petit Jésus. « J’ai commencé la construction le 2 décembre et je compte terminer le 23. Je vais mettre de la peinture blanche et des fleurs pour la décorer », a-t-il lancé fièrement. Toutefois, Touknogo Albert et sa famille n’occultent pas l’aspect des réjouissances liées à Noël. A ce titre, le chef de famille reconnaît que chaque membre de la famille a déjà cousu sa tenue avec le pagne de Noël. Pour lui Noël est aussi une occasion pour les chrétiens de manifester leur solidarité aux voisins à travers le partage de repas. A cet effet, « chaque année, je tue quelques poulets ainsi qu’un cabri et je prévois aussi quelques bouteilles de boisson », ajoute-t-il. Il est clair que les festivités ont une incidence financière que le budget de certains ne saurait supporter. « Le plus important, c’est d’être en bonne santé le jour de la fête. Par exemple, si tu dépenses 5000 ou 10 000 francs et qu’un problème imprévu survient la veille de la fête, tu te retrouves sans rien », assure André Yaogo, chef d’un ménage de 6 personnes. Selon lui, sa famille a trop de problèmes cette année et c’est la raison pour laquelle, il ne prévoit rien pour ce 25 décembre. « Je suis gérant d’un parking et les affaires ne marchent pas en ce moment. Et puis, le jour où le pauvre mange à satiété, c’est ça le jour de fête pour lui », conclut-il.
