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Déguerpissement muscle sur le site d’or de Guitouwalga / PIELA : de nombreux blessés et d’importants dégâts matériels
Publié le samedi 27 decembre 2014  |  Le Quotidien




Dans la matinée du jeudi 18 décembre 2014, les forces de l’ordre ont pris d’assaut le site d’or de Guitouwalga dans la commune rurale de Piéla. Objectif, mettre fin à cette exploitation anarchique de l’or dans ce site et reprendre son contrôle. Un déguerpissement qui s’est soldé par de lourdes conséquences : de nombreux blessés et d’immenses dégâts matériels, côté orpailleurs.

Arrivés dans la nuit du 17 décembre 2014, les forces de l’ordre ont ordonné le déguerpissement des lieux dans la matinée du jeudi 18 décembre. Selon les responsables du syndicat sur le site d’or, les forces de l’ordre ont donné un délai de 4h (6h à 10h) aux orpailleurs pour libérer les lieux. Un délai qu’ils ont jugé très court. « C’est aux environs de 6 h du matin qu’ils sont venus nous voir en ordonnant de quitter le site dans un délai de 4h (6h à 10h). Nous avons donc délégué 4 personnes qui sont allées les voir pour leur demander de prolonger le délai, car il y a sur le site certaines personnes qui viennent de très loin (Bobo, Banfora….), mais ils ont refusé de nous écouter », a souligné Séraphin Lankoandé, président du syndicat des orpailleurs de la province de la Gnagna. Même son de cloche pour Moustafa Souly, responsable national adjoint qui déclare: « 4 heures de temps ne peuvent pas permettre le déménagement total d’une population estimée à plus de 20 mille personnes, basée depuis plus d’une décennie ». Et de poursuivre qu’ils devraient avoir pitié de la population et prolonger le délai en vue de permettre l’évacuation complète des lieux.
A 10h, c’était la débandade. Tandis que certains essayaient de rejoindre leurs domiciles, les sans-abris se refugiaient dans la forêt et certains ralliaient les écoles voisines du site pour trouver refuge. Le soir aux environs de 16 h, le calme était revenu, mais le bilan matériel est lourd : des habitations, des hangars, des boutiques ont été dévastés par le feu. L’on déplore également quelques blessés, côté orpailleurs. « Ils sont arrivés aux environs de 10 h et ont commencé à lancer des gaz lacrymogènes sur les toits des habitats provoquant ainsi l’incendie qui a consumé toutes nos installations. Moi-même, ma moto y est restée », décrit Martel M. Lankoandé. Toutefois, le syndicat des orpailleurs considère ces agissements comme une atteinte à la dignité et aux droits des orpailleurs. « Les orpailleurs sont des êtres humains comme tout le monde, des citoyens burkinabè. Ils ne sont ni des braqueurs ni des voleurs. Pourquoi donc prendre les orpailleurs comme des sauvages ? », s’indigne Moustafa Lankouandé. « Nous ne sommes pas contre la loi. C’est Bassirou que nous ne voulons plus. Depuis son implantation, il n’a rien fait pour nous. Même un arbre, il n’a pas planté », explique Moustapha Lankoandé. Et d’ajouter : « Les mésententes entre les orpailleurs et les détenteurs du permis d’exploitation n’a pas commencé aujourd’hui. Un de nos militants conseillers de village est décédé suite à un emprisonnement. »
Les forces de l’ordre, quant à elles, disent avoir agi pour rétablir l’ordre et reprendre le contrôle du site. Elles disent par ailleurs que les dégâts matériels enregistrés sont les résultants de ceux du 30 et 31 octobre derniers quand des orpailleurs se sont emparés des installations de la société Epsilon, détenteur du permis d’exploitation, saccageant ainsi la totalité du matériel sur place et dérobant bon nombre de matériel. « Nous sommes venus reprendre le contrôle du site », proclame l’officier Lassina Somdé. Quant aux autorités administratives locales, cette mission s’inscrit dans le cadre de la lutte contre l’insécurité, mais aussi un meilleur contrôle du site en vue de bannir l’exploitation anarchique de l’or. « Nous avons été avertis de cette mission en tant qu’autorité administrative de la commune. C’est une mission commanditée par les autorités nationales, certainement pour des raisons valables. Elles concernent surtout la sécurité, parce que le premier objectif d’une telle mission, c’est d’assurer l’ordre public. Et je pense que c’est dans ce cadre que la mission a été effectuée, au regard de l’insécurité qui y régnait et aussi de l’exploitation anarchique de l’or. Je pense que c’est cette raison qui a poussé les autorités à l’envoi de cette mission, pour que l’exploitation soit contrôlée et que l’Etat et la population puissent tirer profit », a souligné le préfet du département de Piéla, Elysée Bassolet par ailleurs président de la délégation spéciale de la commune de Piéla 1

Samuel WANRE
(Correspondant)
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