Les assises nationales sur la corruption se sont achevées le 21 décembre 2012, à Ouagadougou. Au nombre des actions fortes recommandées pour lutter contre le phénomène, figure l’accélération de l’adoption de la proposition de loi portant prévention et répression de la corruption au Burkina Faso.
Aux termes de leurs travaux, les participants aux assises nationales sur la corruption ont recommandé des actions « fortes et concrètes », pour une avancée décisive de la lutte contre le fléau au Burkina Faso. Il s’agit d’accélérer l’adoption de la proposition de loi portant prévention et répression de la corruption au Burkina, de réhabiliter le comité d’éthique, de promouvoir la reconnaissance des mérites, de renforcer le dispositif de contrôle interne et les capacités des inspecteurs techniques des services. Autres propositions, prendre effectivement des sanctions contre les auteurs d’infraction et de faute, veiller à l’application ferme des textes, informatiser la gestion des parcelles et celle du foncier, veiller à la clarification et l’application effective des dispositions du principe de la déclaration des biens, en intégrant sa publication, ainsi qu’a l’élaboration et la codification d’un modèle social, basé sur la justice sociale. Les acteurs de la bonne gouvernance se sont aussi accordés sur la création d’un mécanisme de suivi et d’évaluation de la mise en œuvre de ces recommandations. A ce sujet, il a été proposé la création auprès de l’Autorité supérieure de contrôle d’Etat (ASCE) d’un comité regroupant les représentants des différents acteurs engagés dans la lutte contre la corruption.
La question de la corruption électorale s’est également invitée dans les débats, à travers des échanges qui ont porté sur la suppression de l’utilisation des gadgets en période électorale, considérés comme une forme de corruption. Au regard de cette donne, les assises nationales recommandent au gouvernement d’initier une réflexion sur la corruption électorale. Auparavant, les participants avaient identifié les différentes formes de manifestation de la corruption. Ainsi, ils ont recensé les pots-de-vin, les rackets, la concussion, les trafics d’influence, les détournements de deniers publics. Quant aux facteurs et causes favorisant ou expliquant la corruption, ils en ont répertorié une vingtaine dont le délitement des valeurs, l’impunité, la pauvreté, la cherté de la vie, la recherche des honneurs, la mal gouvernance et le dysfonctionnement de l’administration, le manque d’exemplarité des décideurs politiques, la politisation de l’administration…
Le contrôleur général d’Etat, Henri Bruno Bessin a pour sa part, indiqué qu’au regard des conclusions des travaux, sa satisfaction est grande. « Je transmettrai au chef du gouvernement les conclusions de nos travaux. Je suis persuadé que ces armes, c’est-à-dire les recommandations pertinentes de nos assises seront examinées avec toute l’attention voulue, au regard de la volonté politique affichée par les plus hautes autorités politiques de notre pays et contribueront à assurer la victoire à la stratégie de la tolérance zéro de la corruption dans l’attente de son éradication », a déclaré le patron de l’ASCE.