Politique
Burkina: des manifestants accusent un ministre d’être un ancien détenu
Publié le vendredi 26 decembre 2014 | AFP
© Autre presse par DR
Moumouni Djiguimdé,Ministre des Infrastructures, du Désenclavement et des Transports |
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uagadougou - Plusieurs dizaines de personnes ont manifesté vendredi à Ouagadougou devant le ministère des Infrastructures du Burkina pour demander la démission du ministre Moumouni Guiguemdé, accusé par la presse d’être un ancien détenu et un faussaire.
Dans une déclaration, une quarantaine d’organisations de la société civile ont demandé au Premier ministre Yacouba Isaac Zida de "démettre M. Guiguemdé de ses fonctions".
"Nous sommes là ce matin pour demander au ministre de démissionner tout simplement parce qu’on a lu dans la presse un article intitulé +Un ex-prisonnier dans le gouvernement Zida+", a déclaré M’bi Yaméogo, délégué du personnel du ministère, qui manifestait pour la deuxième fois.
L’article paru mi-décembre dans +Le Reporter+, un bimensuel d’enquêtes, avance que "le ministre a fait la prison aux USA pour faux et usage de faux, qu’il a aussi magouillé dans l’attribution frauduleuse d’un avion à une société de la place pour l’organisation du hadj courant 2010", a poursuivi M. Yaméogo.
Des rumeurs avaient déjà circulé sur la moralité de M. Guiguemdé dans la presse et les réseaux sociaux, que le ministre n’a pas démenti jusque-là. M. Guiguemdé n’a pu être joint par l’AFP.
Face à ces "allégations graves", le gouvernement "est en train de vérifier, d’investiguer (...) avant de (se) prononcer", a assuré le ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement.
"Moumouni Guiguemdé est un repris de justice. Dans une autre vie aux Etats-unis dans les années 90, il a été condamné à une peine de prison ferme de quatre mois et demi et au paiement d’une amende de 5.000 dollars par la justice américaine, dans une affaire de corruption", écrit le journal, publiant plusieurs documents incriminant le ministre.
Les manifestants réclament en outre de voir les diplômes de M. Guiguemdé, le journal ayant mis en doute ses qualifications.
Le président burkinabè Michel Kafando "devrait veiller à respecter l’éthique de l’action publique (...) en ne gardant pas au sein du gouvernement des personnalités qui ont d’aussi lourdes charges contre elles", a commenté Siaka Coulibaly, porte-parole de la Coalition des associations de la société pour la contribution et le suivi de la transition.
Au mois de novembre, des manifestations avait contraint l’ex-ministre de la Culture Adama Sagnon à la démission. La société civile lui reprochait son traitement de l’affaire Zongo, un journaliste dont l’assassinat en 1998 avait embrasé le pays.
Le Burkina Faso connait un régime de transition après la chute de Blaise Compaoré, chassé du pouvoir par une insurrection populaire le 31 octobre après 27 ans de règne.
str-roh/eak/tsz
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