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Ministère de la Recherche scientifique et de l’Innovation : les recrues 2013 exigent leur titularisation
Publié le mardi 23 decembre 2014  |  L`Observateur Paalga




Recrutés l’année dernière pour le compte du Centre national de la recherche scientifique et technologique (CNRST), les techniciens supérieurs, ingénieurs et attachés de recherche attendent toujours leurs nominations aux différents postes et grades. C’est pourquoi ils ont initié des rencontres avec leur ministère de tutelle et déposé des dossiers à la Direction des Ressources humaines (DRH) du Centre sans avoir gain de cause. Le lundi 22 décembre 2014, devant le CNRST à Ouagadougou, ils ont organisé un sit-in pour exiger à cor et à cri leur titularisation.

Ambiance inhabituelle lundi dernier aux premières heures de la journée devant l’entrée principale du CNRST. Les recrues 2013 dudit Centre, brandissant des pancartes de fortune sur lesquelles étaient inscrits des messages hostiles au ministère de la Recherche scientifique et de l’Innovation (MRSI) et scandant des slogans dans le même registre, réclamaient purement et simplement la régularisation de leur situation.

De quoi s’agit-il ? En août de l’année dernière, la Fonction publique, sur mesures nouvelles, a recruté une première vague de 96 techniciens supérieurs, ingénieurs et attachés de recherche au profit du MRSI et mis à la disposition du CNRST. Le recrutement de ces cadres, qui sont respectivement de niveau licence, bac+ 5 ou DEA, doctorat ou PhD et qui est prévu pour s’étaler jusqu’en 2017, vise à préparer les départs massifs à la retraite que connaîtra le Centre dans les cinq à dix années à venir.

Il est aussi question de renforcer les capacités en ressources humaines nécessaires à la mise en œuvre de la politique nationale de recherche scientifique et technologique du Burkina Faso. Les premières recrues, dans leur déclaration lue par leur porte-parole, le Dr Fidèle Tiendrébéogo, ont été engagées comme des professeurs des lycées et collèges et affectées au CNRST en octobre 2013 en attendant leur nomination aux différents postes et grades.

Selon les frondeurs, cette nomination n’est qu’une formalité administrative pour titulariser les recrues dans leurs postes et titres, comme cela se fait dans les universités pour les enseignants-chercheurs. En dépit de toutes les démarches entreprises, la Délégation générale (DG) du Centre a publié une note de service datant du 13 novembre 2006 et stipulant que la nomination au CNRST n’intervient qu’après un an de prise de service pour les fonctionnaires et deux ans pour les permanents du Centre.

Les mécontents de lundi passé tiennent à préciser qu’ils ne sont ni fonctionnaires ni permanents, mais des contractuels de l’Etat. Ils ne sont donc pas concernés par le décret en question. Ils se disent, vu leur statut, plutôt soumis à la loi portant régime juridique applicable aux emplois des enseignants-chercheurs, des enseignants hospitalo-universitaires et des chercheurs au Burkina.

Les recrues 2013 évoquent aussi le décret portant organisation des emplois des enseignants-chercheurs, des enseignants hospitalo-universitaires et des chercheurs ; ainsi que la réglementation des fonctions d’assistant, d’enseignant à temps plein, d’attaché de recherche et d’ingénieur de recherche.

Des implications sur la carrière professionnelle

Depuis, les recrues de 2013 crient dans un désert. Pour toute réponse à leurs différentes initiatives pour être dans leur droit, la DG du CNRST évoque des difficultés financières et un problème de programmation budgétaire qui font qu’elle ne sera pas en mesure de payer les recrues si elle les nommait à partir de leur date de prise de service, c’est-à-dire le 1er octobre 2013.

Les frondeurs ont pris acte de cette décision mais souhaitent être nommés à leurs grades respectifs, quitte à discuter après des questions financières. Selon eux, c’est plutôt de la cohérence sur leur CV et surtout de leur carrière professionnelle qu’il s’agit.

Eu égard au dialogue de sourds qui s’est installé, les recrues de 2013 prennent l’opinion publique à témoin et dénoncent le refus manifeste de la DRH et du SG du CNRST de résoudre une fois pour toutes leur problème. Elles exigent l’annulation de l’application de la note de service de novembre 2006 aux contractuels de l’Etat et leur nomination immédiate conformément aux dispositions en vigueur.

Le DG du Centre, Roger Nébié, arrivé sur les lieux aux alentours de 10 heures 30, a tenté à sa manière de raisonner les manifestants. De son bref entretien avec eux, on retient qu’il a bien perçu le message et que le dialogue n’est pas du tout rompu. En conseil de cabinet, le problème a été porté au ministre qui a marqué sa disponibilité à son tour à le poser en Conseil des ministres.

Tout pourrait donc évoluer dès cette semaine ou celles à venir, a-t-il assuré. Les contestataires lui ont rappelé ce qu’il sait déjà, non sans avoir cherché à savoir quand exactement ils pourraient avoir des informations nouvelles. A une date ultérieure, s’est risqué M. Nébié avant de rencontrer cette fois-ci la presse pour d’autres précisions.

Les frondeurs disent en tout cas prendre le Délégué général au mot et attendre dans les meilleurs délais un feedback avec l’espoir de ne pas être, pour la énième fois, déçus.

Evariste Ouédraogo
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