« Changement ». Ce concept est un fait de mode aujourd’hui au Burkina surtout dans le domaine de la politique. En effet, chaque chapelle politique le revendique, le clame. Ce mot est tellement chanté et loué que l’on perd son latin à force de vouloir chercher à comprendre ce qui fonde ces aspirations pour les uns et les autres. L’on se demande même, si l’avis du Burkinabè lambda compte dans ce nouveau slogan que les hommes politiques nous vendent ces derniers temps.
« Un changement est un processus de passage d’un état A vers un état B, souligne le dictionnaire. Ce processus s’opère en réponse à des modifications de l’environnement, de la société, à la fois sur les organisations et sur les individus qui les composent ». Tous le monde au Burkina parle de changement. Pour les opposants, le changement c’est le départ du Président du Faso et de son CDP des affaires publiques non sans arguments.
Le CDP est aux affaires du pays voilà maintenant une vingtaine d’années. Et pour les partisans du changement de l’opposition, « ç’en n’est trop il faut qu’ils cèdent la place à d’autres.... ». Pour le parti au pouvoir, son 5e congrès a apporté les réponses aux préoccupations de ses militants et sympathisants et partant du peuple burkinabè. En opérant un renouvellement à plus de 80% de ses instances, en intégrant plus de femmes et de jeunes dans les instances dirigeantes du parti, le CDP croit avoir répondu aux aspirations des siens. Mais nos hommes politique ont-ils compris le changement dont ont besoin les Burkinabè ? Est-ce un changement radical des axes économiques, sociaux et politiques de notre société ? Combien sont-ils à avoir passé le cap du diagnostic pour en arriver à des propositions de solutions concrètes et détaillées ?
En surfant sur les vagues du changement, l’UPC (l’Union pour le Progrès et le Changement) de Zéphirin DIABRE, a tiré son épingle du jeu. En prônant le changement en tout et par tout, il a appliqué ce que le Psychothérapeute français Michel LEJOYEUX préconise :« La surprise(le changement) éveille ainsi plus l’activité du cerveau que les redites. Elle augmente l’attention et la motivation. Qui a parlé d’opium du peuple ? Le changement politique est l’opium des électeurs ».
Et son score aux élections couplées du 2 décembre dernier semble lui avoir donné des ailes. Mais pour le CDP, le chamboulement fait au sein de la direction du parti est la preuve que le parti au pouvoir s’inscrit dans les grandes mutations de notre société burkinabè. Et pour Jean Léonard COMPAORE, directeur national de la campagne du CDP aux élections couplées parlant du changement dont se réclame certains, « ce sont eux qu’on a changés. Parce qu’ils ont été changés, Ils ont refusé le changement, et c’est eux qui parlent aujourd’hui de changement ... »
C’est dire donc que le changement n’est pas compris de la même manière dans nos chapelles politiques. Le parti au pouvoir semble pour sa part, avoir répondu aux attentes de sa base même si en son sein les changements opérés font toujours des gorges chaudes. Et il n’est pas exclu que ces changements aient eu une incidence sur les forces du partis dans certaines localités du pays.