Politique
Le président burkinabè déchu Blaise Compaoré à nouveau attendu en Côte d’Ivoire
Publié le jeudi 11 decembre 2014 | AFP
© Présidence par DR
Investir au Burkina : Blaise Compaoré courtise des hommes d`affaires américains Jeudi 7 août 2014. Washington. Ronald Reagan Building. Le Président du Faso, Blaise Compaoré, a ouvert le forum des affaires du Burkina en marge du sommet Etats-Unis/Afrique |
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Abidjan - L'ex-président du Burkina Faso, Blaise
Compaoré, est de nouveau attendu en Côte d'Ivoire, où il s'était d'abord
réfugié après sa chute fin octobre avant de poursuivre son exil au Maroc,
a-t-on appris jeudi auprès des autorités ivoiriennes.
M. Compaoré doit "incessamment" revenir en Côte d'Ivoire, où il s'était
réfugié le 31 octobre, au soir de sa démission après un soulèvement populaire,
a indiqué la présidence ivoirienne.
L'ancien chef de l'Etat était resté un peu plus de trois semaines en Côte
d'Ivoire, hébergé dans une luxueuse villa officielle à Yamoussoukro, la
capitale administrative. Il avait quitté le pays le 21 novembre pour le Maroc.
Abidjan avait fait savoir à son départ que l'ex-chef de l'Etat burkinabè
serait "amené à revenir".
M. Compaoré était "accompagné de cinq personnes" pour son "séjour à durée
déterminée", avait précisé le ministère marocain des Affaires étrangères à son
arrivée dans le royaume chérifien.
Le 28 novembre, le Premier ministre intérimaire burkinabè, le
lieutenant-colonel Isaac Zida, avait annoncé que le Burkina demanderait au
Maroc de "mettre le président Compaoré à la disposition de la justice
burkinabè", "si une plainte est déposée" contre lui, "bien qu'il n'y ait pas
d'accord de justice" entre les deux pays.
Fer de lance du soulèvement contre l'ex-chef de l'Etat, la société civile
burkinabè appelle à des poursuites judiciaires contre M. Compaoré, chassé
après 27 années de règne.
Les nouvelles autorités de Ouagadougou ont annoncé la réouverture des
dossiers Sankara et Zongo, les plus symboliques des dérives imputées au
précédent régime.
Le président Thomas Sankara, icône du panafricanisme, avait été tué lors du
coup d'Etat de 1987 qui porta Blaise Compaoré au pouvoir.
Le journaliste Norbert Zongo avait été assassiné en 1998 avec trois de ses
camarades alors qu'il enquêtait sur la mort d'un chauffeur de François
Compaoré, le frère cadet de l'ex-chef de l'Etat.
La présence de Blaise Compaoré en Côte d'Ivoire, considérée par Abidjan
comme une "évidence", avait fait polémique du fait de son action très
controversée durant la décennie de crise politico-militaire ivoirienne
(2002-2011).
Pour les partisans de l'actuel président ivoirien Alassane Ouattara, Blaise
Compaoré est un "faiseur de paix" car il parraina les accords de paix de
Ouagadougou de 2007.
A l'inverse, il est détesté par les soutiens de Laurent Gbagbo, pour qui il
avait parrainé la rébellion qui tenta un coup d'Etat contre l'ancien président
ivoirien en 2002, provoquant une durable partition du pays.
jf/tmo
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