Du 28 au 30 décembre, la province du Nayala va célébrer ses potentialités culturelles à travers la première édition du Festival des Arts et Traditions Populaires du Nayala, un événement organisé par l’Association Culturelle du Nayala (ASCUNA). L’ambassadeur Ki Doulaye Corentin, président de l’ASCUNA, nous déroule le menu de cette grande première au Nayala.
Dans quelques jours se tiendra le Festival des Arts et Traditions Populaires du Nayala (FESTANA) ; pourquoi un tel festival ?
Il est prouvé maintenant que la problématique de la culture est partie intégrante de celle du développement. Si je ne me trompe, le Burkina Faso l’a reconnue en adoptant des directives relatives au développement culturel. Un peuple qui se renferme sur lui-même est appelé à disparaître. La seule voie de sa survie serait de s’ouvrir au monde à travers sa culture. La culture, depuis la nuit des temps est un concept fondamental en anthropologie. Elle est l’âme d’un peuple. C’est vrai qu’un peuple qui a des racines culturelles solides sent mieux son passé et son avenir et assume mieux son présent. Sinon, les enfants adopteront ce qu’ils connaissent et voient à la télévision et comme ils n’ont aucun élément de comparaison, ils estiment que c’est cela qui doit être le top de la culture, alors que sans le savoir, ils sont acculturés.
C’est tout l’intérêt des Semaines nationales de la culture, du SIAO, du FESPACO et des différentes manifestations connues ça et là dans les différentes provinces du Burkina.
Au Nayala, nous avons une très riche culture qui n’est pas popularisée, même au niveau des jeunes intellectuels de la province. Nous avons des sites traditionnels qui mériteraient d’être connus par les touristes. C’est la raison pour laquelle nous pensons qu’il y a lieu de s’investir à populariser les arts et traditions populaires du Nayala et à montrer la richesse culturelle de la province.
Quel est le programme de cette première édition ?
Les activités de la manifestation commenceront le 28 décembre à 10heures par une ouverture solennelle au Stade de Toma avec un grand défilé des participants par commune. Ceci permettra de savoir qui participe au Festival. S’en suivront de nombreuses activités relatives aux arts du spectacle comme la musique traditionnelle instrumentale ; la musique traditionnelle vocale ; la musique et chants des chorales ; la musique traditionnelle instrumentale. Il y aura aussi des animations avec des troupes artistiques (danses, flûtes etc.), des exhibitions de masques, des danses féminines.
Enfin, on aura une aire d’exposition qui peut concerner des instruments de musique traditionnelle, des objets d’art et d’artisanat, des oeuvres littéraires, la pharmacopée traditionnelle ainsi que bien sur, les arts culinaires que tous les visiteurs pourront goûter à loisir. Un programme, qui n’est pas un des moindres, concerne les exposés magistraux qui émailleront le Festival. Nous aurons par exemple un exposé de Monseigneur Anselme Sanou, Evêque Emérite de Bobo-Dioulasso, sur le tam-tam dans les civilisations africaines. Et beaucoup d’autres choses encore.
A une semaine de l’événement, où en êtes-vous avec l’organisation ?
L’organisation avance au niveau de Toma. Nos Comités communaux des Arts et de la culture (CCAC) sont à pied d’œuvre depuis plusieurs mois pour permettre à leurs Communes respectives de participer dignement à la manifestation. Malgré nos maigres moyens qui viennent essentiellement de l’engagement physique de ceux qui croient qu’on peut soulever les montagnes avec du courage et du dévouement, nous avançons et cette première édition nous permettra de jeter les jalons d’un Festival qui ira en se consolidant.
Quel message avez-vous à lancer ?
Nous demandons à toute la population de la province du Nayala de venir participer au Festival. Nous demandons à ceux qui se trouvent dans les villes comme Ouagadougou et Bobo, même Abidjan et Bamako, de venir participer car c’est leur Festival. La diaspora San devra un jour montrer aussi ce dont elle est capable. Enfin, nous en appelons à tous ceux qui peuvent, particulièrement les fils et filles du Nayala, de nous épauler pour que nous puissions réussir l’entreprise que nous avons commencée. Et pourquoi pas les autorités de notre pays ?
Le FESTANA est organisé par l’Association Culturelle du Nayala ; pouvez-vous nous présenter cette association ?
L’Association culturelle du Nayala est une association pour le développement des cultures des peuples de la province du Nayala. Elle a été crée le premier mai 2009, grâce à la volonté manifeste de ses fils et filles qui entendent contribuer chacun et chacune à sa manière à la popularisation, la sauvegarde et à la pérennisation des cultures de cette partie du pays.
L’ASCUNA se veut un cadre d’échanges et d’expression culturelle entre les membres, les populations, les sociétés, les différents groupes artistiques, les hommes et femmes de culture de la province et d’ailleurs. Elle n’a pour objectif ni de remplacer, ni de détruire les organisations existantes, mais bien au contraire de consolider et populariser les acquis, encourager les langues, les recherches, valoriser les résultats et les promouvoir tant sur le plan national qu’international.
L’ASCUNA veut œuvrer à la cohésion et à l’unité entre les bénéficiaires et sera l’ambassadrice des cultures des peuples du Nayala au-delà des frontières. Pour réussir sa mission, l’ASCUNA a installé des Comités communaux des arts et cultures du Nayala (CCAC). C’est par ce biais que l’association entend rapprocher davantage les peuples du Nayala de leurs différentes cultures très riches et variées. La collecte des statistiques sur les différentes données culturelles est assurée par ces comités.
La devise de l’ASCUNA est : FRATERNITE - AMITIE - SOLIDARITE.