Abbé Christian Sorgho, directeur de Radio Ave Maria: «Notre première ambition est d’amplifier la parole de Dieu» #aOuaga

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Abbé Christian Sorgho, directeur de Radio Ave Maria: «Notre première ambition est d’amplifier la parole de Dieu»

Publié le lundi 8 decembre 2014 | FasoZine

Portée sur les fonts baptismaux le 12 décembre 1993, la radio Ave Maria a soufflé en décembre 2013 sa 20e bougie. Pour marquer d’une pierre blanche l’événement, les festivités se sont étalées tout au long de l’année 2014 à travers une série de tournées dans les différentes paroisses de l’archidiocèse de Ouagadougou dont l’ouverture solennelle s’est tenue le 9 février 2014 à la paroisse Saint Camille. 11 mois après, la clôture de cette célébration a lieu ce dimanche 7 décembre 2014 dans une chapelle à Cissin à moins d’une semaine de son 21e anniversaire. Outre le fait de « dire merci aux fidèles pour leur inlassablement accompagnement », cette action de proximité visait à faire connaitre davantage la radio, ses moyens d’actions, ses difficultés et faiblesses, etc. Dans cet entretien avec Fasozine, l’abbé Christian Sorgho livre, entre autres, les grandes lignes de cette commémoration et les défis qu’entend surmonter « la voix de l’Eglise Famille de Ouagadougou ».

Fasozine: La clôture de ce jubilé intervient ce dimanche 7 décembre 2014 à la chapelle de Cissin. Comment cela va-t-il se dérouler ?
Abbé Christian Sorgho : Effectivement, la radio va clôturer les festivités marquant son 20e anniversaire par une grande fête à Cissin dans une des grandes Communautés chrétiennes de base (CCB) de la paroisse Cathédrale. Après avoir donc sillonné la majorité des paroisses de notre archidiocèse, c’est en chœur avec les fidèles de cette paroisse que nous allons terminer. Cette fête sera évidemment jumelée à la fête patronale de ladite paroisse prévue le 7 décembre. La fête sera constituée d’une grande messe d’action de grâce présidée par l’évêque auxiliaire de Ouagadougou, Mgr Léopold Ouédraogo. A la suite de cela, il y aura une animation grand-podium, des émissions interactives avec le public, et une grande kermesse. Je précise que les événements seront retransmis en direct sur nos ondes. Nous disons donc merci à Dieu pour les 20 ans tout en lui demandant beaucoup de forces pour aller de l’avant.

Un jubilé qui se fête en 11 mois, cela arrive rarement. Qu’est qui a bien pu motiver la radio à entamer ces différentes tournées ?
La radio Ave Maria est une radio diocésaine et de ce fait, elle couvre toute l’étendue du diocèse de Ouagadougou et même au delà. Notre première ambition est d’amplifier la parole de Dieu et d’évangéliser par les ondes. Pour ce faire, nous sommes écoutés dans les quatre coins de la ville et nos auditeurs s’imaginent dans quelles conditions travaillent les équipes de la radio. Ils connaissent les animateurs, les journalistes et techniciens de voix. Par conséquent en décidant d’aller sur le terrain, cela a un double avantage. Celui de connaitre nos auditeurs et que ces derniers nous connaissent en s’appropriant la radio. Vous le savez bien que c’est parce qu’il y a des auditeurs qu’il y a la radio. Quand nous partons à leur contact, cela nous permet aussi de jouer pleinement notre rôle d’évangélisation. Par ailleurs, à chaque déplacement, nous mettons les projecteurs sur la paroisse et ses structures rattachées. Ce qui permet de découvrir davantage les modes de fonctionnement et d’organisation générales et spécifiques de chaque paroisse visitée. En outre, nous transmettons en direct les messes de chacune d’elle. Outre le fait de dire merci aux fidèles pour leur inlassablement accompagnement, cette action de proximité visait à faire connaitre davantage la radio, ses moyens d’actions, ses difficultés et faiblesses.

Quel bref bilan peut-on déjà dresser ?
Je dirai d’emblée que le bilan est positif. Vraiment quand nous partons auprès des fidèles, nous sentons qu’ils sont heureux d’avoir la radio et tout son staff en leur sein. Et quand nous leur montrons et expliquons notre fonctionnement et nos difficultés, on sent qu’ils sont réellement motivés à nous venir en aide de sorte que nous puissions aller loin. Rien que de voir cela réconforte tout le personnel et la direction. A la radio, nous avons 13 permanents et plus d’une soixantaine de collaborateurs. Ces derniers abattent un travail formidable et souvent dans la difficulté. S’ils apprennent que les auditeurs apprécient leur travail et qu’ils sont même prêts à leur venir en aide, cela les encourage et les galvanise en plus. Il fallait vraiment le faire et nous sentons que le fait d’aider les fidèles à se sanctifier à travers les célébrations et les enseignements est en train de porter ses fruits. En somme, le bilan est positif et c’est encourageant pour la suite.

Comment une radio confessionnelle de surcroit comme la vôtre est -t-elle- arrivée à relever le défis de 20 années d’existences ?
Il n y a pas de secret. C’est une radio confessionnelle et nous nous centrons essentiellement sur l’aspect prière. Nous avons placé la radio sous la protection de la Vierge Marie qui est incontournable dans l’expression de notre foi, un canal qui nous rapproche de Jésus. En tant que radio confessionnelle, si nous adressons à Dieu tous nos besoins dans le cadre de faire son travail, nous ne serons pas déçus. La radio a commencé avec de faibles moyens et petits à petits, nous sommes là, aujourd’hui malgré l’absence de grands moyens. De ce fait nous rendons grâce à Dieu.

Et quid des difficultés ?
C’est surtout les moyens financiers. Etant une radio confessionnelle, nous ne disposons pas de ressources comme les autres médias. Nous vivons essentiellement des aides de nos auditeurs et de la providence. Nous n’avons d’autres ressources outre cela. Notre objectif demeure l’évangélisation et la sanctification des fidèles. Avec les aides des fidèles et de l’Etat dans la mesure du possible, nous jouons tant bien que mal notre contribution dans l’épanouissement et la formation intégrale de l’homme. Il faut aussi faire de sorte que chaque jour le personnel soit satisfait.

Défi technologique oblige, la Radio numérique terrestre remplacera l’analogie dans les prochaines années. Quel est le dispositif de la radio pour surmonter cela ?
Nous nous activons pour notre part pour que cela soit aussi une réalité. Pour la télévision c’est en 2015, et pour la radio concession a été faite en 2020. Malgré cela nous travaillons au fur et à mesure pour que cela soit effectif à la date butoir. Au niveau de toute notre chaine de production, nous avons entamé la numérisation. C’est un processus de longue haleine mais qui nous nécessite de gros investissements. Cela ne sera pas facile au vu de la modestie de nos moyens, mais nous faisons l’effort car les auditeurs n’aimeraient pas que leur radio soit à la traine par rapport aux autres radios. Nous nous activons sérieusement.

Hormis cela, quels sont les autres défis à surmonter ?
D’abord, mettre à la disposition du personnel des conditions favorables et nous travaillons à cela. Il s’agit essentiellement de mettre à leur disposition des moyens roulants et de transports ce qui facilitera la réalisation et la production des émissions. Nous avons à ce propos un projet d’achat d’un studio mobile et nous tenons à le réaliser. Ensuite, nous voulons renouveler l’ensemble du matériel. De plus, il y a le volet formation et recyclage du personnel. Il faut que nos animateurs, journalistes, techniciens et autres soient au diapason des nouvelles manières de faire. Tous cela en vue de faire honneur à l’Eglise toute entière.

Un appel ?
Je vais d’abord dire merci à tous le gens qui sont fidèles à notre station et les exhorter à soutenir davantage la radio. Nous avons mis en vente des cartes d’auditeurs et des pagnes du 20e anniversaire. Qu’ils n’hésitent pas à se les procurer car cela concourt au développement de notre station. Je profite de cette occasion pour les inviter à la grande fête de ce Dimanche 7 décembre, fête commune aux 20 ans de la radio, 5 ans de TV Maria et de la paroisse cathédrale. Je ne saurais terminer sans remercier Fasozine pour cet entretien et l’accompagnement. Que Dieu vous bénisse et assiste dans la radio pour les années à venir.

Dimitri Vincent de Paul Wendyâm Kaboré