Mathieu Hien, président des cadres libéraux de l’ADF-RDA : "En décidant de soutenir la révision de l’article 37, l’ADF-RDA a commis une erreur politique" #aOuaga

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Mathieu Hien, président des cadres libéraux de l’ADF-RDA : "En décidant de soutenir la révision de l’article 37, l’ADF-RDA a commis une erreur politique"

Publié le samedi 6 decembre 2014 | aOuaga.com

© aOuaga.com par Séni Dabo
Politique : conférence de presse post-insurrection de l`ADF-RDA
Samedi 6 décembre 2014. Ouagadougou. Des responsables de l`Alliance pour la démocratie et la fédération - Rassemblement démocratique africain (ADF-RDA) ont animé la toute première conférence de presse du parti après l`insurrection populaire de fin octobre dernier. Photo : Mathieu Hien, président des cadres libéraux de l`ADF-RDA

Des responsables de l'Alliance pour la démocratie et la fédération - Rassemblement démocratique africain (ADF-RDA) ont animé une conférence de presse dans la matinée du 6 décembre 2014 à Ouagadougou. Il s'agit principalement du 1er vice-président du parti de l'éléphant, Mamadou Koné Diao, et du président des cadres libéraux de l'ADF-RDA, Mathieu Hien. Ils ont parlé d'une conférence du pardon pour le rôle peu reluisant joué par le parti avant l'insurrection populaire de fin octobre contre le projet de révision de l'article 37 de la Constitution.

Pour cette toute première conférence de presse post-insurrection, les journalistes ont eu en face d'eux des responsables peu connus de l'Alliance pour la démocratie et la fédération - Rassemblement démocratique africain (ADF-RDA). En effet, en lieu et place de Gilbert Noel Ouédraogo, président du parti, de Zacharia Tiemtoré, porte-parole du même parti ou encore de Bouba Yaguibou, secrétaire général, ce sont des visages peu connus qui étaient au présidium. Il s'agit notamment de Mamadou Koné Diao, 1er vice-président national du parti de l'éléphant, de Philippe Ouédraogo, 2e vice-président, de Mathieu Hien, président des cadres libéraux de l'ADF-RDA, etc. Ce sont le 1er vice-président et le président des cadres libéraux qui ont essentiellement animé la conférence de presse. Le premier cité a demandé une minute de silence en la mémoire des victimes de l'insurrection populaire avant de passer la parole au second pour la lecture de la déclaration liminaire.
Dans ladite déclaration, M. Hien a souligné que l'ADF-RDA a hésité durant 2 ans par rapport à la révision de l'article 37 de la Constitution pour sauter le verrou limitatif du mandat présidentiel. Finalement, le parti de l'éléphant a opté de soutenir le projet pour, selon le président des cadres libéraux, éviter un affrontement direct entre pro et anti-référendum. Mais au regard de ce qui s'est passé par la suite à savoir l'insurrection populaire contre le projet, M. Hien ne passe pas par quatre chemins pour dire que "en décidant finalement de soutenir le projet, l'ADF-RDA a commis une erreur politique". Le parti, a-t-il ajouté, reconnaît et assume sa part de responsabilité. Le président des cadres libéraux ne s'arrête pas là et demande pardon, présente ses sincères excuses aux militants et appelle à la tolérance. M. Hien n'oublie pas les victimes en présentant sa compassion et ses condoléances à leurs familles.
Pour le reste, la déclaration liminaire fait état de la nécessaire union et unité d'action pour la survie du parti, d'une prochaine réunion de secrétariat exécutif national du parti pour faire le point de la situation et prendre les décisions qui s'imposent. Mathieu Hien a terminé son adresse introductive en affirmant l'adhésion du parti à la charte de la transition qui prône la prise en compte de tout le monde pour un nouveau départ.
Dans la partie réponses aux questions, les animateurs de la conférence de presse ont assuré agir avec "la bénédiction" de Gilbert Noel Ouédraogo qui s'est mis momentanément en retrait de la direction du parti. Ils ont aussi laissé entendre qu'ils vont travailler à se faire pardonner surtout par les jeunes qui, par leur réaction, ont fait savoir aux aînés qu'ils ont commis une erreur. Outre le président des cadres libéraux, le 2e vice-président, Philippe Ouédraogo, a aussi martelé que le parti a commis "une erreur d'appréciation en soutenant la modification de l'article 37".

Séni DABO