Politique
Transition démocratique au Burkina Faso : la bonne gouvernance gagne du galon
Publié le jeudi 4 decembre 2014 | Le Faso
© aOuaga.com par G.S
Gouvernement de transition : premier Conseil des ministres de prise de contact Lundi 24 novembre 2014. Ouagadougou. Palais présidentiel de Kosyam. Les membres du gouvernement de transition se sont retrouvés, au lendemain de leur nomination, pour le premier Conseil des ministres de prise de contact. Photo : Yacouba Isaac Zida, Premier ministre et ministre de la Défense Nationale et des Anciens Combattants |
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Les nouvelles autorités mises en place suite à l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014 au Burkina Faso, à travers plusieurs déclarations, faits et gestes, ont pris la résolution de mener une lutte sans merci contre la corruption, les détournements, la gabegie… et de travailler pour une pleine restauration de la bonne gouvernance dans tous les secteurs d’activités.
Pour son entêtement à modifier la constitution en son article 37 (article limitant le nombre de mandats présidentiels à deux), pour se maintenir à vie au pouvoir et pour les nombreuses tares décriées au niveau de la gestion au quotidien, du défunt gouvernement, l’ex-président du Faso, Monsieur Blaise Compaoré, et son régime ont été boutés hors le 31 octobre 2014, à l’issue d’une insurrection populaire.
Après ce « balayage populaire » de l’ancien régime, le peuple burkinabè s’est librement choisi de façon consensuelle, un nouveau Président de la république qui a nommé un nouveau Premier ministre qui, à son tour a formé un nouveau Gouvernement, prêt à aller au charbon, pour corriger les dérives de ce qui pourrait être appelé le « clan Compaoré ».
A la tête de ce nouveau Gouvernement, le Premier ministre, Son Excellence Monsieur Yacouba Isaac Zida, qui, d’un ton ferme, se dit déterminé à poser les bases et fondements d’une nouvelle gouvernance emprunte de rigueur et de transparence pour le Burkina Faso.
A cet effet, les nouvelles autorités se sont engagées à donner elles-mêmes le bon exemple. Pour la première fois au Burkina Faso, le Président, le Premier ministre, les Ministres, les personnes qui seront à la tête des institutions, sont soumis à l’obligation de faire la déclaration de leurs biens et cela sera publié au journal officiel. Cela revient à dire que le citoyen lambda saura en toute transparence, ce que les responsables en charge de la gestion de l’Etat au plus haut niveau, possèdent en termes de biens matériels et immatériels à leur entrée et à leur sortie des institutions dont ils ont en charge la gestion. Si toutefois il y a une différence entre les biens à l’entrée et à la sortie, il faudra que ces différents responsables apportent aux citoyens la justification (une sorte de conciliation des biens à l’entrée et à la sortie de leur fonction, telle que l’ITIE le préconise entre les déclarations des sociétés extractives et celles de l’Etat).
Dès lors, on comprend que s’il y a des manquements dans la gestion du bien commun, des poursuites seront engagées contre les fautifs. Les autorités de la transition sont fermes sur les questions de transparence et de bonne gouvernance. Elles ont déclaré leur intention de renforcer le système de contrôle et sanctionner les auteurs de malversation avec la plus grande fermeté.
Cette annonce de mesures fortes arrive comme un salut pour les contribuables burkinabè parmi lesquels ils étaient nombreux ceux qui pensaient qu’il ne sert à rien de mettre en place des institutions qui exercent un travail de contrôle de la gestion de la chose publique et dont les résultats des travaux de recherche et d’inspection, dorment dans des tiroirs.
Déjà au niveau de la composition du gouvernement, SEM Yacouba Isac Zida est allé puiser les compétences (ressources humaines) qu’il faut, dans toutes les régions du Burkina Faso. Par la suite, il a pris le soin de faire diligenter sur ces personnes, des enquêtes de moralité par la gendarmerie nationale. Nos ministres ont fait l’objet d’enquêtes de moralité et cela est un signal fort qui suscite de l’espoir quant à l’option des nouvelles autorités d’instaurer une nouvelle ère de gestion emprunte de transparence et de bonne gouvernance.
Le Premier Ministre l’a lui-même dit : « le poisson pourrit par la tête ; lorsque ceux qui sont à la tête du pays sont des personnes corrompues, vous ne pouvez pas dire à ceux qui sont avec vous de ne pas pratiquer la corruption ; lorsqu’on va assainir au niveau des pratiques mêmes du gouvernement et de certains responsables de l’Etat, ce sera automatique au niveau de la base ; après cela, s’il y a quelqu’un qui veut défier l’autorité, on prendra les mesures qui s’imposent ».
Pour sa première sortie médiatique, SEM Isac Zida a annoncé les couleurs. La justice va travailler avec la police et la gendarmerie pour traquer les corrompus. Elles seront aux trousses des anciens dignitaires ayant commis des malversations financières. La « traque des malfrats » se fera aussi sur la base de dénonciations car selon le chef de l’exécutif, la majorité des citoyens burkinabés condamnent les pratiques de corruption.
Dans cette « chasse aux malfrats », personne ne sera épargnée, à en croire le Premier ministre qui a affirmé : « si la justice estime qu’un haut cadre, y compris moi-même, est cité dans une affaire en justice, il doit démissionner et aller y répondre ; personne n’est au-dessus de la loi ».
Cette déclaration « va-en-guerre » du Premier ministre contre le fléau de la corruption et pour instaurer la bonne gouvernance comme nouvelle mode de gestion des affaires de l’Etat, a été suivie d’actions concrètes. Dès les premières heures de l’insurrection populaire, les autorités de la transition ont écrit à toutes les institutions financières, leur demandant de geler les comptes des hauts responsables de l’anciens régime, soupçonnés indélicats.
Le Premier ministre qui assurait dans les premières semaines de l’insurrection populaire, le rôle de chef de d’Etat, a eu à recevoir les directeurs généraux des sociétés d’Etat pour les inviter à observer les règles de bonne gestion, à respecter absolument l’orthodoxie financière.
Après ces consignes, une circulaire a été adressée aux secrétaires généraux des ministères pour interdire les différents paiements afin qu’il n’y ait pas de manipulations. Tout paiement devait être soumis à une autorisation au préalable.
Dans sa feuille de route, le gouvernement de la transition a inscrit la réalisation d’audits dans les structures étatiques. Pour ce faire et avant même la mise en place de ce gouvernement, plusieurs bureaux de ministres, de Directeurs Administratifs et Financiers (DAF)… ont été mis sous scellé pour éviter qu’il n’y ait des jeux d’écriture pendant la période de crise et pour permettre aux nouveaux ministres à nommer et aux enquêteurs d’avoir accès aux documents relatifs aux différentes opérations financières des responsables de l’ancien régime.
Toujours dans le souci de combattre la mauvaise gouvernance, les nouvelles autorités ont pris la décision d’assainir le secteur des mines afin de donner plus d’assurance aux investisseurs. A ce niveau également, un audit sera réalisé pour confirmer ou infirmer les soupçons de « passe-droits » et de « gestion opaque qui se seraient pratiqués dans ce domaine stratégique pour le développement économique et social du pays. A ce propos, le Premier Ministre est on ne peut plus clair : « le secteur minier, qui est un pilier de notre économie, doit véritablement profiter à tous les Burkinabè. Nous allons regarder de près pour voir s’il faille revoir des contrats, annuler des licences ou des concessions et les redistribuer dans des conditions transparentes ».
Dans la foulée, il est prévu l’adoption d’une loi anti-corruption pour permettre aux juridictions de pouvoir poursuivre tous ceux et celles qui pratiquent ou qui s’adonnent à la corruption.
Au regard des déclarations et engagements des plus hautes autorités à combattre la corruption, la mauvaise gestion des deniers publics et en attendant que le chef du Gouvernement ne se prononce spécifiquement sur la mise en œuvre du processus de l’Initiative pour la Transparence dans les Industries Extractives (ITIE) au Burkina Faso, il n’est point exagéré d’affirmer que la Bonne gouvernance gagne du galon dans notre pays.
Kimségninga SAVADOGO
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